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La dualisme des substances ?

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« 1.

L'âme est plus aisée à connaître que le corps C'est chez Descartes que le dualisme de l'âme et du corps trouve son expression la plus radicale.

L'âme ou esprit (mens) est simple, indivisible, par opposition au corps, qui est divisible et étendu.

C es propriétés font que la connaissance de l'esprit est plus aisée que celle du corps.

Cependant, une étude des lois du corps et de la matière est possible. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font imaginer ; et pour ce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j'étais sujet à faillir autant qu'aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations ; et enfin considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons, étant éveillés, nous peuvent aussi venir quand nous dormons sans qu'il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des Sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la Philosophie que je cherchais. Puis examinant avec attention ce que j'étais, et voyant que je pouvais feindre que je n'avais aucun corps, et qu'il n'y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n'étais point ; et qu'au contraire de cela même que je pensais à douter de la vérité des autres choses il suivait très évidemment et très certainement que j'étais ; au lieu que si j'eusse seulement cessé de penser, encore que tout le reste de ce que j'avais jamais imaginé eût été vrai, je n'avais aucune raison de croire que j'eusse été, je connus de là que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui pour être n'a besoin d'aucun lieu ni ne dépend d'aucune chose matérielle, en sorte que ce moi, c'est-à-dire l'âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu'elle est plus aisée à connaître que lui, et qu'encore qu'il ne fût point, elle ne laisserait pas d'être tout ce qu'elle est. Idée centrale Passage du doute méthodique au cogito comme première vérité indubitable, et à la distinction de l'âme et du corps qui en est une conséquence. Plan • Les trois aspects du doute : 1.

mise en cause des sens ; 2.

mise en cause de la faculté de raisonner ; 3.

confusion possible entre la veille et les songes. • Révélation du cogito comme première vérité. • La substance pensante est plus facile à connaître que le corps. Au brouillon • Distinction doute méthodique-doute sceptique. • « j'étais sujet à faillir autant qu'un autre » : l'erreur, le doute et le cogito sont des démarches universalisables, non singulières. • Paralogisme = raisonnement faux, mais de bonne foi. • Le cogito permet d'échapper au néant (penser que « tout est faux », c'est néantiser le monde) : il a une portée métaphysique plus que psychologique (cf ce qui est dit de l'âme : sa nature « n'est que de penser »). • Substance = ce qui se tient en dessous (support pour la pensée, qui ne peut être produite par le néant). • « je pouvais feindre que je n'avais aucun corps...

» : toute réalité matérielle peut être niée puisqu'elle dépend de nos sens. • Souligner comment le maintien du doute et la multiplication de ses raisons d'être renforcent la certitude d'être un sujet pensant (en train de penser). Ouvertures possibles • Si la nature de l'âme « n'est que de penser » et si elle est, à cause même de cette nature, distincte du corps et plus facile à connaître que lui, comment concevoir ensuite les relations entre l'âme et le corps ? • Importance historique du cogito comme inaugurant une nouvelle façon de philosopher, et de situer le sujet (l'être humain) par rapport au monde. • Le cogito comme expérience renouvelable par chacun (cf.

Husserl). 2.

Physique et anatomie En effet, le principe de la distinction réelle des substances rend possible de nouvelles recherches et expérimentations.

La matière, étendue en longueur, largeur et profondeur, possède ses lois propres, que la physique peut étudier de manière rigoureuse.

De même, parce qu'en touchant au corps, on ne touche pas à l'âme, on peut étudier le corps comme on étudierait une machine (cf.

le tableau de Rembrandt, La leçon d'anatomie).. »

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