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Karl Heinrich MARX (1818-1883)

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Le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par la nécessité et la finalité extérieure ; d'après sa nature, ce domaine se situe donc au-delà de la sphère de la production à proprement parler matérielle. Comme le sauvage doit lutter avec la nature pour satisfaire ses besoins, pour continuer et produire sa vie, de même l'homme civilisé y est obligé et il l'est dans toutes les formes de la société et dans toutes les manières possibles de la production. A mesure qu'il se développe, ce domaine de la nécessité de la nature s'élargit, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps croissent les forces productives qui les satisfont. La liberté dans ce domaine ne peut donc consister qu'en ceci : l'homme socialisé, les producteurs associés règlent rationnellement ce métabolisme entre eux et la nature, le soumettent à leur contrôle commun au lieu d'être dominés par lui par une force aveugle ; ils l'accomplissent avec la moindre dépense d'énergie possible et sous les conditions qui sont les plus dignes de la nature humaine et qui y sont les plus adéquates. Néanmoins, cela reste toujours un domaine de la nécessité. C'est au-delà que commence ce développement des forces humaines qui est à lui-même son propre but, qui constitue le véritable domaine de la liberté, mais qui ne peut éclore que sur la base de cet empire de la nécessité. La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale. Karl Heinrich MARX (1818-1883)

« Le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par la nécessité et la finalité extérieure ; d'après sa nature, ce domaine se situe donc au-delà de la sphère de la production à proprement parler matérielle.

Comme le sauvage doit lutter avec la nature pour satisfaire ses besoins, pour continuer et produire sa vie, de même l'homme civilisé y est obligé et il l'est dans toutes les formes de la société et dans toutes les manières possibles de la production.

A mesure qu'il se développe, ce domaine de la nécessité de la nature s'élargit, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps croissent les forces productives qui les satisfont.

La liberté dans ce domaine ne peut donc consister qu'en ceci : l'homme socialisé, les producteurs associés règlent rationnellement ce métabolisme entre eux et la nature, le soumettent à leur contrôle commun au lieu d'être dominés par lui par une force aveugle ; ils l'accomplissent avec la moindre dépense d'énergie possible et sous les conditions qui sont les plus dignes de la nature humaine et qui y sont les plus adéquates.

Néanmoins, cela reste toujours un domaine de la nécessité.

C'est au-delà que commence ce développement des forces humaines qui est à luimême son propre but, qui constitue le véritable domaine de la liberté, mais qui ne peut éclore que sur la base de cet empire de la nécessité.

La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale. Si la division du travail a, sur les travailleurs, les effets dont parle Adam Smith, il semble nécessaire de rechercher une organisation du travail qui soit raisonnable, c'est-à-dire conforme à une éthique, et non simplement rationnelle.

Cependant, selon Kart Marx, cela est insuffisant pour permettre un libre épanouissement des capacités humaines.

Celui-ci n'est réellement possible que dans des activités qui n'ont pas d'autre but qu'elles-mêmes. L'activité de l'homme peut avoir un but extérieur : le « sauvage » chasse pour manger, « l'homme civilisé » fabrique des produits qui lui rapporteront de l'argent.

Mais l'activité peut aussi n'avoir d'autre but qu'elle-même.

Gratuite, faite par plaisir, même si cette activité crée un produit, celui-ci n'est pas une marchandise.

Dans le premier cas, l'activité est contrainte par la nécessité, dans le deuxième elle est le résultat d'un choix libre. Pourtant, même dans le cas du travail nécessaire, une forme de liberté est possible.

Elle réside précisément dans la maîtrise de la nécessité.

Cette nécessité s'impose aux hommes quelle que soit la société dans laquelle ils vivent.

La liberté dans ce domaine consiste dans la possibilité d'organiser le travail nécessaire de la façon la plus avantageuse pour tous.

L'expression « avec la moindre dépense d'énergie possible » renvoie à l'idée d'efficacité ; la formule « les conditions les plus dignes de leur nature humaine » suppose, elle, une définition morale de la dignité. La réduction de la journée de travail, en ce qu'elle libère le temps, est la condition d'activités librement choisies. MARX : PAS DE LIBERTÉ SANS MAÎTRISE DE LA NATURE Outre une maîtrise de soi ou une régulation politique, la liberté met en jeu la maîtrise de la nature, donc le travail par lequel nous pouvons nous libérer de son emprise et l'utiliser pour nos besoins.

Marx réfléchit sur l'importance et les limites d'une telle liberté. « Le règne de la liberté ne commence, en réalité, que là où cesse le travail imposé parle besoin et la nécessité extérieure ; il se trouve donc, par la nature des choses, en dehors de la sphère de la production matérielle proprement dite.

Tout comme le sauvage, l'homme civilisé doit lutter avec la nature pour satisfaire ses besoins, conserver et reproduire sa vie ; cette obligation existe dans toutes les formes sociales et les modes de production, quels qu'ils soient.

Plus l'homme civilisé évolue, plus s'élargit cet empire de la nécessité naturelle, parallèlement à l'accroissement des besoins ; mais en même temps augmentent les forces productives qui satisfont ces besoins.

Sur ce plan, la liberté ne peut consister qu'en ceci : l'homme socialisé, les producteurs associés règlent de façon rationnelle ce procès d'assimilation qui les relie à la nature et le soumettent à leur contrôle commun, au lieu de se laisser dominer par lui comme par une puissance aveugle, l'accomplissant avec le moins d'efforts possibles et dans les conditions les plus conformes à leur dignité et à la nature humaine.

Mais ce domaine est toujours celui de la nécessité.

C'est au-delà de ce domaine que commence l'épanouissement de la puissance humaine qui est son propre but, le véritable règne de la liberté.

Mais ce règne ne peut s'épanouir que sur la base du règne de la nécessité.

La réduction de la journée de travail en est la condition fondamentale.

» Marx, Le Capital, III ordre des idées 1) Un fait universel : la nécessité de lutter avec la nature. • Explication de ce fait : quelle que soit la société et la manière de produire des objets utiles, l'homme ne vit qu'à la condition de transformer la nature pour l'adapter à ses besoins vitaux et sociaux. • Conséquence : sur ce plan, en un sens, pas de liberté.

L'homme est soumis à la nécessité extérieure qu'imposent ses besoins et la nature. 2) L'évolution de ce fait universel a deux effets : a) le développement des besoins (avec celui des sociétés, plus. »

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