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KANT: «Le beau plaît universellement sans concept.»

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« Thème 380 KANT: «Le beau plaît universellement sans concept.» PRESENTATION DE LA "CRITIQUE DE LA FACULTE DE JUGER" DE KANT Dans cette troisième et dernière Critique, Kant (1724-1804) obéit à des motifs apparemment disparates.

Un objectif interne de complétude architecturale : il s'agit de trouver un moyen terme de liaison entre le monde nouménal de la liberté transcendantale constitué par la raison dans son usage pratique et le monde naturel de la nécessité mécanique constitué par l'entendement, moyen terme qui permettrait de saisir dans le monde les effets de la liberté.

Ce moyen terme, Kant va le trouver dans le concept de finalité, concept privilégié d'une faculté de juger, intermédiaire entre raison et entendement.

L'harmonie présente dans ce qui nous frappe par sa beauté ou dans les êtres vivants, et qui semble obéir à une volonté, paraît établir un pont entre le monde physique et le monde nouménal.

De manière plus large, Kant prend ici en charge certains des débats majeurs et des innovations du siècle : la naissance de l'esthétique comme réflexion sur le jugement de goût qui date du milieu du siècle et qui accompagne l'autonomisation concomitante du champ artistique, mais aussi les controverses scientifiques sur la spécificité du vivant par rapport à la nature purement mécanique, débat lui plus ancien et qui remonte au moins au mécanisme du xviie siècle. L'oeuvre d'art suscite des argumentations, même si aucune ne peut jamais être définitive. «Le beau plaît universellement sans concept.» Kant, Critique de la faculté de juger (1790). • Kant propose une résolution de l'opposition entre les deux thèses précédentes, entre le subjectivisme et l'objectivisme.

Si l'on dit qu'une oeuvre est «belle», c'est un jugement à portée universelle, censé porter sur l'oeuvre même et être valable pour tous.

Mais ce jugement ne peut pas être conceptuel : on ne peut pas résoudre la question de la beauté d'une oeuvre comme un problème mathématique.

Dans le jugement de goût («c'est beau»), ce n'est pas seulement la raison qui est à l'oeuvre, mais aussi l'imagination. • On ne peut donc «prouver» à autrui qu'une oeuvre est belle, mais cela n'empêche pas de «prétendre à son assentiment» et d'essayer de lui expliquer pourquoi l'on trouve que cette oeuvre est belle.

De la beauté, dit Kant, on ne peut pas «disputer par preuves», mais cela n'empêche pas d'en «discuter» aussi rationnellement que possible, et de parvenir peut-être au plaisir du partage de la beauté, comme lorsque l'on apprécie ensemble un même tableau, ou que l'on écoute de la musique avec des amis. « LE JUGEMENT ESTHÉTIQUE PRÉTEND À L’UNIVERSALITÉ.

» Kant « Pour ce qui est de l'agréable, chacun consent à ce que son jugement, fondé sur un sentiment particulier, et par lequel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne.

Il admet donc quand il dit: le vin des Canaries est agréable, qu'un autre corrige l'expression et lui rappelle qu'il doit dire : il m'est agréable ; il en est ainsi non seulement pour le goût de la langue, du palais et du gosier, mais aussi pour ce qui plaît aux yeux et aux oreilles de chacun.

[ ...

] Il en va tout autrement du beau.

Ce serait ridicule, si quelqu'un, se piquant.

de bon goût, pensait s'en justifier en disant : cet objet (l'édifice que nous voyons, le concert que nous entendons, le poème que l'on soumet à notre appréciation) est beau pour moi.

Car il ne doit pas appeler beau ce qui ne plaît qu'à lui.

Beaucoup de choses peuvent avoir pour lui du charme et de l'agrément, il n'importe; mais quand il dit d'une chose qu'elle est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais au nom de tous et parle alors de la beauté comme d'une propriété des objets ; il dit donc que la chose est belle et ne compte pas pour son jugement de satisfaction sur l'adhésion des autres parce qu'il a constaté à diverses reprises que leur jugement était d'accord avec le sien, mais il cette adhésion.

Il les blâme s'ils en jugent autrement, il leur refuse d'avoir du goût et il demande pourtant qu'ils en aient ; et ainsi on ne peut pas.

Cela reviendrait à dire: le goût n'existe pas, c’est-àdire le jugement esthétique qui pourrait à bon droit prétendre à l'assentiment de tous n'existe pas.

» KANT. Situation.. »

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