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Je est-il un autre ?

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« Analyse du sujet : Ce sujet renvoie à une citation fort célèbre énoncée par Arthur Rimbaud dans une lettre à Paul Demeny du 15 mai 1871 : « Je est un autre ».

Par là, le jeune poète professe une conception de l'artiste comme ne maîtrisant pas luimême sa création : l'artiste crée sans pour autant savoir d'où lui vient son inspiration (Maurice Blanchot évoque le terme d'impouvoir ). Au-delà d'une définition romantique de l'artiste, cette formule remet en cause une conception classique du sujet (Je) comme maître de soi. En effet, « Je est-il un autre ? » semble être une question paradoxale, voire contradictoire puisqu'elle identifie, et même associe un sujet (« Je ») à son contraire (« l'autre »).

Il faut évidemment comprendre que cette formule s'oppose à une certaine conception du sujet, où le je est un moi (formule qu'elle suppose donc également). Sur un plan pratique et moral, une nouvelle définition du sujet engendre une remise en question de la responsabilité du sujet.

Si Je n'est pas Moi mais un Autre, comment le tenir pour responsable de ses actes ? Proposition de plan : I ] La conception classique du sujet s'oppose à la formule d'Arthur Rimbaud : A) La conception cartésienne du sujet de Descartes se fonde sur une conscience absolue de soi : « je suis, j'existe ». Référence : Les méditations métaphysiques de Descartes : « Il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit.

» Descartes, Méditation deuxième, 1641. "Car il est de soi si évident que c'est moi qui doute, qui entends, et qui désire, qu'il n'est pas ici besoin de rien ajouter pour l'expliquer." Descartes, Méditations métaphysiques, IIè. B) Le Je est un être libre, qui fait ses propres choix, et peut se construire tel qu'il veut être : C) Les notions de libre-arbitre et de conscience de soi rendent le Je responsable de chacun de ses choix et actes : Référence : Descartes : « La principale perfection de l'homme est d'avoir un libre arbitre, et [...] c'est ce qui le rend digne de louange ou de blâme.

» Descartes, Principes de la philosophie, 1644. Kant : « Toute action est juste qui peut faire coexister le libre arbitre de chacun avec la liberté de tout autre selon une loi universelle.

» Kant, Doctrine du droit, 1797. Transition : il existe pourtant des cas où la responsabilité ne coule pas de source, où il semble que le Je subisse plutôt qu'il n'agisse. II ] Cependant, sommes-nous vraiment maîtres de nous-mêmes ? A) Reprise de la citation de Rimbaud dans son contexte : l'inspiration du poète ne s'explique pas, elle est comme « venue d'ailleurs ». Mythe du poète inspiré, notion romantique. B) La formulation même du vouloir, qui pourtant nous définit comme êtres capables de faire des choix, est énigmatique.

D'où viennent nos idées, nos vouloirs et nos désirs ? Référence :. »

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