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Illustration “Semmelweis et la fièvre purpérale”

Publié le 21/02/2024

Extrait du document

« Hypothèse Problème corroborée expérimentation Cette méthode scientifique peut être illustrée par les épisodes de la série Dr House.

Le scénario se déroule toujours de la même manière.

Un patient arrive avec une maladie étrange.

A partir des symptômes, House et son équipe, élaborent des hypothèses.

Ensuite, il procède à des tests (des médicaments, des opérations…) qui vont corroborer ou invalider l’hypothèse.

La méthode scientifique est donc une méthode de résolution de problème. 2 remarques 1.

Les hypothèses théoriques sont rarement construites à partir de l'observation de régularités dans les données disponibles : ce sont plutôt des conjectures audacieuses pour chercher à résoudre des problèmes. 2.

Il faut distinguer expérience et expérimentation.

La science ne débute pas avec l’expérience comme le pense l’inductiviste mais elle finit par une expérimentation. L’expérimentation permet de distinguer les hypothèses valides et invalides.

L’expérimentation permet de distinguer les bonnes et les mauvaises théories.

En ce sens, les théories précèdent l’expérience et non l’inverse. b.

Illustration “Semmelweis et la fièvre purpérale” Pour illustrer de façon simple certains aspects importants de la recherche dans les sciences, prenons les travaux de Semmelweis sur la fièvre purpérale.

[…] « Ignace Semmelweis, médecin d’origine hongroise, réalisa ses travaux à l’hôpital général de Vienne de 1844 à 1848.

Comme médecin attaché à l’un des deux services d’obstétrique – le premier – de l’hôpital, il se tourmentait de voir qu’un pourcentage élevé des femmes qui y accouchaient contractaient une affection grave et souvent fatale connue sous le nom de fièvre puerpérale.

En 1844, sur les 3157 femmes qui avaient accouché dans ce service n°1, 260, soit 8,2 %, moururent de cette maladie; en 1845 le taux de mortalité fut de 6,4 % et en 1846 il atteignit 11,4 %.

Ces chiffres étaient d’autant plus alarmants que, dans l’autre service d’obstétrique du même hôpital […] la mortalité due à la fièvre puerpérale était bien plus faible : 2,3 %, 2 % et 2,7 % pour les mêmes années.

Dans un livre qu’il écrivit ensuite sur les causes et sur la prévention de la fièvre puerpérale, Semmelweis a décrit ses efforts pour résoudre cette effrayante énigme.

» Hempel, Éléments d'épistémologie « Mais, se disait Semmelweis, comment de telles influences peuvent? elles atteindre depuis des années l'un des services et épargner l'autre ? Et comment concilier cette opinion avec le fait que, tandis que cette maladie sévissait dans l'hôpital, on en constatait à peine quelques cas dans Vienne et ses environs ? Une véritable épidémie comme le choléra ne serait pas aussi sélective.

Enfin, Semmelweis remarque que certaines des femmes admises dans le premier service, habitant loin de l'hôpital, avaient accouché en chemin: pourtant, malgré ces conditions défavorables, le pourcentage de cas mortels de fièvre puerpérale était moins élevé dans le cas de ces " naissances en cours de route " que ne l'était la moyenne dans le premier service ». « Semmelweis réfute cette thèse en remarquant ceci: a) les lésions occasionnées par l'accouchement lui-même sont bien plus fortes que celles qu'un examen maladroit peut causer; b) les sages-femmes, qui recevaient leur formation pratique dans le second service, examinaient de la même façon leurs patientes sans qu'il en résultât les mêmes effets néfastes; c) quand, à la suite du rapport de la Commission, on diminua de moitié le nombre des étudiants en médecine et qu'on réduisit au minimum les examens qu'ils faisaient sur les femmes, la mortalité, après une brève chute, atteignit des proportions jusqu'alors inconnues ». « On échafauda diverses explications psychologiques.

Ainsi, on remarqua que le premier service était disposé de telle façon qu'un prêtre apportant les derniers sacrements à une mourante devait traverser cinq salles avant d'atteindre la pièce réservée aux malades: la vue du prêtre, précédé d'un servant agitant une clochette, devait avoir un effet terrifiant et décourageant sur les patientes des cinq salles et les rendre ainsi plus vulnérables à la fièvre puerpérale.

Dans le second service, ce facteur défavorable ne jouait pas, car le prêtre pouvait aller directement dans la pièce réservée aux malades ». « En observant que dans le premier service les femmes accouchaient sur le dos, et dans le second sur le côté, Semmelweis eut une nouvelle idée: il décida, " comme un homme à la dérive qui se raccroche à un brin de paille ", de vérifier, bien que cette supposition lui parût peu vraisemblable, si cette différence de méthode avait un effet.

Il introduisit dans le premier service l'utilisation de la position latérale, mais, là encore, la mortalité n'en fut pas modifiée ». « Finalement, au début de 1847, un accident fournit à Semmelweis l'indice décisif pour résoudre son problème.

Un de ses confrères, Kolletschka, lors d'une autopsie qu'il pratiquait avec un étudiant, eut le doigt profondément entaillé par le scalpel de ce dernier et il mourut après une maladie très douloureuse, au cours de laquelle il eut les symptômes mêmes que Semmelweis avait observés sur les femmes atteintes de la fièvre puerpérale.

Bien que le rôle des micro-organismes dans les affections de ce genre ne fût pas encore connu à cette époque, Semmelweis comprit que la " matière cadavérique " que le scalpel de l'étudiant avait introduite dans le sang de Kolletschka avait causé la maladie fatale de son confrère.

La maladie de Kolletschka et celle des femmes de son service évoluant de la même façon, Semmelweis arriva à la conclusion que ses patientes étaient mortes du même genre d'empoisonnement du sang: lui, ses confrères et les étudiants en médecine avaient été les vecteurs de l'élément responsable de l'infection. Car lui et ses assistants avaient l'habitude d'entrer dans les salles d'accouchement après avoir fait des dissections dans l'amphithéâtre d'anatomie et d'examiner les femmes en travail en ne s'étant lavé que superficiellement les mains, si.... »

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