Aide en Philo

Hernán Cortés

Extrait du document

Hernán Cortés naquit en Estrémadure, à une époque où les Maures tenaient encore Grenade et où l'Espagne ne connaissait guère la richesse. Il fut destiné par sa famille à une carrière juridique. Son père, noble mais pauvre, se saigna aux quatre veines pour l'envoyer pendant deux ans à l'Université de Salamanque. Mais Hernán n'était point fait pour la basoche. Après quelques frasques, il s'engagea à dix-sept ans et passa plusieurs mois à la rude école de l'infanterie espagnole. En ce temps-là, le mirage des terres récemment découvertes séduisait bien des gens qui n'avaient pas grand-chose à perdre en Espagne. Justement, la famille Cortés était liée avec Nicolas de Ovando, gouverneur de l'île d'Hispaniola (Saint-Domingue). Le jeune Hernán s'embarqua en 1504 pour rejoindre ce protecteur éventuel. Aux Antilles, il obtint des concessions de terres, mena pendant plusieurs années la vie de colon et s'enrichit de son mieux. Son charme personnel, son habileté, sa bravoure dans les campagnes contre les indigènes lui valurent un grand prestige à Cuba et l'amitié du gouverneur Diego Velázquez.

« Hernán Cortés Hernán Cortés naquit en Estrémadure, à une époque où les Maures tenaient encore Grenade et où l'Espagne ne connaissait guère la richesse.

Il fut destiné par sa famille à une carrière juridique.

Son père, noble mais pauvre, se saigna aux quatre veines pour l'envoyer pendant deux ans à l'Université de Salamanque.

Mais Hernán n'était point fait pour la basoche.

Après quelques frasques, il s'engagea à dix-sept ans et passa plusieurs mois à la rude école de l'infanterie espagnole. En ce temps-là, le mirage des terres récemment découvertes séduisait bien des gens qui n'avaient pas grand-chose à perdre en Espagne.

Justement, la famille Cortés était liée avec Nicolas de Ovando, gouverneur de l'île d'Hispaniola (Saint-Domingue).

Le jeune Hernán s'embarqua en 1504 pour rejoindre ce protecteur éventuel.

Aux Antilles, il obtint des concessions de terres, mena pendant plusieurs années la vie de colon et s'enrichit de son mieux.

Son charme personnel, son habileté, sa bravoure dans les campagnes contre les indigènes lui valurent un grand prestige à Cuba et l'amitié du gouverneur Diego Velázquez. Profitant de cette situation, Cortés, non sans d'habiles intrigues, réussit à se faire confier le commandement d'une expédition chargée d'explorer les terres que Francisco Hernández de Cordova venait de découvrir à l'ouest de Cuba. Aussitôt, il se donna corps et âme à son entreprise et se ruina pour équiper les navires nécessaires.

Tant d'ardeur parut suspecte et fit naître des jalousies.

L'amitié de Diego Velázquez était d'autant moins sûre qu'elle avait déjà été sérieusement troublée par des histoires de femmes.

Cortés, prévenu qu'un contrordre allait l'empêcher de partir, fit lever l'ancre précipitamment, le 18 février 1519.

Il avait onze vaisseaux et quelque huit cents hommes, avec dixsept chevaux, dix canons et un petit nombre d'arquebuses. Une première bonne fortune fut de retrouver au Yucatán un Espagnol naufragé, qui vivait parmi les Indiens depuis huit ans et parlait la langue maya.

Grâce à cet interprète, on apprit, en relâchant sur la côte du Tabasco, qu'il y avait beaucoup d'or dans un pays situé vers l'ouest et où l'on parlait nahuatl.

Par chance, une esclave, acquise au Tabasco, connaissait à la fois cette dernière langue et celle des Mayas.

C'était la belle Malintzin ou Marina, qui rendit à l'expédition d'inestimables services.

Grâce à elle, Cortés, en débarquant sur le territoire aztèque, ne tarda pas à comprendre que cet "empire" indien n'était pas homogène et que les populations, récemment soumises, n'obéissaient que par contrainte à l'autorité de Moctezuma (Motecuhzoma).

Le conquérant entreprit aussitôt d'exploiter ces divisions. En face de cet adversaire décidé et clairvoyant, les Indiens étaient dans un état de perplexité et de crainte.

Au Mexique, comme en bien d'autres régions, les premiers Européens, mystérieux inconnus à faces blêmes, furent pris pour des morts réincarnés.

Leurs armes à feu et leurs chevaux étaient un objet de stupeur.

Précisément, les légendes mexicaines parlaient d'un dieu civilisateur qui avait quitté le pays jadis en assurant qu'il reviendrait un jour sous la forme d'un homme barbu à peau blanche.

La date même du débarquement correspondait à celle de la prophétie.

Aussi les envahisseurs se virent-ils appliquer le nom de "teotl" qui désignait les dieux ou les morts divinisés.

Moctezuma, irrésolu et superstitieux, n'osa jamais donner l'ordre de les combattre ouvertement. Après avoir fondé sur la côte la ville de Veracruz, Cortés se déclara définitivement indépendant de Velázquez et fit échouer ses navires, afin d'ôter aux mécontents la tentation du retour.

Puis, avec cinq cents soldats, il s'enfonça à l'intérieur des terres, à l'assaut d'un pays inconnu peuplé par des millions d'hommes.

Dans tous les temples qu'on rencontrait, les traces des sacrifices humains permettaient à chacun de prévoir le sort qu'on pouvait attendre en cas de défaite.

Mais ce culte barbare ancrait dans l'esprit des Espagnols la conviction qu'ils menaient une véritable croisade et que la protection divine ne leur ferait pas défaut. A peine la petite troupe s'était-elle élevée sur les hauts plateaux arides et froids, qu'elle se heurta aux forces de l'État indépendant de Tlaxcala.

Après de furieuses batailles, des négociations s'engagèrent où Cortés affirma ses bonnes intentions et son désir de se rendre à Mexico.

Justement, les Tlaxcaltèques étaient des ennemis acharnés des Mexicains, auxquels ils n'avaient jamais voulu se soumettre.

Les hostilités firent place à une alliance formelle, et l'armée, renforcée d'auxiliaires indiens, reprit sa marche vers l'ouest.

Espagnols et Tlaxcaltèques scellèrent leur alliance en pillant la ville sainte de Cholula, après un massacre en règle. Les conquérants s'engagèrent alors à travers une chaîne de montagnes que dominaient les cimes neigeuses des volcans.

Soudain, au débouché des forêts de pins, apparut la vallée de Mexico avec ses riches cultures, ses villes opulentes, ses lagunes qui miroitaient au soleil, et sa capitale, bâtie sur une île comme une Venise lacustre.

Parmi les spectacles inoubliables qui, au cours des siècles, ont récompensé les explorateurs de leurs peines, aucun peutêtre n'a produit une impression plus forte que celui-là.

Les mémoires du vieux capitaine Bernal Diaz en témoignent : "Nous restâmes saisis d'admiration, dit-il, en voyant tant de villes et de bourgs...

construits au milieu de l'eau, d'autres villages s'élevant sur le sol et cette grande chaussée parfaitement nivelée jusqu'à Mexico.

Nous disions entre nous que c'était comparable aux maisons enchantées décrites dans l'Amadis...

quelques-uns se demandaient si tout ce que nous voyions là n'était pas un songe, ces choses que nous n'avions jamais aperçues dans nos rêves aussi grandioses qu'elles apparaissaient à nos regards." Leur émerveillement ne fut pas moindre à l'intérieur même de la capitale, avec l'opulence du grand marché, la richesse des temples, l'éclat barbare des idoles, l'horreur enfin du grand ossuaire, où s'empilaient les milliers de crânes des victimes humaines sacrifiées.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓