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hériter

Publié le 18/09/2023

Extrait du document

« HÉRITER Hériter, issu du latin chrétien hereditare, signifie « recevoir en héritage », c’est-à-dire devenir propriétaire d’une chose par voie de succession, et donc se rendre héritier.

Ainsi, l’héritage renvoie à l’idée fondamentale de la transmission de quelque chose, d’une génération à une autre, qui est sensée perdurer dans le temps.

On hérite de biens dits « patrimoniaux » : cela peut être un héritage matériel (biens immobiliers, mobiliers, financiers) et héritage immatériel (culturel, intellectuel, moral).

Mais dans quel but ? Comme dirait le philosophe Nietzsche : « Ceux qui ont le plus d’avenir sont ceux qui ont la plus longue mémoire.

» On fait l’héritage de ce qu’on veut sauvegarder dans le temps : des mœurs, des valeurs, des biens,… qui nous tiennent à cœur, qu’on estime nécessaire et qui a suffisamment de valeur pour être préserver.

On pense à l’avenir de ce qui va ou ceux qui vont nous succéder.

De là se présente l’idée de dépassement de la limite du temps : on marque les mémoires pour que ces biens transmis continuent d’exister, de générations en générations, à travers le temps : c’est là le principe même de l’héritage.

On ne veut pas se séparer de nos pratiques ou principes habituels, on choisi de résister face au temps qui pourrait progressivement assouplir certaines traditions, les modifier, les faire évoluer en allant parfois jusqu’à les détourner de leur objectif premier. Autrement dit, on défit le temps par la transmission d’une génération à une autre.

Cependant, nous n’avons pas une totale maîtrise du temps.

L’avenir ne nous appartient pas, nous n’en avons pas le contrôle et nul ne sait vraiment de quoi demain sera fait.

De plus, la notion d’héritage pose problème à certains, ils veulent faire « table rase » de l’ancien et « recommencer » sur de meilleures bases, et d’autres estiment que l’héritage est facteur d’inégalité. Ainsi, plusieurs questions se posent : En quoi l’héritage peut être un avantage comme un inconvénient ? Le présent peut-il se construire sans le passé ? Autrement dit, le passé nous détermine-til ? Et n’y aurait-il pas derrière l’héritage du passé une dimension future ? Dans un premier temps, nous verrons pourquoi le principe de l’héritage est abordé de manière équivoque, ensuite nous analyserons à travers cette notion la manière dont le passé influence le présent et la construction du futur. Comme nous l’avons dit précédemment, hériter signifie recevoir quelque chose venant d’ailleurs, relatif au passé, puisque que l’héritage suit l’idée de succéder, c’est-à-dire de venir après qqlch ou qlq de manière à prendre sa charge, sa place.

Quand on parle d’héritage de biens, on peut penser au fait de recevoir ou de récupérer des bénéfices, des éléments matériels ou immatériels qui vont nous être utile durant notre vie, comme quand on hérite d’un patrimoine financier, immobilier ou mobilier qui pourrait augmenter ou soulager notre situation financière, ou encore l’hérédité, c’est-à-dire le perfectionnement intellectuel et moral d’une génération entière obtenu par l’éducation de la génération précédente.

Ici, on perçoit l’héritage comme une aide, un legs qui nous honore, qui nous enrichit. Néanmoins, certains héritiers ne voient pas cela de la même manière : au contraire ils ne veulent pas de ce qu’ils héritent, souvent un devoir qu’il ne veulent pas remplir (reprendre l’entreprise familiale par exemple).

Tocqueville (un philosophe du 19e) en parle dans son texte De la démocratie en Amérique lorsqu’il dit : « La douceur de ces mœurs démocratiques est si grande que les partisans de l’aristocratie eux-mêmes s’y laissent prendre, et que, après l’avoir goûtée quelque temps, ils ne sont point tentés de retourner aux formes respectueuses et froides de la famille aristocratique.

» Il oppose ici les mœurs démocratiques - qu’il rallie aux familles possédant peu de bien - à ceux de l’aristocratie.

Selon lui, la petite fortune développe la solidarité d’une famille ainsi qu’une sorte d’intimité, de liberté et d’égalité de celle-ci.

L’éducation repose sur la démocratie, la prise de parole « familière et tendre à la fois » tant elle est mise en confiance.

L’autorité est moins présente et moins pesante, les relations sont basées sur l’écoute et la communication.

Tandis que les pratiques éducatives de l’aristocratie seraient plus froides, moins libres et surtout inégalitaires.

En effet, l’aîné des fils de la famille, l’héritier d’une grande partie des biens, ce qui dresse une barrière entre lui et ses frères.

Une sorte de hiérarchie s’installe au sein de la famille et l’aîné devient « le maître de ses frères.

A lui la grandeur et le pouvoir, à eux la médiocrité et la dépendance », sachant que ces privilège qu’obtient l’aîné peuvent facilement lui attirés de la haine et de la jalousie.

Tocqueville prime la phratrie et l’amour à la richesse, même s’il rappelle tout de même que chaque cas à ses nuances : la démocratie n’empêche pas une vie de misère. De surcroît, un autre phénomène ne veut pas d’héritage, celui de la « post-modernité », qui refuse toute succession, tout legs.

Selon certains auteurs, la postmodernité occidentale définirait notre époque, et plus encore, elle s’inscrit dans une radicale et complète rupture avec le passé : rayer l’ancien, abandonner tout lien de filiation et transmission avec ce qui précède, en affirmant que le présent devrait se construire contre le passé.

Jean-François Lyotard critique ce concept philosophique qui tente de s’inscrire dans le prolongement du structuralisme et du déconstructivisme, car la post-modernité chercherait à être à elle-même sa propre origine.

Pour elle, l’entrée dans une ère nouvelle doit trouver ses valeurs fondatrices du côté de la science et de la technique, qui seraient soit disant en mesure de résoudre tous les problèmes, de contrôler et de maîtriser parfaitement les résultats de leurs actions, de supprimer toutes possibilités de choix en réduisant tout à l’univoque.

Selon Lyotard, ce qui est effacer dans le moment de la rupture ne lègue aucun héritage, aucune expérience, aucune sagesse.

Un monde sans mythe, sans fiction, sans grands récits, est un monde sans histoire, sans base pour comprendre de quoi résulte le monde d’aujourd’hui. Après avoir étudié différentes approches critiques de la notion d’héritage, en énumérant certains avantages qui amènent à des inconvénients, et inversement, nous allons à.... »

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