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Grandeur des passions ?

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« VOCABULAIRE: SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence. PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). A.

Le bon usage des passions Si nous avons un pouvoir sur nos passions, alors nous pouvons bien en user, nous en servir à des fins utiles. Dans Phèdre, Platon présente l'amour comme un délire inspiré par les dieux.

Il exalte cette ivresse qui porte l'homme épris de beau à se tourner vers le monde des essences, vers la réalité suprasensible.

L'amour passion est ainsi finalisé dans la mesure où il est comme un tremplin sur lequel nous passons vers le monde intelligible. Descartes lui-même qui met en garde contre le jeu des passions reconnaît leur force : « L'utilité de toutes les passions ne consiste qu'en ce qu'elles fortifient et font durer en l'âme des pensées, lesquelles il est bon qu'elle conserve, et qui pourraient facilement sans cela en être effacées.

» Les passions sont donc un réservoir de forces qui peuvent être dirigées en bien ou en mal. Les passions les plus hautes sont celles qui nous intéressent corps et âme.

Ainsi en est-il de la générosité.

Le généreux, dit Descartes « ne manquera jamais de volonté pour entreprendre et exécuter toutes les choses qu'il jugera être les meilleures.

Ce qui est suivre parfaitement la vertu ». Le généreux met, en effet, sa volonté libre au service du tout : « On doit penser qu'on ne saurait subsister seul, et qu'on est, en effet, l'une des parties de l'univers, et plus particulièrement encore l'une des parties de cette terre, l'une des parties de cet État, de cette société, de cette famille, à laquelle on est joint par sa demeure, par son serment, par sa naissance.

Et il faut toujours préférer les intérêts du tout, dont on est partie, à ceux de sa personne en particulier.

» Le généreux aime Dieu, manifeste cet amour en admirant avec enthousiasme l'harmonie du monde et en essayant de découvrir la vérité. La générosité est « la clé de toutes les autres vertus », elle est ce qui fait que toute passion peut être bonne. Les passions sont naturelles, elles font partie de la nature de l'homme.

Le sage doit donc les comprendre, les maîtriser et non les condamner.

Il peut ainsi réduire au minimum les maux qu'elles provoquent et même en tirer de la joie. « On peut généralement nommer passions toutes les pensées qui sont [...] excitées en l'âme sans le secours de sa volonté.

» Descartes, Lettre à Elisabeth, 6 oct.

1645. « Tout ce qui n'est point action est passion.

» Descartes, Lettre à Elisabeth, 6 oct.

1645. « Tout homme qui se réfugie derrière l'excuse de ses passions, tout homme qui invente un déterminisme est un homme de mauvaise foi.

» Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946. Pour Sartre, nous sommes tous et à tout moment responsables de nos actes.

Celui qui prétend agir sous l'emprise de ses passions et qui refuse d'assumer la paternité de ses choix se ment à lui-même : il est « de mauvaise foi ». « La passion [...] est un ébranlement de l'âme opposé à la droite raison et contre nature.

» Zénon de Cittium. « Suivant la définition des stoïciens, la sagesse consiste à prendre la raison pour guide; la folie, au contraire, à obéir à ses passions; mais pour que la vie des homme ne soit pas tout à fait triste et maussade, Jupiter leur a donné bien plus de passions que de raison.

» Érasme, Éloge de la folie, 1511. « L'inclination que la raison du sujet ne peut pas maîtriser ou n'y parvient qu'avec peine est la passion.

» Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798. « C'est seulement dans la mesure où les hommes vivent sous la conduite de la Raison qu'ils s'accordent toujours nécessairement en nature.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) Tant que les hommes sont soumis à leurs passions (l'amour, l'envie, la haine...), ils ne peuvent vivre en paix les uns avec les autres.

Seule la raison leur fait rechercher le bien commun : leur nature (qui pousse chacun vers ce qu'il. »

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