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Extrait de la Cinquième mémoire sur l’instruction publique , Condorcet

Publié le 18/09/2022

Extrait du document

« Dans ce texte extrait de la Cinquième mémoire sur l’instruction publique , Condorcet propose une réflexion sur l’instruction, l’accès à la vérité, et plus particulièrement de son rapport au pouvoir.

Il les confronte disant de l’une qu’elle est une ennemie naturelle de l’autre.

Pourquoi le pouvoir craint-il la vérité ? Grande est la tentation de tout pouvoir de tromper pour mieux dominer et c’est pourquoi ceux qui aiment la vérité, à l’instar de ceux qui incarnent le combat des Lumières, se retrouvent souvent dans une situation d’opposition par rapport au pouvoir. Dès lors, la vérité prônée par les Lumières est-elle synonyme de liberté ? L’auteur soutient dans cet extrait que la vérité, et sa diffusion, permettrait aux individus de s’émanciper, de s’affranchir de l’autorité. Condorcet s’intéresse d’abord à la relation qu’entretiennent pouvoir et vérité avant de s’attacher à montrer que l’instruction est une nécessité pour pouvoir accéder à la liberté. Premièrement Condorcet écrit que le pouvoir a pour propriété de posséder pour ennemies les Lumières qui dans, Qu’est-ce que les Lumières ?, sont définies par Kant comme la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle qui est l’incapacité de se servir de sa faculté de comprendre sans l’aide d’autrui.

Cet état de tutelle est par ailleurs un réel moyen pour tout pouvoir d’asseoir son autorité, qu’il soit politique ou religieux, ou bien qu’il soit le fait d’un tyran, d’un prince, ou d’un peuple.

Cet état de tutelle, signifie ainsi également un état de soumission.

Celui qui sait a un ascendant sur celui qui ignore.

C’est pourquoi l’accès à la vérité est une menace pour l’autorité et sa diffusion l’est encore plus.

Il faut ajouter à cela que la vérité est indépendante de l’autorité et qu’elle ne lui obéit pas, elle ne dit pas forcément ce que le pouvoir veut entendre.

Ce dernier a donc intérêt à faire taire tout homme susceptible de révéler la vérité, d’instruire, à l’instar des philosophes, des écrivains, des professeurs… Dire la vérité, ou plutôt ce que l’on pense être vrai peut alors s’avérer dangereux.

Par exemple, dire à une autorité que son pouvoir est inquiétant ou encore que l’on n’est pas en accord avec elle, c’est dire la vérité, puisque c’est dire franchement ce que l’on pense.

Mais cela comporte des risques, 1 puisque cette même autorité pourrait réagir par la punition.

C’est pourquoi certains, mêmes s’ils possèdent la vérité préfèrent se soumettre au pouvoir, choisissant donc la solution de facilité.

Le pouvoir, quant à lui, récompense alors cette obéissance puisqu’elle est dans son intérêt et cela lui permet de dissuader davantage la propagation de la vérité.

Mais Condorcet laisse entendre par le choix de ses mots, comme « s’abaisser », qu’un homme éclairé se doit d’instruire.

Il explique qu’il faut se méfier du pouvoir détenteur d’un savoir.

Tout savoir n’est pas libérateur.

Il existe des savoirs clos qui propose ouvertement la manipulation comme c’est par exemple le fait du flatteur qui utilise des techniques rhétoriques.

L’orateur, détenteur du pouvoir, choisira la persuasion ou la flatterie à la place de la franchise ou de la critique.

L’intérêt personnel et l’empathie morale à la place de l’intérêt public et du devoir moral. Condorcet soutient la philosophie des Lumières caractérisée par le rationalisme et la foi au progrès humain.

Il pense que lorsque « les hommes seront éclairés », c’est-àdire instruits, régnera le bonheur universel.

C’est donc ici que la nécessité des lumières apparaît comme condition de liberté : il faut instruire.

Pourquoi faut-il instruire ? Pour ne pas tomber dans l’esclavage, danger auquel les hommes peuvent être exposés du fait de l’abus d’autorité de celui qui la détient.

Ici, Condorcet rejoint la pensée de Kant. L’homme est naturellement doté de raison.

Empêcher les individus de faire un usage de leur raison résulte à s’éloigner de tout progrès des lumières. Dans ce texte, Condorcet affirme qu’il est de « l’ordre de la nature » de s’instruire, critiquer et user de sa liberté d’expression pour limiter les abus de pouvoir de l’autorité. Pour l’auteur, tout citoyen doit être instruit, c’est-à-dire qu’on doit le former à exercer son jugement et son esprit critique.

Faire usage de son entendement appelle à l’émancipation des individus qui ne s’en remettent plus à une autorité.... »

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