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Etre temporels nous fait-il libres ou esclaves ?

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« L'homme semble prisonnier du temps et incapable d'y échapper.

Mais les facultés de son esprit, comme la raison, la volonté ou la mémoire lui permettent de s'y inscrire de façon délibérée, voire de le considérer comme le support indispensable de sa progression vers la maturité, ou de l'ignorer.

Ainsi la mort qui, à première vue, met irrémédiablement fin à tout projet, peut aussi stimuler l'être humain en le poussant à réaliser une oeuvre qui lui survivra, sans qu'il cherche inutilement à oublier son emprise et celle du temps.

Si tout homme est en partie déterminé par le passé et par son époque, il peut aussi s'appuyer sur cette histoire pour accomplir une oeuvre qui la dépasse ou pour s'y épanouir lui-même. Définition des termes du sujet: Être libre: sans entrave, en faisant ce que j'ai décidé de faire, maître de ma vie autant que je le veux. Est temporel: ce dont l'essence est la fragilité, ce qui apparaît pour disparaître, ce qui porte en lui une menace, le devenir que fait peser l'inconcevable violence du temps. ÊTRE: Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là.

En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel).

2) Nom : ce qui est, l'étant.

3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).

4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).

5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). Esclave Du latin médiéval sclavus, « slave ». Personne placée sous l'autorité et la dépendance absolue d'un maître qui peut disposer d'elle comme de n'importe quel bien.

Chez Hegel, la conscience qui, dans la lutte à mort qui l'oppose à une autre conscience, préfère la vie à la liberté et s'affirme dans la dépendance à autrui. Chez Nietzsche, l'homme faible, le décadent, le vaincu de la vie qui se plie à la morale du ressentiment. • Pour Aristote, l'esclavage est un fait de nature : certains hommes ne s'appartiendraient pas à eux-mêmes et seraient faits pour « subir l'autorité d'un maître ».

• Pour Spinoza, l'esclavage réside d'abord dans l'impuissance de l'homme à gouverner et à contenir ses passions. L'esclave est un ignorant.

• Dans la dialectique hégélienne du maître et de l'esclave, l'esclave, d'abord dominé par le maître, finit par gagner son indépendance par son travail alors que le maître, oisif, se contente de jouir passivement des choses façonnées par l'esclave. Le maître devient alors l'esclave de son esclave. 1) Introduction Être temporels nous fait-il libres ou esclaves ? Vivre selon le cours du temps, immergés en lui et en son flux, c'est-à-dire au sein du changement perpétuel qui transforme le présent en passé et les unifie, nous construit-il en tant qu'êtres indépendants ou, bien au contraire, vivant dans la dépendance absolue ? Sommes-nous édifiés, dans le temps, librement ou selon le signe de la servitude ? Le temps, destruction et mort, ou bien initiateur à un pouvoir libre de l'homme ? Sommes-nous défaits par le temps ou bien engendrés positivement par lui ? Le problème est, en définitive, de savoir si le temps est soubassement et fondation, base édificatrice du psychisme humain ou bien s'il est étranger à nos structures fondamentales et intimes.

Le temps, fondement psychique ou réalité étrangère à mon essence ? D'où l'enjeu, puisque le sujet nous fait gagner le sens de notre destin dans le monde. A.

Être temporels nous fait esclaves (thèse) Qu'est-ce que vivre dans le temps ? C'est expérimenter, en un sens, on va le voir, singulier et équivoque, une co-présence, celle du passé, du présent et de l'avenir.

Vivre dans le temps paraît d'abord tout à fait évident.

Je passe perpétuellement au passé et me transcende en même temps vers l'avenir.

Comment ce temps est-il perçu par la conscience ? Comment suis-je « temporel » ? Dans l'angoisse, dans l'espérance, dans le regret aussi, je me vis comme temporel.

Dans le temps de mon existence, je m'enfuis, d'une course précipitée et irrévocable, vers le futur. Mais vers où le sujet s'enfuit-il ? En quel lieu nous hâtons-nous ? Sur les ailes du temps, nous courons vers la mort.

«Ô temps, suspends ton vol », écrit Lamartine, dans Le Lac.

Or, c'est ici que se manifeste notre condition d'esclaves, notre situation de dépendance extrême. Entraîné dans le temps, je suis confronté à mon « non-être ».

Mon présent m'échappe; mon passé est déjà in- , existant et mon futur, qui n'est pas encore, est, lui aussi, souffle ténébreux.

Donc si, en tant qu'être temporel, je suis non-être, je saisis ici mes limites.

Le temps est cause de mon impuissance car il me signale, en permanence, mes manques et mes bornes.

On ne peut descendre deux fois le même fleuve et, en outre, le temps consacre mon impuissance par la mort qu'il contient en lui.

N'est-ce pas dans le temps que tout est engendré et détruit ? L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive; Il coule, et nous passons ! [...] Éternité, néant, passé, sombres abîmes, Que faites-vous des jours que vous engloutissez ? LAMARTINE, Le Lac. Corruption temporelle et mort signifient esclavage, dépendance totale, condition de servitude.

Être libre, ne serait-ce pas expérimenter le choix et les possibles ? Or, en tant qu'être temporel, je n'exerce pas mon « bon plaisir » indépendamment des contraintes ou puissances qui s'exercent sur moi.

Bien au contraire, je ne m'appartiens pas et je suis littéralement livré à des forces qui me dépassent.

Être temporel, c'est vivre selon le mode du constitué, et non point du constituant, du donné, non point de la spontanéité.

Donc être temporels nous fait esclaves : au sens fort, nous sommes pris dans le jeu d'une puissance qui nous dépasse et nous fabrique. Transition Toutefois, à côté du temps vécu et subjectif, à tonalité affective, il est un autre temps : celui de l'action sur les choses, celui de la pratique.

Or ici, peut-on dire qu'être temporels nous fait esclaves ? La réponse n'est pas évidente.

Quand j'agis sur le réel, suis-je encore « dominé » ? Tentons de décrire une autre figure temporelle.. »

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