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ÉTHIQUE ET POLITIQUE chez Aristote

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« Thème 499 ÉTHIQUE ET POLITIQUE chez Aristote Que mes actes aient une valeur propre, cela ne veut pas dire qu'ils sont détachés de tout.

Une bonne action n'est pas parfaite absolument mais relativement à celui qui l'accomplit. On ne doit pas exiger la même vertu d'un père de famille et d'un enfant.

La conduite vertueuse est donc un équilibre fait de finesse et d'exactitude.

Le juste milieu est moins un centre où s'annulent toutes les différences qu'un sommet, qui les surmonte.

Comme science pratique de la vertu, l'éthique s'adresse à ceux qui ne sont pas toujours sages et qui n'en désirent pas moins, avec raison, être heureux.

Contrairement aux sages dont le bonheur est quasi divin, contemplatif, la plupart des hommes vivent un bonheur qui dépend d'une longue habitude, d'une acquisition patiente qui doit inventer sa démarche à chaque occasion. L'originalité du point de vue d'Aristote est de comprendre la vertu non comme un héroïsme mais comme l'activité raisonnable par excellence.

La raison est une faculté pratique puisqu'elle nous rend capables de justifier nos actions, d'apprécier la valeur de nos passions, de considérer une situation concrète. Dans ma volonté, je reconnais certes la poussée d'un désir mais une poussée pure, si l'on peut dire, un simple appétit propre à l'être raisonnable. L'animal a aussi ses tendances, mais elles se présentent à lui en désordre, sans synthèse possible, si bien que la plus forte l'emporte toujours, sans qu'il ait à réfléchir.

Si la volonté n'est pas l'instinct, c'est qu'elle est capable de liberté parce qu'elle est une tendance sans objet particulier, ou du moins qu'aucun objet ne peut satisfaire vraiment : être heureux, c'est bien sûr satisfaire des désirs, mais c'est surtout continuer à désirer. Aristote confirme ce privilège de la raison par une analyse, ou une investigation (pour lui, c'est tout un) des variations ou des degrés de vertu, toujours définis par rapport à un excès et un défaut.

Plutôt qu'un maître en morale, l'homme vertueux est un virtuose dont l'aisance relève davantage de ce que nous appelons « expérience » que d'une application routinière de principes de comportement. Pour juger de la vertu d'un homme, il faut donc tenir compte de tout : ses dons naturels, son éducation, l'effort qu'il a dû fournir.

C'est sans doute par ce réalisme, qui n'exclut nullement la précision, qu'Aristote se distingue des moralistes. L'équilibre raisonnable de la conduite ne se réalise que dans la vie sociale.

L'humanité véritable est un état qui s'acquiert en exerçant la sociabilité, qui distingue l'homme des bêtes et des dieux.

C'est pourquoi l'éthique ne se conçoit pas sans la politique, science de l'indépendance ou autarcie, signe principal du vrai bonheur.

Puisque la société est formatrice, la connaissance de sa structure rationnelle est indispensable.

Aussi, Aristote en propose-t-il une théorie rigoureuse. Le phénomène social fondamental y est la division du travail; source et expression de la richesse d'une cité, elle produit trois effets : la propriété, l'échange (théorie de la monnaie) et la valeur.

Non seulement Aristote établit les éléments d'une véritable économie politique mais encore, il leur ajoute une critique systématique des sociétés marchandes : la décadence de l'esprit civique s'y manifeste dans l'essor du mercantilisme, de l'usure et du salariat. Toute richesse reposant sur le travail, il est scandaleux que la monnaie puisse porter intérêt (« enfanter la monnaie ») et le versement d'un salaire représente l'extension à l'homme libre d'un statut réservé de droit comme de fait à l'esclave.. »

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