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Est-il raisonnable de critiquer le progrès technique ?

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« Définition des termes du sujet: RAISONNABLE: 1) Doué de raison.

2) Qui est conforme au bon sens, qui n'outrepasse pas la mesure, la morale (une action raisonnable). PROGRESSER /PROGRÈS: * Progresser: évoluer du moins bien vers le mieux, (s') améliorer. * Progrès: 1) Passage graduel du moins bien vers le mieux, évolution dans le sens d'une amélioration.

2) Le Progrès: marche en avant de la civilisation, par le biais du développement des sciences et techniques. CRITIQUE: Du grec kritikos, « capable de juger, de discerner » (de krinein, « distinguer », « juger »). Examen rationnel du fondement, de la légitimité ou de la valeur d'une chose.

Chez Kant (philosophie critique), examen du pouvoir de la raison et de la valeur des connaissances que celle-ci délivre. • L'esprit critique est l'attitude intellectuelle qui consiste à ne souscrire à aucune affirmation avant d'en avoir examiné la légitimité.

• La critique de la raison pure, dit Kant, est le tribunal que la raison est sommée d'instituer pour juger du bien-fondé de ses propres prétentions à l'égard des connaissances a priori (indépendantes de l'expérience). TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. Introduction S'il est un domaine où le progrès semble à la fois considérable et incontestable, c'est bien celui des techniques.

Quel chemin parcouru depuis la diligence portant les messages d'un bout à l'autre de la France, à Internet permettant de joindre instantanément un correspondant situé à l'autre bout du monde ! Compte tenu du gain de temps, d'efforts, de confort et d'argent, il semble bien difficile de trouver des motifs légitimes pour critiquer, au sens de désapprouver et de condamner, le progrès technique. Mais il suffit de constater l'usage effectif ou possible de certaines inventions, comme la bombe atomique, pour s'apercevoir que la technique peut se retourner contre les intentions de son instigateur et réveiller ce que l'homme a en lui de plus bestial.

À ces conditions une critique, comprise comme examen des conditions de légitimité du progrès technique, s'avère non seulement raisonnable mais nécessaire.

Mais comment la concevoir ? I.

Il est déraisonnable de critiquer le progrès technique en tant que tel 1.

La technique est révélatrice d'une intelligence spécifiquement humaine (Aristote, Bergson).

Son progrès souligne la complexification de cette intelligence.

Le condamner reviendrait à ravaler l'homme au rang de la bête. 2.

Le retour â x techniques ancestrales peut avoir un intérêt historique ou exotique (se dépayser), mais en aucun cas économique.

Le progrès technique fait gagner à l'homme du temps, des efforts et de l'argent, et le libère pour le loisir, notamment pour la pensée. 3.

Les quelques « ratés » du progrès technique, si « ratés » il y a, sont négligeables par rapport aux gains (cf.

tout le domaine de la recherche scientifique, avec par exemple l'invention du scanner). II.

L'usage de la technique doit être réglementé par l'éthique 1.

L'intérêt pour les moyens ou le progrès en lui-même, supplante l'examen des fins, de la finalité et de l'usage possible de la technique (Kant et Ellul). 2.

L'histoire des techniques regorge d'exemples d'utilisations perverses d'inventions signalant en elles-mêmes un progrès (la bombe atomique, le clonage...

). 3.

Une critique des conditions de légitimité du progrès technique est nécessaire pour rendre ce progrès pleinement humain (Jonas.

Exemple de la bio-éthique). La technique et la science ont profondément changé nos modes de vie, l'action et la vision que nous avons sur la nature.

Nous devons concevoir une éthique pour l'avenir qui se fonde sur la responsabilité.

Hans Jonas formulera l'impératif suivant: Agis de telle façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité de la vie".

Or, la nature aujourd'hui est vulnérable et, de ce seul fait, doit être protégée. Le projet de maîtrise de la nature ne peut donc être considéré comme raisonnable qu'à la seule condition que l'éthique vienne le borner, en se donnant les moyens juridiques de contrôler et de punir les dérives éventuelles.

C'est le rôle par exemple des comités de bioéthique, ou encore des lois anti-pollution et de la charte sur le droit des animaux.

Parvenir à concilier le formidable et nécessaire essor des sciences et des techniques, avec l'exigence de. »

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