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Est-il possible de tout dire ?

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Le langage sous sa forme la plus élaborée semble en effet propre à l'homme qui peut ainsi énoncer des vérités sur les choses et sur lui-même.

Le problème de la vérité apparaît donc immédiatement.

C'est pourquoi l'opinion prône l'ineffable c'est-à-dire ce qu'on ne peut pas dire faute de mots.

Ils ne permettraient pas de traduire l'expression " la plus haute " de ma pensée car il n'en existerait pas d'assez juste pour atteindre la perfection.

Devant un jugement esthétique, par exemple, la traduction du " beau " me serait impossible car le mot serait trop général.

Ainsi pour l'expression de mes sentiments et la traduction de mon être psychique profond, le mot me condamne à la généralité : ma tristesse est ainsi rendue commune et j'y perds sa particularité, ses mille résonances (Bergson).

Les contenus ne sont pas les mêmes et nous sommes ainsi dans l'incapacité de tout exprimer car aucune n'atteindrait tout dans son essence et ne fournirait un mot pour chaque chose.

Cette trace de cultures démontre ainsi d façon de penser et de concevoir différemment, c'est-à-dire une manière de percevoir différentes.

Tout dire n'est donc pas possible vu les défauts que contiendrait le mot c'est-à-dire l'insuffisance du langage mais aussi faute de ne pas pouvoir tout exprimer selon un mode de pensée culturel et également face à un problème de " mérite " de la vérité.

 

« Le langage sous sa forme la plus élaborée semble en effet propre à l'homme qui peut ainsi énoncer des vérités sur les choses et sur lui-même.

Le problème de la vérité apparaît donc immédiatement.

En effet, l'homme aurait ainsi un devoir de vérité, mais toute vérité est-elle toujours bonne à dire ? On peut aussi considérer le problème du langage à savoir les possibilités qu'il offre : pouvons-nous ainsi toujours tout exprimer ? Ne constate-ton pas certains défauts qui nous en empêchent ? Cette globalité exprimée par le « tout » peut-elle être abordée par l'homme ? On tombe ainsi sur le problème de la connaissance.

Ainsi les différents problèmes portent à la fois sur l'utilisateur et les moyens.

La question « peut-on tout dire ? » se pose donc tout naturellement. Premièrement nous aborderons cette impossibilité de tout dire puis, le devoir de vérité devant la possibilité, en droit, de tout exprimer.

Enfin, on peut se demander comment correspondre au mieux à cet idéal de vérité sans nécessairement tout dire. Tout d'abord, on convient qu'il est impossible de tout dire, ni de tout exprimer.

En premier lieu, il faut y voir un défaut du mot.

En effet le mot ne permet pas d'atteindre toujours ce que je voudrais signifier.

C'est pourquoi l'opinion prône l'ineffable c'est-à-dire ce qu'on ne peut pas dire faute de mots.

Ils ne permettraient pas de traduire l'expression « la plus haute » de ma pensée car il n'en existerait pas d'assez juste pour atteindre la perfection.

Ma pensée ne pourrait donc pas être traduite à sa juste valeur.

Devant un jugement esthétique, par exemple, la traduction du « beau » me serait impossible car le mot serait trop général.

Ainsi pour l'expression de mes sentiments et la traduction de mon être psychique profond, le mot me condamne à la généralité : ma tristesse est ainsi rendue commune et j'y perds sa particularité, ses mille résonances (Bergson). C'est ainsi, d'après Bergson, parce que « nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles ».

Je ne peux donc pas tout dire sans le trahir en même temps. Cette impossibilité de tout traduire transparaît également à travers le phénomène de société.

Il existe ainsi une multitude de langues en fonction des différentes cultures.

Les contenus ne sont pas les mêmes et nous sommes ainsi dans l'incapacité de tout exprimer car aucune n'atteindrait tout dans son essence et ne fournirait un mot pour chaque chose.

Ainsi la langue esquimaude fournirait la possibilité d'exprimer la neige de quelque mille façons.

A son tour la langue arabe proposerait un vocabulaire de six mille mots se rapportant au chameau.

Chaque langue offrant des variantes différentes, on pourrait alors penser qu'elles se complètent et essayer de créer une langue universelle qui reprendrait tout.

Mais le personnel ne se serait jamais atteint.

Cette trace de cultures démontre ainsi d façon de penser et de concevoir différemment, c'est-à-dire une manière de percevoir différentes.

On ne pourra donc pas tout exprimer faute de ressentir et de savoir de la même manière.

Chaque homme en fonction de sa culture se verrait donc limité : l'accès au tout apparait donc comme inévitable. Enfin on peut également considérer que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.

D'une part ce cas transparait à travers « je ne dis rien mais je n'en pense pas moins » ou bien encore « je préfère me taire ».

Ces expressions contiendraient l'idée que tout le monde ne mérite pas d'accéder à la vérité et que dans ce cas on privilégierait davantage le silence ou bien encore le mensonge.

On peut citer l'exemple de Benjamin Constant vis-à-vis de l'assassin qui a on préférera mentir.

Je cache mon ami que cherche l'assassin mais je lui répondrais qu'il n'est pas là. Je mens ainsi car l'assassin ne mérite pas la vérité mais aussi au nom d'une loi morale afin que mon ami reste en vie. Mon mensonge est donc « valable ».

D'autre part, je pourrais taire la vérité afin de ne pas blesser quelqu'un et le ménager.

Ainsi je ne peux, voire même je ne devrais pas tout dire. Tout dire n'est donc pas possible vu les défauts que contiendrait le mot c'est-à-dire l'insuffisance du langage mais aussi faute de ne pas pouvoir tout exprimer selon un mode de pensée culturel et également face à un problème de « mérite « de la vérité.

Mais le propre de l'Homme, ne serait-ce pas de « conduire » la vérité absolument et n'aurait-il pas les moyens de tout dire ? Ainsi l'Homme aurait la possibilité, voire même le devoir de tout dire.

En premier lieu, du point de vue de Hegel, l'ineffable se rapprocherait davantage de l'indicible et ne serait en fait qu'un échec de la pensée.

En effet le fait de ne rien dire ne serait pas le résultat d'une volonté de taire la vérité mais d'une incapacité qui ne relèverait même pas du mot lui-même.

Ainsi le mot pour Hegel est l' »accomplissement » de la pensée, sa forme « la plus haute ».

Sans lui, la pensée humaine ne serait qu'à l'état de « bouillie » car elle ne serait pas formée en réalité.

L'homme pourrait en fait tout dire si sa pensée était achevée : l'ineffable ressort d'une incapacité. L'Homme a donc en effet un devoir de vérité qui correspond aux exigences de sa nature.

C'est là un problème d' »efficacité » à comprendre comme une « prise » sur la réalité.

De cette manière, c'est selon cette idée que Kant répond à Constant et réfute sa thèse de l' « assassin ».

Le droit de mensonge est ainsi refusé car en mentant, l'homme n'a plus de pouvoir sur la réalité et ne peut pas gérer l'inefficacité.

En cachant la vérité à l'assassin, l'ami ne prend pas en compte le fait que son ami a pu s'enfuir pendant qu'il retenait « son » assassin et que celui-ci le retrouvera dehors et le tuera.

Ainsi le mensonge de toute façon ne semble pas pouvoir sauver la situation et tombe dans l'inutilité. C'est pourquoi l'homme se doit de fournir la vérité.

On se doit donc ainsi de tout dire.

Ce qui relève d'un devoir moral. Il devient donc possible de remédier aux défaillances du langage.

Ainsi l'homme pourra avoir recours à diverses combinaisons de la langue, inventions personnelles. En ayant recours à une forme de création, l'homme résout ainsi les problèmes.

Parler devient ainsi un art.

C'est le propre de la poésie ; prenons comme exemple le vers de Paul Verlaine exprimant sa tristesse à travers «II pleut dans mon cœur comme il pleut sur la ville », personnalisation très représentative de SA tristesse.

On peut aussi partir du principe que la fonction de dire soit de transmettre un message, une \ idée...

ne passe pas forcément par les mots. La musique ou la danse sont également une forme d'expression qui permettrait de tout dire.

De son côté Gorgias prône la rhétorique : le discours est ainsi conservé18.

L'art du discours devient ainsi (presque paradoxalement) une. »

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