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Est-il exact que nous assistons a la fin des idéologies ?

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« L'idéologie est l'idée fausse, la justification d'intérêts, de passions - et l'acception neutre, la mise en forme plus ou moins rigoureuse d'une attitude à l'égard de la réalité sociale ou politique, l'interprétation plus ou moins systématique de ce qui est et de ce qui est souhaitable.

La question est de savoir, si finalement les idéologies sont consubstantielles ou non à l'homme, ou si les idéologies sont datées historiquement, qu'elles sont quelques chose du passé.

Notre époque serait une période sans idéologie, sans grand projet pour conduire son destin ? Est-ce exact ? Il conviendra de définir ce qu'est véritablement l'idéologie avant de se demander si celle-ci est vraiment périssable. Qu'est-ce que l'idéologie ? -Une idéologie est un système (possédant sa logique et sa rigueur propres) de représentations (images, mythes, idées ou concepts selon les cas) doué d'une existence et d'un rôle historiques au sein d'une société donnée.

Sans entrer dans le problème des rapports d'une science à son passé (idéologique), disons que l'idéologie comme système de représentations se distingue de la science en ce que la fonction pratico-sociale l'emporte en elle sur la fonction théorique (ou fonction de connaissance) » (L.

Althusser, Pour Marx). - « L'idéologie est un système global d'interprétation du monde historico-politique » (R.

Aron, Trois Essais sur l'âge industriel). -« Une idéologie est un complexe d'idées ou de représentations qui passe aux yeux du sujet pour une interprétation du monde ou de sa propre situation, qui lui représente la vérité absolue, mais sous la forme d'une illusion par quoi il se justifie, se dissimule, se dérobe d'une façon ou d'une autre, mais pour son avantage immédiat.

Voir qu'une pensée est idéologique équivaut à dévoiler l'erreur, à démasquer le mal, la désigner comme idéologie, c'est lui reprocher d'être mensongère et malhonnête, on ne saurait donc l'attaquer plus violemment » (K.

Jaspers, Origine et sens de l'histoire). - « L'histoire de la nature, ce qu'on appelle les sciences naturelles, ne nous intéresse pas ici ; mais nous devrons nous occuper de l'histoire des hommes, puisque l'idéologie presque entière se réduit, soit à une conception erronée de cette histoire, soit à une abstraction complète de cette histoire » (K.

Marx, Œuvres philosophiques, vol.

VI). Nos idées ne surgissent pas du néant : elles nous sont d'abord transmises par notre milieu, par nos conditions concrètes d'existence.

L'idéologie, ou ensemble des idées propres à un individu ou à un groupe, est déterminée selon Marx et Engels, par leur place et leur rôle dans les rapports économiques.

Ce ne sont pas seulement les idées qui engendrent les idées, mais également les forces matérielles dont elles sont la traduction intellectuelle.

En d'autres termes, tout être humain reçoit un certain nombre d'influences qui déterminent en partie son champ de conscience.

Le degré de développement d'une société, ses structures sociales, économiques, influencent le contenu de la conscience de chacun.

Marx conteste l'idée selon laquelle c'est l'esprit qui s'impose à la matière.

En fait, il y a une dialectique complexe qui relie l'esprit et la matière et produit l'histoire. « L'idéologie est un système d'idées lié sociologiquement (seinsverbunden) à un groupement économique, politique, ethnique ou autre, exprimant sans réciprocité les intérêts plus ou moins conscients de ce groupe, sous la forme d'anhistorisme, de résistance au changement ou de dissociation des totalités.

Elle constitue donc la cristallisation théorique d'une forme de fausse conscience.

» Max Weber. On peut enfin, simplifiant quelque peu la typologie de Karl Mannheim, distinguer le concept L'idéologisation est un processus général auquel pratiquement toutes les formes de pensée engagée payent tribut, ce qui explique que pour Mannheim la strate porteuse de conscience authentique n'est pas le prolétariat engagé dans une action historique, mais l'intelligentsia sans attaches (Gabel, Idéologies, 1974).

La catégorie centrale de ce concept total et général n'est donc plus la mystification volontaire, ou l'erreur, mais la transformation de l'appareil catégoriel de la pensée en fonction d'une perspective particulière.

« Par idéologies, nous entendons ces interprétations de la situation qui ne sont pas le produit d'expériences concrètes, mais une sorte de connaissance dénaturée (distorted) de ces expériences qui servent à masquer la situation réelle et agissent sur l'individu comme une contrainte » (K. Mannheim, Diagnosis of Our Time) F.

Châtelet signale que l'idéologie est réifiante ; elle vise en effet « à faire durer l'état de choses donné » ; elle est donc antihistoriciste par définition (H.

Lefebvre et F.

Châtelet, Idéologie et Vérité). 2) Vers une fin des idéologies ? L'idéologie semble posséder ce caractère paradoxale d'être à la fois historiquement datée, elle reflèterait la réalité du moment, et se posant contre les valeurs qui menacent la société.

C'est bien dans la nature de l'idéologie, d'éterniser de « réifier » un état de la société temporaire dans des représentations symboliques stables afin de faire. »

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