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Épictète, « Il y a des choses qui dépendent de nous et il y en a qui n'en dépendent pas »

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« Indications générales Quoique représentant tardif de l'école stoïcienne, fondée au IIIe siècle avant J.-C.

[voir Sénèque, Cicéron et Marc Aurèle], Épictète (50-130) en a laissé un des exposés les plus complets et les plus célèbres dans son Manuel, un livre que l'apprenti philosophe devait garder sur lui comme un poignard contre les coups de l'adversité. Citation «Il y a des choses qui dépendent de nous; il y en a d'autres qui n'en dépendent pas.

Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions; en un mot, toutes les oeuvres qui nous appartiennent.

Ce qui ne dépend pas de nous, c'est notre corps, c'est la richesse, la célébrité, le pouvoir; en un mot, toutes les oeuvres qui ne nous appartiennent pas.

» (Manuel, I, 1.) Explication Cette phrase, qui est la phrase d'ouverture du Manuel d'Épictète, est sans doute la plus célèbre du stoïcisme, dont elle résume de manière extrêmement synthétique la doctrine.

La distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous est la première distinction que doit apprendre à faire celui qui veut devenir sage et atteindre l'ataraxie (absence de trouble de l'âme).

Ce qui dépend de nous, ce sont nos propres représentations [voir Sénèque].

Il nous faut apprendre à les trier pour voir celles qui correspondent à des réalités, et celles qui ne sont que des fantasmes.

Ce qui ne dépend pas de nous, ce sont les choses du monde extérieur, contingentes, changeantes, sur lesquelles nous n'avons pas de prise.

Comme nous n'avons pas de prise sur elles, nous devons réciproquement nous défaire de l'idée qu'elles peuvent avoir une importance pour nous.

La morale stoïcienne est une morale du réalisme.

Le sage doit reconnaître ce qui est réel, et s'en tenir là.

Les illusions véhiculées par nos peurs et nos espoirs fous doivent être abandonnées, car ce sont elles qui nous plongent dans un trouble permanent. Exemple d'utilisation La phrase d'Épictète nous donne un exemple de morale rationnelle classique [voir aussi Épicure], sans recours à une tradition religieuse.

C'est la reconnaissance de la nécessité des événements, c'est-à-dire de leur caractère rationnel, qui doit permettre de surmonter la peine ou les faux espoirs qu'il crée.

La mort de quelqu'un que l'on aime, par exemple, devient surmontable (pour les stoïciens) à partir du moment où l'on reconnaît le caractère nécessaire de la mort pour tout être vivant, et la brièveté de la vie humaine en général au regard de l'éternité. SUJET TYPE: Être libre consiste-t-il à se suffire à soi-même? FATALISME : Doctrine selon laquelle tout homme a un destin inévitable, si bien que la liberté est une illusion.

L'argument paresseux, fataliste, rapporté par Cicéron, enseigne une passivité totale, puisqu'il est inutile d'essayer d'échapper à son destin. Contresens à ne pas commettre Il ne faut pas assimiler le stoïcisme avec un simple fatalisme: pour le fataliste, rien ne compte, parce que rien ne dépend de nous.

Les stoïciens font bien le partage entre ce qui ne dépend pas de nous et ce qui dépend de nous: dire que la vie est brève et que la mort ne doit pas nous affecter ne veut pas dire que la vie ne vaut rien.

L'homme, en tant qu'être rationnel, (et le sage en particulier, qui accède pleinement à sa propre rationalité) a une dignité plus grande que n'importe quel être.

Les stoïciens ne disent pas que la vie ne vaut rien, ils essayent au contraire de montrer à quelles conditions la vie prend toute sa valeur.. »

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