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En quoi le désir est-il lié à l'inconscient

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« Le désir est de nature ambiguë et contradictoire.

C'est pour cela qu'il a souvent été jugé négativement par la philosophie.

Le désir semble rechercher la satisfaction mais en même temps ne cesse de renaître une fois assouvie.

En fait l'objet du désir semble obscur et c'est peut être cela qui fait que nous ne pouvions jamais être satisfaits.

Sa naissance même semble problématique.

Freud fait de l'inconscient le réservoir des désirs.

Ceux-ci viendraient de pulsions inconscientes.

Cependant, pour que le désir puisse trouver satisfaction ne doit-il pas advenir à la conscience ? Mais les désirs conscients ne sontils que des traductions dénaturées des désirs inconscients et refoulés ? Ne doit-on pas dès lors chercher à les faire advenir à la conscience ? Le ça, pôle pulsionnel réservoir de désirs Ainsi, Spinoza affirme que nous ne « désirions aucune chose, parce que nous la jugeons bonne ; mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nous nous efforçons vers elle[…] et désirons.

»( Ethique.

Dès lors, d'où vient le désir ? Freud répond à cette question dans sa deuxième topique.

Selon lui, le « ça » est un pôle pulsionnel inconscient, d'où sortent les désirs.

Il est gouverné par un principe de plaisir qui a pour but d'assouvir tous les désirs du ça.

Les désirs du ça ne périssent pas et ignorent les jugements de valeur. Ainsi, pour le psychanalyste, les rêves sont des réalisations des désirs.

« Le désir est l'excitateur du rêve, la réalisation de ce désir forme le contenu du rêve.

»( Introduction à la psychanalyse) Pour Freud, « seul le désir peut pousser au travail notre appareil psychique » et c'est dans l'inconscient que se trouve la force vitale de tout être.

Toutes les excitations se fixent sur un désir et ainsi transforment un objet banal en représentation de désir. L'inconscient peut être connu parce qu'il est une force qui se manifeste dans la conscience. «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.» Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargée de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

Ainsi, pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désir inconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués. • Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude de nombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont les désirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et de les faire sortir de leurs névroses. « En ce qui concerne l'enfant de sexe mâle, le cas, réduit à sa plus simple expression, se présente ainsi : de bonne heure, l'enfant concentre sa libido sur sa mère, et cette concentration a pour point de départ le sein maternel et représente un cas typique de choix d'objet par contact intime ; quant au père, l'enfant s'assure une emprise sur lui à la faveur de l'identification.

Ces deux attitudes coexistent pendant quelque temps, jusqu'à ce que les désirs sexuels à l'égard de la mère ayant subi un renforcement et l'enfant s'étant aperçu que le père constitue un obstacle à la réalisation de ces désirs, on voit naître le complexe d'Œdipe.

L'identification avec le père devient alors un caractère d'hostilité, engendre le désir d'éliminer le père et de le remplacer auprès de la mère.

A partir de ce moment, l'attitude envers le père devient ambivalente […].

Cette ambivalence à l'égard du père et le penchant tout de tendresse qu'il éprouve pour l'objet libidinal que représente pour lui la mère forment pour le petit garçon les éléments du Complexe d'Œdipe simple et positif. […] Une recherche plus approfondie permet le plus souvent de découvrir le Complexe d'Œdipe sous une forme plus complète, sous une forme double, à la fois positive et négative, en rapport avec la bisexualité originelle de l'enfant : nous voulons dire par-là que le petit garçon n'observe pas seulement une attitude ambivalente à l'égard du père et une tendresse libidinale à l'égard de la mère, mais qu'il se comporte en même temps comme une petite fille, en observant une attitude toute de tendresse féminine à l'égard du père et une attitude correspondante d'hostilité à l'égard de la mère.

[…] Il se peut que l'ambivalence constatée dans les rapports avec les parents s'explique, d'une façon générale, par la bisexualité, au lieu de provenir, ainsi que je l'avais supposé précédemment, de l'identification à la suite de l'attitude de rivalité .

» Freud, « Essais de psychanalyse » Le désir pour être assouvi doit devenir conscient Pourtant, le désir ne peut véritablement devenir désir que s'il devient conscience.

Ainsi, pour Spinoza, le désir « se rapporte généralement aux hommes, en tant qu'ils ont conscience de leur appétit.

»( Ethique) N'est-ce pas la différence entre un désir et une pulsion ? De plus, l'inquiétude liée au désir et à l'absence de l'objet est bien sûr conscience sinon nous ne pourrions pas réfléchir sur le désir.

Le désir est bien défini par Leibniz comme « l'inquiétude qu'un homme ressent en lui-même par l'absence d'une chose.

» (Nouveaux essais sur l'entendement humain) Pour se trouver véritablement satisfait, le désir doit passer par la conscience.

Sinon, comment l'homme pourrait-il mettre ses moyens intellectuels pour satisfaire ses désirs ? C'est pour cela que le désir est considéré par certains philosophes comme ingénieux et créateurs. Les désirs conscients ne sont que des masques des désirs inconscients, qu'il faut démasquer Pourtant rien ne nous dit que les désirs dont nous avons conscience sont véritablement nos vrais désirs.

En effet, l'inconscient fait censure et les désirs qui nous parviennent ne sont que des représentations qui ont subi des compromis avant de pouvoir pénétrer dans la conscience.

Ainsi, par exemple, par la sublimation, les désirs inconscients et refoulés se déplacent sur un objet admis socialement. Il faut entreprendre un travail sur soi pour réfléchir sur nos désirs et essayer de comprendre d'où ils viennent et ce qu'ils sont réellement.

Cela nous permet d'éviter la frustration et d'éviter aussi de nous lancer dans des conduites auto-destructrices que demandent parfois nos désirs. Ainsi, pour Freud, la cure analytique peut soulager le névrosé lorsqu'il concevra que les dérives de son désir sont injustifiées et illégitimes. Ainsi, les désirs semblent prendre naissance dans l'inconscient et leur force vient de ce pôle pulsionnel inconscient.

Mais, le désir ne peut prendre ce nom que par la conscience du trouble et de la souffrance qu'il cause chez un individu.

De plus, les désirs inconscients tentent eux-mêmes de faire retour dans la conscience pour arriver à trouver satisfaction et seule, la conscience accompagnée de l'intelligence peut mettre en place les moyens pour y arriver. Cependant, les désirs conscients ne sont que des compromis des désirs inconscients soumis au moi et au surmoi.

Il faut dès lors essayer de connaître les vraies pulsions qui sous-tendent nos désirs pour ne pas se laisser illusionner par des désirs néfastes.. »

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