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Eloge de la passion

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« VOCABULAIRE: PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). Toute la tradition philosophique classique se méfie des passions qui nous asservissent, qui portent atteinte à notre liberté.

A partir du xviiie siècle, on considère que les passions peuvent aussi grandir l'homme. La passion, moteur de l'action humaine • Hegel réhabilite la passion.

Sans passions, les hommes n'auraient pas d'histoire.

La passion est un moyen, un instrument de la Raison pour s'accomplir.

Chaque homme cherche à atteindre ses propres buts.

Mais derrière ce désordre apparent des fins humaines, se cache un ordre.

En fait, l'individu qui croit servir ses propres intérêts et utilise ses passions à ce dessein sert l'humanité entière.

Comment? Grâce à la ruse de la Raison qui laisse les passions agir pour elle.

Toutes les passions humaines sont « les moyens du génie de l'univers pour accomplir sa fin ». • Le courant romantique magnifie la passion.

Elle pousse l'individu à se surpasser soit parce qu'il est heureux, qu'il a un trop plein d'être, soit parce qu'il est malheureux et veut dans l'action compenser sa déception. • La psychanalyse met l'accent sur l'illusion d'une conscience toute puissante et maîtresse d'elle-même.

Elle démontre comment l'amour, la haine, l'envie s'enracinent en nous dès le début de notre vie et essaie de comprendre les passions à partir du développement de la libido.

La cure psychanalytique a pour but de faire remonter à la conscience les causes cachées de passions dont on ne peut se libérer et qui provoquent des névroses. La sublimation, grandeur de la passion • Freud voyait dans la sublimation la capacité d'échanger un but à l'origine sexuel avec un but socialement accepté et valorisé (ex.

l'art). La sublimation : le cas de Léonard de Vinci La sublimation est une des notions qui ont le plus retenu l'attention en dehors même de la psychanalyse parce qu'elle semble susceptible d'éclairer les activités dites « supérieures », intellectuelles ou artistiques.

Pour cette raison même, sa définition est incertaine, chez Freud luimême, parce qu'elle fait appel à des valeurs extérieures à la théorie métapsychologique.

Le mot même évoque bien entendu la grande catégorie morale et esthétique du sublime, mais aussi la transformation chimique d'un corps quand il passe de l'état solide à l'état gazeux. Peut-être pouvons-nous en tirer l'idée d'élévation depuis les bas-fonds (sexuels ?) de l'âme jusqu'à ses expressions les plus élevées.

La psychanalyse ferait alors le mouvement inverse de celui que lui assignait Freud quand il choisissait comme épigraphe à L'interprétation des rêves, le vers de Virgile dans l'Énéide : « Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo » (« Si je ne peux fléchir les dieux d'en haut, j'ébranlerai ceux de l'enfer »).

Freud va jusqu'à utiliser l'expression paradoxale de « libido désexualisée », éloignée des buts et objets sexuels.

Notons cependant que ce n'est pas « l'instinct sexuel » unifié qui est ainsi sublimé.

La sublimation est essentiellement le destin des pulsions partielles, c'est-à-dire celles dont l'issue aurait pu être la perversion ou la névrose.

Freud n'a guère précisé le domaine de la sublimation. »

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