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Du besoin au désir ?

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« VOCABULAIRE: BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas). Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.

Ce qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.

On peut finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction dépend de nous. DÉSIR ET BESOIN • On distingue communément le désir du besoin en ne considérant comme besoin que ce qui est indispensable à l'existence, la conservation et l'épanouissement d'un être.

Le besoin présenterait donc, contrairement au désir, un caractère de nécessité ou de légitimité.

Mais la difficulté est de trouver des critères objectifs permettant de déterminer la nécessité ou la légitimité d'un désir.

On limite souvent, comme le faisait Épicure, les besoins aux exigences physiologiques.

Mais peut-on ramener l'homme à son animalité, peut-on séparer chez lui le naturel du culturel ? L'homme n'est-il pas avant tout un être social dont la nature et par conséquent les besoins seraient, comme le voulait Marx, produits par les circonstances historiques ? La reconnaissance mutuelle • Le moment de la naissance de la conscience de soi est celui du passage du besoin au désir (thème développé par Hegel dans La phénoménologie de l'esprit). Hegel: La quête de la reconnaissance d'autrui ou la lutte pour la reconnaissance Pour toute conscience de soi, il y a une autre conscience de soi ; autrement dit, chaque conscience ne peut avoir l'intuition de soi que dans une autre conscience.

Chacun ne peut se saisir comme conscience que dans la conscience de l'autre où il se reconnaît d'abord comme identique.

Mon Je est le même que le Je de l'autre.

Mais l'un n'est pas l'autre : chacun est l'un pour l'autre une présence concrète et objective, et chacun exige de l'autre d'être reconnu comme conscience de soi, c'est-à-dire comme conscience autonome et libre.

La conscience ne peut être qu'à la condition d'être reconnue, mais cette reconnaissance doit être celle de ma propre liberté, de mon autonomie, une reconnaissance de moi en tant que sujet.

Je ne suis pas une simple présence concrète, je suis plus que cela.

Afin d'être reconnue comme conscience libre, chaque conscience doit se représenter pour l'autre, comme "libérée de la réalité naturelle présente".

Aucune conscience n'est donc immédiatement donnée.

Sans être reconnue par une autre conscience, ma conscience n'est rien.

Mais pour être reconnue en son essence, la liberté, elle doit nier son pur être-là immédiat, autrement dit se transcender. La lutte des consciences et le rapport asymétrique de la liberté et de la servitude Le coeur du rapport entre les consciences est le conflit.

Il n'y a pas de coprésence ou de cohabitation possible sur un mode égal, il y a toujours - du moins potentiellement - un rapport de maîtrise et de servitude.

Chaque conscience cherche à se manifester face à une autre conscience, comme un être-pour-soi absolu, c'est-à-dire un être absolument libre, qui préfère la liberté à la vie naturelle présente et donnée.

La conscience serve, inversement, est la conscience qui préfère la vie à la liberté, et qui renonce par conséquent à s'abstraire, pour la dépasser, de la réalité sensible.

Tout rapport entre les consciences est par conséquent asymétrique : dans un rapport vivant entre deux consciences, il y en a toujours une qui préfère la liberté, et nie pour cela ce qui est; et l'autre qui préfère s'en tenir à la réalité présente qui lui semble essentielle.

La conscience maître choisit la liberté au péril de sa vie même, et se fait reconnaître comme telle par l'autre conscience, en usant si besoin est de la force et de la violence, tandis que la conscience serve est la première qui renonce à la lutte, préférant conserver son existence au prix de sa liberté, de son autonomie et de sa volonté.

Plutôt servir que mourir, pense le serviteur ; plutôt mourir que perdre ma liberté face à l'autre, proclame le maître.. »

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