Doit-on limiter la liberté?
Extrait du document
«
Analyse du sujet:
Il faut commencer par définir ce
qu'est la liberté:
Etre libre c'est, dans un
premier sens, faire tout ce que l'on veut.
Selon cette première
conception de la liberté, je ne suis libre qu'en l'absence
d'obstacles, que si rien d'extérieur à ma volonté ne m'empêche
d'accomplir une action.
Ces obstacles extérieurs peuvent être un
autre individu ou une loi.
Mais la liberté désigne aussi
la liberté par rapport à ses passions, ses désirs.
Si je ne suis que
l'instrument de mes passions, je suis alors leur esclave et je ne
suis pas libre.
La liberté implique ainsi une maîtrise du désir.
En ce
sens, pour être libre il faut pouvoir choisir, être maître de son
corps comme un capitaine dans son navire.
Enfin, il faut distinguer la
liberté individuelle de la liberté collective.
Pour
qu'un peuple soit libre, il faut limiter la liberté individuelle.
Il convient par la suite d'expliciter le
"doit-on".
Quel type de devoir est ici évoqué? Autrement dit, au
nom de quoi devrait-on limiter sa liberté?
Au nom d'une éthique ou
d'une morale individuelle, nous devons nous autolimiter pour
devenir des êtres moraux.
Si nous ne fixons pas des obstacles à
notre liberté, à quelle espèce de liberté se laisse-t-on aller? Les
limites à la liberté seront internes.
Ou pour assurer la possibilité
d'une vie en société.
Une société n'existe que par des limites à la
liberté individuelle, sans quoi les rapports entre les individus
dégénèrent en conflits.
Les règles sont dans ce cas des règles
externes qu'il faut obliger de faire respecter.
Il y a entre ces deux façons
d'interpréter le sujet, une grande différence.
En effet, il s'agit
dans le premier cas de se limiter soi-même et dans l'autre de
limiter la liberté de quelqu'un d'autre fusse par la force.
Il faudra
essayer de dépasser ce clivage parfois un peu simpliste.
Problématisation:
Le sujet nous suggère un devoir moral de limiter un
droit inaliénable.
En effet, qu'est-ce que qui peut légitimer une
limite à la liberté? Au nom de quel principe moral peut-il être juste
de le faire? L'absence totale d'obstacles définit-elle de façon
pertinente la liberté?
1.
la liberté sans limite est une injustice.
a)
Si nous définissons la liberté comme absence
d'obstacles aux désirs, alors que se passerait-il si nous n'avions
aucune limite d'aucune sorte pour nous empêcher de les
satisfaire? C'est en quelque sorte la question que Hobbes pose
dans le Léviathan.
Pour Hobbes, l'homme à l'état de nature,
c'est-à-dire dans l'état où il n'y a ni Etat ni lois, jouit d'une
liberté sans borne.
Or, parce que les hommes sont égaux par
nature, puisque nul n'est assez fort pour ne pas se faire tuer soit
par force soit par ruse, nul ne peut par son propre pouvoir se
garantir de la liberté des autres.
Aussi, cette liberté absolue
dégénère en guerre de chacun contre chacun qui n'a pas de
terme sans l'intervention du politique.
La loi est un obstacle
nécessaire pour que les hommes puissent se mouvoir sans se
heurter.
Mais Hobbes est considéré par ses adversaires comme
celui qui légitime le despotisme, et ce parce qu'il accorde au
souverain un pouvoir absolu.
Il n'y a pas de limites aux limites.
Cela n'empêche pas que Hobbes pointe une difficulté de taille qui
nous pousse à nous demander qu'est ce que la juste limite à la.
»
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