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Comment comprendre la formule " vivre dans l'instant " ?

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« Introduction: « Vivre dans l'instant », cela évoque un effort de concentration sur le présent, d'attention aux évènements du monde, à la nouveauté, une attitude de curiosité, d'intérêt pour le monde.

Mais cela évoque aussi une morale, celle d'une vie toute tournée vers l'instant présent, sans attaches au passé et à l'avenir. La réalité survient dans l'instant présent, c'est par lui que nous existons et que nous rencontrons des nouveautés. Dans ce sens, la vie n'est réelle que dans l'instant présent.

La morale pourra nous rendre attentif à cette importance du présent. Mais la vie peut elle se concentrer toute entière dans l'instant présent ? Ce serait une existence fulgurante, elle ne durerait que le temps d'un éclair.

Il semble qu'au contraire la vie soit un développement continu de la naissance à la mort.

La vie est donc ce qui relie l'instant présent au passé et à l'avenir.

Est ce que « vivre dans l'instant » signifie faire abstraction de cette épaisseur du temps? Problématique: Vivre dans l'instant présent, est ce vivre dans l'oubli du passé et de l'avenir? I: L'existence est un éternel présent 1.

Seul l'instant présent existe.

Le passé et l'avenir sont des représentations, ils ne sont rendus présents que par un acte mental.

Au contraire, le présent est ce qui survient du monde, il est essentiellement nouveau et effectif.

L'instant présent est insaisissable pour la pensée, nous ne pouvons pas nous en faire une représentation : le temps que nous prenions la décisions de le saisir, il est déjà passé, le temps que nous disions son nom, il s'est déjà évanoui.

La pensée n'est jamais présente, en tant qu'elle re-présente, elle est toujours passée.

Vivre dans l'instant c'est donc vivre dans la présentation effective du monde, dans la perception plus que dans la représentation. 2.

La vie ne se déroule que dans l'instant présent.

L'instant est la seule porte par laquelle entre l'existence, la seule réalité effective du temps, la vie doit donc se présenter sur la scène de l'instant.

Présent.

C'est notre contact avec le monde, c'est de là que peuvent venir des évènements nouveaux, c'est là qu'il nous arrive réellement quelque chose.

Chaque instant apporte un changement, c'est dans l'instant que chaque chose se développe ou se dégrade, que la vie s'accroît ou décroît, varie en intensité. 3.

L'homme ne vit généralement pas dans le présent, il est toujours occupé par le passé ou le futur, ses souvenirs, ses projets, ses rêves.

Bachelard dit de l'homme qu'il est un « dormeur éveillé », cela signifie qu'il est d'abord fait de ses rêves, qu'il vit dans ses rêves et que son attention au présent est rare.

Dans ce sens l'homme vit dans un oubli de l'instant, et pourtant sa vie n'existe que par l'instant. II: La morale de l'instant 1.

Une morale pourrait s'édifier sur l'idée que si la vie n'existe effectivement que dans l'instant présent et que la pensée est toujours hors du présent, alors la vie ne peut avoir de valeur réelle que dans l'instant présent et non dans une idée de la vie.

Contrairement aux morales qui définissent des idées préétablies de la vie, elle reconnaîtrait la valeur de la vie elle même.

Cette morale consisterait à se plonger dans l'instant, sans le contraindre à un sens préétabli par un projet rationnel.

Elle saisirait la vie dans son intensité réelle, dans ses variations qui échappent à la pensée et qui surgissent dans l'instant. 2.

Le plaisir nous plonge tout entiers dans l'instant, c'est une expérience de fusion avec le réel.

Si n'est réel que ce qui nous vient dans la sensation, le reste est illusion, et alors le meilleur rapport au monde sera celui qui s'établit dans l'instant de la sensation la plus plaisante.

La morale épicurienne prescrit de se concentrer dans l'instant du plaisir.

Elle prône une vie dépouillée de toute pensée superflue, réglée raisonnablement sur les plaisirs qui n'entraînent pas de troubles.

Elle cherche l'état d'ataraxie, d'absence de troubles, pour apprécier l'instant présent. HORACE: «Carpe diem» («Cueille le jour»). Le bonheur consiste à saisir les plaisirs comme ils se présentent. «Carpe diem (Cueille le jour).» Horace, Odes (23 av.

J.-C.). • Le célèbre carpe diem définit moins une philosophie d'Horace (qui était poète) que le mot d'ordre de l'hédonisme (philosophie du plaisir).

II faut «cueillir le jour», c'est-à-dire saisir les occasions qui se présentent, parce que l'on ne sait pas de quoi demain sera fait et que la mort est pour bientôt.. »

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