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Choisit-on ses désirs ?

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« PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: Nous entendons communément dire que nous voulons faire ce que nous avons envie de faire et nous considérons cela comme le signe de notre liberté.

En d'autres termes, nous considérons comme libre celui qui suit ses désirs et comme contraint, celui qui ne peut pas faire ce qu'il a envie de faire.

Les désirs apparaissent en premier lieu comme la manifestation de nos choix.

Pourtant, l'expérience semble sans cesse nous montrer que nos désirs s'imposent à nous.

En effet, je ne choisis pas de désirer telle ou telle chose ou telle ou telle personne.

Nos désirs semblent s'imposer à nous.

En effet, si nous pouvions les choisir, nous arrêterions sans doute souvent de désirer ce que nous ne pouvons pas obtenir.

Mais alors, contrairement aux apparences, les désirs seraient-ils le signe de notre aliénation, de notre absence de liberté ? Par ailleurs, si nous ne les choisissons pas, faut-il penser que nous n'en sommes pas responsables ? Définir l'homme comme un être de désirs, est-ce alors reconnaître qu'il n'est pas libre ? Une fois le problème formulé, vous pouvez donc revenir à cette idée selon laquelle nous assimilons communément le désir à la liberté puisque nous affirmons qu'être libre consiste à faire ce que l'on souhaite, ce que l'on désire.

Vivre librement consisterait ainsi à libérer le désir.

Vous pouvez montrer comment on opère traditionnellement une critique des sociétés qui brimes les désirs par des règles ou des normes.

Mais une telle assimilation est-elle légitime ? Consiste-t-elle à dire que nous choisissons nos désirs ? Vous pouvez remarquer que nos désirs semblent bien souvent s'imposer.

On serait bien en mal si on devait expliquer ce qui fait qu'on désire telle chose ou telle personne.

On ne décide pas, par exemple, de tomber amoureux, tout comme on ne décide pas d'avoir envie de manger tel plat ou tel autre.

On peut éventuellement décider de tout faire pour satisfaire ses désirs, mais nos désirs ne semblent pas relever d'un détermination de notre part.

Dès lors, si nous ne choisissons pas nos désirs, est-ce à dire que nous ne sommes pas libres ? Par ailleurs, ne peut-on pas faire en sorte de combattre à désir à tel point que nous le faisons disparaître ? Dans le Discours de la méthode alors qu'il expose les maximes de la morale provisoire, Descartes nous dit qu'il vaut mieux changer ses désirs que l'ordre du monde.

Changer ses désirs, n'est-ce pas choisir en quelque sorte de ne plus désirer telle ou telle chose ou telle ou telle personne ? Vous pouvez alors distinguer le fait de choisir ses désirs du rapport que nous pouvons entretenir avec eux.

En effet, nos désirs peuvent s'imposer, mais nous ne sommes pas nécessairement contraints de les satisfaire.

N'est-il pas, en effet possible, de choisir de ne pas les satisfaire ? Vous pouvez alors revenir sur les analyses de Descartes : changer ses désirs revient à ne plus désirer ce qui est au regard de nous impossible.

Changer ses désirs, c'est arrêter de désirer l'impossible ? Pourquoi ? Parce qu'un tel désir n'aurait pas de sens.

Une telle attitude ne revient-elle pas alors à choisir ses désirs ? Quel sens faut-il donner à la notion de choix ici ? Montrez en quoi il s'agit de rétablir une part de responsabilité dans le rapport à nos désirs.

Montrez également en quoi Descartes affirme qu'il s'agit du moyen pour nous d'être contents.

Vous pouvez également vous demander quels rapports notre volonté peut entretenir avec nos désirs.

Pensez d'ailleurs à tous ces discours qui nous demandent de faire preuve de volonté, de faire un effort pour combattre certains désirs.

Mais là encore, cet effort relève-t-il toujours d'un choix ? Comment dire que l'alcoolique a choisi de désirer boire, que le drogué a choisi sa dépendance et son aliénation et les risques qu'il court pour sa vie ? Le seul moyen, au lieu de prétendre qu'on choisit ses désirs, n'est-il pas de parvenir à avoir une connaissance de leurs causes ? ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Spinoza. 1) on choisit ses désirs - thèse stoïcienne «Quant aux désirs, pour le moment, renonces-y totalement.» Épictète, Manuel (lei siècle ap.

J.-C.). .

Pour la philosophie stoïcienne, le désir est dangereux, et il vaut mieux y renoncer.

C'est la seule voie possible pour qui veut atteindre la sagesse qui consiste en l'«ataraxie» ou absence de trouble, obtenue par la reconnaissance rationnelle de la nécessité qui gouverne le monde. .

D'après Épictète, il y a deux sortes de désirs: les premiers portent sur «ce qui ne dépend pas de nous»: notre corps, la richesse, la célébrité, le pouvoir...

Désirer ces choses-là, c'est s'exposer aux plus grands malheurs puisque ce sont des choses qui nous échappent complètement et qui sont très changeantes.

On pourrait donc désirer au moins «ce qui dépend de nous», c'est-à-dire désirer la sagesse.

Mais celle-ci ne peut être l'objet que d'une décision et non d'un désir: celui qui se contente de la désirer souffrira de ne pas y parvenir.

Mieux vaut donc renoncer à tous les désirs et s'efforcer d'être purement rationnel. .

On peut remarquer toutefois qu'Épictète précise «...pour le moment».

Le sage pourra laisser libre cours à son désir de sagesse lorsqu'il sera parvenu à celle-ci.

Mais ce «désir» aura changé de signification et se confondra avec la sagesse.. »

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