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Blaise PASCAL

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La vie humaine n'est qu'une illusion perpétuelle ; on ne fait que s'entre-tromper et s'entre-flatter. Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence. L'union qui est entre les hommes n'est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; et peu d'amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu'il n'y est pas, quoiqu'il en parle alors sincèrement et sans passion. L'homme n'est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres. Il ne veut pas qu'on lui dise la vérité, il évite de la dire aux autres ; et toutes ces dispositions, si éloignées de la justice et de la raison, ont une racine naturelle dans son coeur. Blaise PASCAL

« « La vie humaine n'est qu'une illusion perpétuelle ; on ne fait que s'entre-tromper et s'entre-flatter.

Personne ne parle de nous en notre présence comme il en parle en notre absence.

L'union qui est entre les hommes n'est fondée que sur cette mutuelle tromperie ; et peu d'amitiés subsisteraient, si chacun savait ce que son ami dit de lui lorsqu'il n'y est pas, quoiqu'il en parle alors sincèrement et sans passion.

L'homme n'est donc que déguisement, que mensonge et hypocrisie, et en soi-même et à l'égard des autres.

Il ne veut pas qu'on lui dise la vérité, il évite de la dire aux autres ; et toutes ces dispositions, si éloignées de la justice et de la raison, ont une racine naturelle dans son cœur ». Introduction : Cet extrait des Pensées de Pascal nous propose une vision peu glorieuse de l’homme, celle d’ignominie de la nature humaine et nous propose alors d’étudier le fondement véritable de nos relations avec autrui.

Ainsi le mensonge et l’hypocrisie sont les sources de nos relations et de notre entretien avec autrui.

La duperie peut être alors considéré comme une véritable vertu sociale bien qu’une approche quasi généalogique nous montre tout son fondement passionnel.

C’est par amour de soi que l’on ment pour qu’autrui en fasse de même à notre égard.

Dans ce cas, l’amitié n’existe pas et aucune société ne pourrait s’établir sur ce soi-disant lien.

Seul le moi dans sa propension égoïste nos intéresse.

Et c’est bien ce que nous montre le texte en ses deux moments : la tromperie perpétuelle (1 ère partie : du début du texte à « quoiqu'il en parle alors sincèrement et sans passion ») et l’essentialisation du mensonge (2nd partie : de « L'homme n'est donc que déguisement » à la fin du texte).

Ces suivants ces deux moments logiques que nous entendons rendre compte de l’extrait. I – La tromperie perpétuelle a) Pascal dresse un sombre tableau de la condition humaine et de sa vie.

Ainsi elle est directement dans l’erreur et toujours dans le jeu de la tromperie.

La réalité pour l’homme n’existe pas telle qu’elle est mais elle est toujours recouverte d’un voile que ce soit de l’hypocrisie ou de la flatterie.

La nature humaine est essentiellement une nature de vice dans ce cas.

Ce qu’il faut bien voir c’est que cette vie est comprise dans son extériorité c’est-à-dire relativement à la vie en société et aux liens que l’homme peut entretenir avec ses derniers.

L’essentiel est donc de voir que malgré les apparences, l’homme est résolument seul et que la présence d’autrui le dérange.

C’est pour cela qu’il ne saurait y avoir un seul ami dans le monde.

Le voile que produit le vice qui est celui notamment de la flatterie permet aux hommes de rester agréable entre eux dans un climat de mutuelle illusion.

Dès lors, il faut comprendre que l’homme ne reste en société que par son propre intérêt non pas seulement par amour pour autrui. b) Or c’est là l’un des points essentiel de cette première partie du texte.

En effet, l’amitié ne saurait exister.

Dès lors, vouloir fonder l’ordre civil sur l’amitié qui lierait les personnes au sein d’un pacte social ou de toute convention et contrat relève pour Pascal de la pure illusion ou du pur fantasme.

L’homme n’est donc pas un animal politique essentiellement ou plus exactement s’il l’est malgré lui c’est bien parce que le vice lui permet de se supporter l’un l’autre.

Il ne s’agit d’une critique social que Pascal produit ni d’une critique de son temps puisque cette illusion est « perpétuelle ».

Il faut bien voir que Pascal considère cette illusion existence puis que l’homme existe ou plus exactement depuis la chute de l’homme du paradis et du jardin d’Eden.

En ce sens, si l’amitié ne peut exister alors qu’elle est portant une valeur chrétienne de premier ordre c’est bien que la chute a modifié le rapport d’équilibre au sein de l’homme.

Il est cet être égoïste qui ne pense qu’à lui et c’est bien pour cela qu’il trouve un intérêt dans cette flatterie et ce mensonge.

Par ailleurs on ne saurait alors manquer d’y voir l’ensemble d’une critique de ces roi de concupiscence qui n’ont alors autant d’autorité, de Cour etc.

et d’amis qu’autant qu’ils sont riches et peuvent être utiles à autrui.

C’est une forme aussi de dénonciation du clientélisme à l’œuvre dans les relations humaines. c) C’est donc le mensonge qui est la source de lien qui unit les hommes.

Tout le monde y gagnant, personne ne souhaite déroger à cette règle.

Il faut se rendre agréable entre nous.

Ce il faut peut résonner comme un impératif morale.

Les relations humaines sont donc recouvertes d’un voile de tromperie qui n’est alors qu’à la puissance du désir et de l’imagination permettant de modifier la réalité par la puissance des mots dans le sens qui nous intéresse.

C’est pour cela que le « sans passion » est si important dans la dernière phrase de cet extrait.

En ce sens, la passion est la maîtresse de fausseté.

La passion est source d’illusion et d’erreur alors que le cœur doit parler avec sincérité.

Dès lors l’homme est essentiellement un pêcheur. Transition : Ainsi l’homme n’est qu’un être parqué dans sa chaire par le mensonge et l’hypocrisie.

Il a élevé l’art de la duperie à tel point qu’elle lui sert à garantir un lien social donc une vie en société.

Pourtant, ce mensonge n’est pas qu’en direction d’autrui, il est valable aussi pour l’homme lui-même ce qui nous renvoie nécessairement à une critique in fine de notre nature après la chute et de notre adoration égoïste du moi. II – L’homme : essentialisation du mensonge a) Mais le plus intéressant est alors de voir que Pascal fait de ce mensonge un trait de l’essence de l’homme postlapsaire.

Bien plus, l’homme apparaît comme l’essentialisation du mensonge.

Il n’est que fausseté.

Cependant, si Pascal ne comprenait cette fausseté que par rapport à autrui et dans l’hypothèse d’une vie en société rendant alors toute véritable convention impossible, il faut bien voir que le propos s’est élargi puisque cette propension à mentir n’est plus seulement le fait d’un relation d’homme à homme mais aussi d’une relation à soi.

Ainsi l’homme se feint lui-même ce qui. »

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