Baruch SPINOZA
Extrait du document
«
VOCABULAIRE SPINOZISTE
Passions: non pas l’affectivité en général, mais les affects passifs (inadéquats, dépendants).
La passion est donc,
chez Spinoza, la forme passive du Désir.
Une action, au contraire, en est la forme active (affect actif).
Une joie
passive est une passion, mais il existe une joie active, adéquate réfléchie, qui est une action.
Les passions expriment
une servitude mais non un péché coupable ou un «vice de la nature».
Sagesse: attitude sereine de l’homme libre, atteinte par la connaissance philosophique.
Elle est caractérisée par le
sentiment d’être, et d’être éternel, cette conscience d’être étant permanente et active.
Elle est donc joie.
Homme: réalité singulière, contingente, constituée par un corps et par l’idée de ce corps (esprit humain).
L’existence d’un homme n’est pas logiquement nécessaire mais elle résulte du système des causes naturelles.
Droit: possibilité légitime d’accomplir une action.
La puissance de fait des individus définit et légitime leur droit de
nature (ou droit naturel), tandis que leur puissance délimitée réciproquement, par les individus contractant un Pacte
social, définit le droit civil.
Corps: mode fini de l’Attribut Étendue.
Il est composé de parties dont les actions internes et réciproques sont
constantes, formant ainsi un Individu stable.
Le corps humain est l’objet de l’idée constituant l’esprit humain.
Cause: tout événement produit un effet et est donc une cause, en même temps qu'il a une cause.
Mais les séries
causales n’agissent que dans le cadre de l'Attribut auquel elles appartiennent : les idées produisent des idées et
agissent sur des idées (Attribut Pensée), les corps et leurs modifications produisent des modifications et agissent sur
les corps (Attribut Étendue).
Quel est l'État idéal ? Quel est le meilleur régime politique ? Ces questions, de Platon à Hobbes ou Rousseau,
dominent la philosophie politique.
C'est ainsi que Spinoza s'interroge, parce qu'il pense que la réalisation des fins
légitimes des hommes dépend de l'État.
« Ce qu'est le meilleur régime pour tout État, on le connaît facilement en
considérant la fin de la société civile : cette fin n'est rien d'autre que la
paix et la sécurité de la vie.
Par suite, le meilleur État est celui où les
hommes passent leur vie dans la concorde, et dont le Droit n'est jamais
transgressé.
En effet, il est certain que les séditions, les guerres et le
mépris ou la transgression des lois doivent être imputés non tant à la
malignité des sujets qu'au mauvais régime de l'État.
Les hommes, en
effet, ne naissent pas aptes à la vie en société, il le deviennent.
En outre,
les passions naturelles des hommes sont partout les mêmes ; si donc,
dans un corps politique, la malignité humaine assure mieux son règne que
dans un autre, et si on y commet plus de péchés, cela vient certainement
de ce qu'un tel corps politique n'a pas assez pourvu à la concorde, n'a pas
établi son Droit avec assez de sagesse et, en conséquence, n'a pas
acquis le droit absolu qui est celui d'un corps politique.
Car une société
civile qui n'a pas éliminé les causes de sédition, où il faut toujours
redouter une guerre, et où enfin les lois sont presque toujours violées, ne
diffère pas beaucoup de l'état naturel, où chacun vit selon ses
inclinations, mais avec un grand péril pour sa vie.
» SPINOZA
Ordre des idées
1) Nature du rapport des hommes aux lois dans un État idéal.
— Définition d'un État idéal : celui qui assure paix civile et sécurité à une société.
— Conséquence pratique : dans un tel État, le Droit, les règles ou lois juridiques, sont toujours respectées.
2) Rapport des hommes aux lois dans un État imparfait.
— Un fait : dans un tel État, les hommes désobéissent aux lois (crimes, délits...).
— Première explication de ce fait La raison de la désobéissance tient moins à la méchanceté des citoyens qu'à
l'imperfection de l'État lui-même, incapable de les rendre aptes à vivre ensemble en paix.
— Seconde explication, qui précise la première.
Comme la nature humaine ne varie pas, l'échec de certains États ne
peut s'expliquer par une manière particulière de se comporter des citoyens, mais bien par l'insuffisante sagesse des lois
instituées.
— Conséquence.
Un État d'une telle imperfection laisse finalement les hommes dans une situation de liberté naturelle
sans sécurité : à la limite, ce n'est pas encore un État authentique.
Plan du commentaire du texte de Spinoza.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le désir est l'essence même de l'homme - Baruch Spinoza (1632-1677)
- Baruch SPINOZA
- Baruch SPINOZA
- Baruch SPINOZA
- Baruch SPINOZA