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Autrui et le désir ?

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« VOCABULAIRE: AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). DÉSIR : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons; comme acte, c'est cette aspiration même. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas). Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.

Ce qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut.

On peut finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction dépend de nous. Le désir humain renvoie toujours à autrui • Lorsqu'on désire, on croit bien souvent faire preuve d'« originalité ».

Il n'en est rien.

Désirer, c'est toujours désirer ce qu'autrui désire. Nous imitons par-là un modèle.

Les phénomènes de mode illustrent parfaitement cela.

René Girard développe dans son livre Des choses cachées depuis la fondation du monde, la thèse selon laquelle tout désir copie le désir d'autrui. • Le désir renvoie également à autrui dans la mesure où, pour Freud, le désir est «libido», c'est-à-dire pulsion sexuelle.

La finalité de ce désir est le corps de l'autre, mais aussi (car pour Freud, la sexualité ne se limite pas aux seuls rapports physiques, elle englobe l'ensemble des sentiments amoureux), l'amour que l'autre peut m'offrir et dont je ne peux me passer.

C'est à autrui qu'il revient de reconnaître et gratifier mon désir.

Sans cet amour le désir peut se transformer en perversion. Du désir de l'autre à la perversion Freud a une conception de la perversion qui est très claire : toute pulsion sexuelle qui est déviée quant à son but (c'est-à-dire autrui) est une perversion. • Manquer d'amour, avoir peur de ses propres désirs, peut conduire à déplacer sur des objets la pulsion sexuelle.

Ce n'est plus l'autre qui me satisfait, mais l'objet qui le représente.

(Cela s'appelle le fétichisme, ex.: les chaussures à talon aiguille sont le substitut du corps féminin). • Ou bien encore, l'amour de l'autre, rendu impossible, se transforme en négation de l'autre.

Je le fais souffrir, le viole ou le tue (symboliquement ou réellement) parce que je suis incapable de l'aimer. CITATIONS: "Le désir n'est pas d'abord ni surtout une relation au monde.

Le monde ne paraît ici que comme fond pour des relations explicites avec l'Autre.

Ordinairement c'est à l'occasion de la présence de l'autre que le monde se découvre comme monde du désir." Sartre, L'Être et le Néant, page 462. "C'est de la poursuite de cet au-delà qui n'est rien, qu'il revient au sentiment d'un être conscient de soi, qui n'est que son propre reflet dans le monde des choses.

Car il est le compagnon des êtres qui sont là devant lui, et qui en effet qui ne se savent pas." -Les relations entre les êtres humains s'établissent vraiment en deçà du champ de la conscience.

C'est le désir qui accomplit la structuration primitive du monde humain. -Voilà le seul point à partir de quoi peut s'expliquer qu'il y a des hommes.

Pas des hommes en tant que troupeau mais des hommes qui parlent de cette parole qui introduit dans le monde quelque chose qui pèse aussi lourd que tout le réel." J.

Lacan, Le Séminaire II. "Ainsi dans le rapport entre l'homme et la femme, par exemple, le Désir n'est humain que si l'un désire non pas le corps, mais le Désir de l'autre, s'il veut "posséder" ou "assimiler" le désir pris en tant que désir." A.

Kojève, Introduction à la lecture de Hegel. "Se présenter soi même (= se manifester à l'autre) comme pure abstraction de la conscience de soi (comme séparé de la vie biologique) consiste à se montrer comme pure négation de sa manière d'être objective (corps vivant), ou consiste à montrer qu'on n'est attaché à aucun être là déterminé, par plus qu'à la singularité universelle de l'être-là en général, à montrer qu'on n'est pas attaché à la vie (= dans la mesure où on va la risquer pour manifester et garder sa liberté)." "Cette présentation est la double opération: opération de l'autre et opération par soi même." Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit Tome I. "Le travail, au contraire, est désir réfréné, disparition retardée: le travail forme.

Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objet même, il devient quelque chose de permanent, puisque justement, à l'égard du travailleur l'objet a une indépendance." Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit Tome I. "Chacun attend que son compagnon l'estime aussi haut qu'il s'apprécie lui même et, à chaque signe de dédain ou de mésestime, il s'efforce naturellement ...

d'arracher la reconnaissance d'une valeur plus haute: à ceux qui le dédaignent en leur nuisant; aux autres par des exemples." Hobbes, Léviathan. "Quand la force d'une âme expansive m' identifie avec mon semblable, et que je me sens pour ainsi dire en lui, c'est pour ne pas souffrir que je ne veux pas qu'il souffre; je m'intéresse à lui pour l'amour de moi." Rousseau, Emile, IV.. »

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