Aide en Philo

autrui est-il mon semblable (l'autre) ?

Extrait du document

« Corrigé envoyé. AUTRUI EST-IL MON SEMBLABLE ? A utrui, étymologiquement, c'est d'abord l'autre, celui qui est différent de moi et qui renvoie à la notion d'altérité: le fait de reconnaître l'autre comme autre. C ependant cette altérité ne s uffit pas à caractériser autrui.

Il est également mon semblable, c'est-à-dire celui qui me ressemble et qui renvoie à la notion d'identité: le fait de se reconnaître comme le même.

A utrui est donc cons idéré comme un alter ego, à la fois l'autre moi et l'autre que moi.

C ependant en tant qu'autre moi, c ette définition impose des limites. --> Q u'elles sont les limites de cette ressemblance ? A quoi se heurte identité et où naît l'altérité ? P our répondre à ce sujet nous verrons dans un premier temps ce qui fait d'autrui mon semblable, ensuite nous verrons les limites de l'analogie entre moi et autrui, et enfin nous synthétis erons la notion d'alter ego, autrui à la fois autre moi et autre que moi. Dans un premier temps, on peut considérer autrui comme semblable car il est humain c omme moi.

Nous sommes constitué physiquement de la même manière.

Être humain signifie avoir conscience de soi, c'est-à-dire poss éder le "je" dans sa représentation à la différence des animaux.

Descartes : " Je pense donc je suis".

Nous pensons c ar nous avons conscience d'exis ter.

C e qui caractérise l'être aus si c'est aussi le langage, qui est universel.

Selon Hegel, le langage est un élément de la pensée: " C 'est dans les mots que nous pensons".

A utrui est alors semblable car il possède le langage, élément commun à tous .

De plus la notion de similitude peut-être mise en avant avec le fait que l'homme possède la tec hnique. Seul l'être humain est capable de fabriquer et d'utiliser des outils.

C es arguments font qu'autrui est s emblable à moi par le fait même d'être humain. Q ui dit semblable dit la reconnaissance d'une identité et l'affirmation d'une parenté avec tous le sentiments que cela implique.

A utrui es t mon semblable c ar il partage des sentiments identiques.

En l'autre je me retrouve à travers la sensibilité, les émotions, etc.

Le terme semblable s'apparente au terme "prochain" et considère alors une fraternité avec autrui.

La sympathie apparaît comme la première des vertus sociales.

C 'est l'attrait spontané qu'une personne éprouve pour une autre.

Elle n'est pos sible que si je reconnais en autrui des qualités , je lui rec onnaît une certaine valeur.

D 'après l'analyse de la sympathie par Rousseau et d'après l'étymologie, la sympathie est la participation à la souffranc e de l'autre, c'est de la compassion.

C ela traduit un certain rapprochement vers autrui qui peut se traduire aussi par une fraternité.

Il va y avoir une certaine proximité avec l'autre, on se met dans la peau d'autrui, on s'identifie à lui, ce qui revient à la notion d'être semblable.

La solidarité traduit également cette idée.

D e plus, l'amitié se voit être l'exemple d'un rapprochement faisant d'autrui un être qui me ressemble.

En effet, une amitié authentique es t réciproque.

Il va y avoir une attraction entre les êtres, créant une certaine bienveillanc e en l'ami.

Le souc is du bien de l'autre s emble la source de toute fraternité humaine.

Enfin, le respec t est une notion importante dans la perspective qu'autrui est mon semblable car respecter autrui c'est le respec ter dans sa valeur universelle et non dans ce qui le partic ularise et le différencie de moi.

O n va le res pecter non par ses différences mais par son identité commune que je forme avec lui. - C es arguments avancés font l'objet d'une analyse analogique,c'est-à-dire qui c ompare ici autrui et moi, semblables s ous un c ertain angle mais qui sont par ailleurs différents.

Il est donc nécessaire de montrer les limites de cette analogie et d'en exposer les différences qui font d'autrui un autre que moi. E n effet, si l'on considère par "s emblable" celui qui ressemble à-, c e l a s ignifie qu'il n'est pas identique à-.

La r e s s e m b l a n c e e s t perçue grâce aux différences.

A utrui peut me ressembler mais il n'est pas moi, il est irréductiblement autre.

Le physique chez l'être humain constitués de la même manière va revêtir des caractéristiques propres à chacun c omme la couleur des yeux, des cheveux, etc.

C 'est alors d'abord par le physique que l'on va considérer autrui comme quelqu'un de différent, d'unique.

L'identité ne justifie pas une fusion qui serait négation de l'altérité.

A utrui se définit comme une personne irréductible à moi-même. P ar ailleurs, l'être humain qui a c onscience de soi peut-être perçu comme unique, tel que le pense M alebranche.

C elui-ci considère la conscience de s oi d'autrui différente de la mienne.

Il explique cela en cons idérant la conscience de soi comme un sentiment.

Le sentiment qui n'est alors que l'épreuve de notre état intérieur et ne considère pas la consc ience de soi comme une idée, une pensée qui ,elles, sont communes à tous.

O n doit admettre qu'autrui est unique par sa c onscience de soi c ar elle est propre à chaque individu.

L'autre n'est pas tout à fait comme moi sur la notion de sentiment.

Dans le partage de nos s entiments qui peut être un point de res semblanc e, on remarque que finalement on se démarque avec autrui.

O n ressent tous les sentiments différemment.

C 'est ce que nous explique ic i Merleau-P onty : "Si mon ami perd sa femme, nous s ommes tout deux tristes mais pour des rais ons différentes." De plus, le sentiment est une chose difficilement comparable et difficilement définissable.

En effet, qu'est e qui nous prouve qu'à travers le signifiant par lequel on nomme le sentiment, nous éprouvons s trictement la même chose? -Nous avons vu les ress emblances et les différences avec autrui et cela nous montre les paradoxes de cette notion qui prouve qu'autrui est un alter ego. L'autre, autre que moi est d'abord perçu par le fait d'être humain, ce qui fait notre unité.

M ais ce qui constitue l'être humain peut être à la fois vu comme une façon de penser autrui comme "A utre" ou bien comme "M ême".

Il y a une réelle dualité dans la notion d'autrui.

T out dépend dans quelle mesure on considère autrui: On peut parler de communauté de langue, d'égalité de condition, de communauté de culture par les traditions, les habitudes, etc qui vont faire d'autrui, par la notion de proximité, mon semblable mais qui va s'opposer par la notion d'éloignement en c onsidérant une diversité de langue, de conditions, de culture, etc ., menant à traduire autrui comme mon lointain, l'autre ou encore l'étranger.

Deux êtres humains sont en tant qu'êtres humains identiques mais par leurs gènes, leur éducation, leur culture leur caractère, etc., ils sont différents.

C ependant la différence ne fait jamais différer totalement et la ressemblance ne fait jamais ress embler totalement.

A utrui est un mélange entre "M ê m e " e t " A utre".

Si l'identité était pure, tout serait indis tinct, on ne comprendrai pas pourquoi l'univers comporte autant de diversité.

Il n'y aurai pas de Tout car pour qu'il y ai un Tout il faut qu'il soit l'unité d'une pluralité.

A l'inverse, si l'altérité était pure, tout serait dissocié, dispersé et le fait même de communiquer nous serait impossible puisque la communication se fonde s ur quelque chose de commun.

A ltérité et identité doivent être pensées ensemble, ils ne peuvent exister l'un s ans l'autre. M erleau-P onty nous montre bien cette dualité par exemple à travers le dialogue.

Il explique que dialoguer est un moyen de révéler autrui non pas comme un simple objet de ma cons cienc e mais comme un sujet comme moi, un alter ego, mais dialoguer c 'est aussi expérimenter autrui comme autre que moi par les différences qui vont alors m'enrichir. L'analogie restrictive, c'est à dire si je ne prend pas en compte les différences de l'autre, va avoir des conséquences négatives dans ma relation avec autrui. En effet, si je c onsidère autrui sous une entière identité je vais donc nier l'autre dans sa nature profonde et le maintenir en pos ition d'objet car je vais le réduire, l'assimiler à ma propre personne.

O n pourrait se référer ic i à Hegel dans le dialectique du maître et de l'esclave qui explique la rivalité de deux c o n s c ienc es et la lutte à mort de l'autre conscience pour devenir le maître.

D e plus, saisir l'autre uniquement par analogie c'est oublier qu'il a conscience de soi différente de moi comme l'expliquait Malebranche. P our conclure nous pouvons dire que nous s ommes à la fois semblables et différents.

Saisir l'autre uniquement par analogie c'est ne pas le cons idérer dans s a spécificité, c ' e s t lui retirer ses caractères propres.

O n fait de lui un objet.

A utrui est paradoxalement " A u t r e " e t " M ême" et reflète l'existence de l'univers: UN qui en lui uni le DIV ERS.

A utrui es t à la fois une altérité et une identité à respecter.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓