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A quoi sert le travail ?

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« Le travail, dans notre société, désigne toute activité dès l'instant où elle est socialement rentable.

Ainsi l'ouvrier, l'employé, l'enfant qui apprend à l'école travaillent.

Mais il faut rappeler que ce mot vient du terme latin "tripalium" qui désigne instrument de torture.

Le travail est en effet plus subi comme une contrainte, comme une tâche pénible et douloureuse.

Dès lors, pourquoi travaillons-nous? De prime abord, le travail est plutôt une relation entre la nature et l'homme, une lutte pour la survie et pour assurer les conditions de vie. Le travail, en effet, est nécessaire parce que la nature n'offre pas spontanément à l'homme ce qu'il a besoin pour vivre.

Mais le travail ne permet-il pas autre chose ? A l'homme de s'épanouir ? Est-il encore possible dans notre société de concilier travail et activité constructive pour l'homme ? 1.

Nous travaillons pour assurer notre survie Le travail est dû à la disproportion existant entre les ressources naturelles et les besoins d'un groupe humain, Platon le note déjà, et Rousseau le confirme.

Il date en effet l'apparition du travail à la mise en place des premières sociétés : dès que les hommes se rassemblent, la nature ne suffit plus à satisfaire leurs besoins. Il est dès lors nécessaire d'entrer dans une lutte avec la nature pour en extraire les produits utiles.

Le travail signifie alors la transformation des données naturelles.

"L'homme est le seul animal qui soit voué au travail." (Kant, Traité de pédagogie) Le travail permet donc à l'homme de se défaire de la nécessité.

Pour Hannah Arendt, il serait l'activité humaine la plus proche de l'animalité, de la nécessité biologique, en vertu de sa finalité qui est de satisfaire nos besoins. Dans la société moderne, le travail est nécessaire pour la rémunération.

Nous ne pouvons pas en effet vivre sans argent, et travailler est la principale activité qui nous assure un revenu.

"Dans les pays de la civilisation, presque tous les hommes se ressemblent maintenant en ceci qu'ils cherchent du travail à cause du salaire."( Nietzsche, Le gai savoir) Marx voit aussi dans le travail l'assurance de la survie des hommes, des ouvriers qui désirent subsister. 2.

Le travail permet à l'homme de s'épanouir Cependant, le travail n'est pas qu'une question de survie, il est aussi le vecteur de transformation de l'homme par lui-même. "Il est tout aussi faux de s'imaginer que, si Adam et Eve étaient restés dans le paradis, ils n'eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble.

L'oisiveté eut fait leur tourment[...] le meilleur repos est celui qui suit le travail." (Kant, traité de pédagogie) Le travail a en effet une autre valeur, par notre travail nous occupons une place dans la société, nous avons une fonction sociale. C'est dans cette transformation que l'homme s'affirme.

En effet pour Hegel, le travail arrache l'homme de l'animalité, à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps et aussi celle de l'outil.

Le travail est alors non seulement le moyen de la maîtrise de la nature mais aussi celui d'une extériorisation de soi.

Le travail forme et éduque, il transforme le monde et le civilise.

C'est donc par le travail que l'homme se réalise en tant qu'homme et se définit.

En façonnant la nature à son image, il accède à la conscience et à la liberté. De même, pour Kant, l'homme en travaillant s'impose une discipline.

Le travail est formateur et permet à l'individu d'accéder à l'estime de soi. Marx, de même, souligne combien la conscience se forme et évolue à partir du moment où le travail correspond à un projet : en imaginant le produit qu'il veut obtenir, l'homme développe ses capacités de penser et sa volonté. 3.

Le travail peut être néfaste, il faut donner les conditions pour que chacun puisse s'épanouir Pour Nietzsche, le travail "consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour." (Aurore, 1880) Le travail empêche l'homme de se consacrer à des activités qui lui seraient bénéfiques et nécessaires à son développement. C'est ce que veut dire Marx quand il affirme que "plus l'ouvrier se dépense dans son travail, plus le monde [...] qu'il crée en face de lui devient puissant, et plus il s'appauvrit en lui-même, plus son monde intérieur devient pauvre." (Manuscrit de 1844) En définitive, le travail peut-être aliénant, si les valeurs qui régissent notre monde sont l'efficacité, la productivité et l'argent.

C'est pourquoi il est urgent de changer ses valeurs pour que le travail puisse effectivement être un moyen d'épanouissement et de développement de l'homme.

Il ne s'agit, dès lors, non plus uniquement de produire mais d'accomplir des actions intelligentes et épanouissantes, c'est-à-dire de faire vivre le travail sur le mode du loisir. Pour Simone Weil, le travail doit être pensé comme activité qui ne sépare pas la pensée de l'action, le "travail intellectuel" et "le travail manuel".

Il donne à l'homme la mesure de sa liberté dans le sens qu'il lui montre ce qu'il peut fasse à la nécessité des choses.

Nietzsche, dans le même ordre d'idée, affirme que le vrai travail réside dans la création. Ainsi, le travail dans un premier temps est la condition essentielle de la survie de l'homme, parce la nature ne lui offre pas les choses nécessaires à sa vie et qu'il est donc obligé de travailler, de transformer la nature et de gagner sa vie pour satisfaire ses besoins élémentaires.

Mais au-delà de cette dimension, le travail est formateur pour l'humanité et lui permet de se réaliser pleinement.

Pourtant pour que le travail puisse véritablement servir à l'épanouissement personnel de chacun, il faut créer des conditions, des espaces de travail qui permettent à chacun de faire œuvre créative.. »

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