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A quoi sert l'art ?

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« RAPPEL DE COURS: ART & UTILITE Pour Kant, l'art et le beau doivent être désintéressés.

Le beau doit être distingué de l'utile ; on doit distinguer « beauté libre » et « beauté adhérente » (admirer une voiture de course pour sa belle forme est goûter à la beauté libre ; l'admirer parce qu'elle va vite, c'est juger sa beauté adhérente). Le beau doit être distingué de l'agréable : le beau procure un plaisir formel (la présentation esthétique d'un plat), l'agréable apporte un plaisir matériel (l'odeur appétissante du même plat). Le beau doit être distingué du vrai, puisqu'il est affaire de goût, et qu'il n'y a là ni preuve, ni connaissance objective (l'art n'est pas une science). Le beau doit être distingué du bon : l'art n'est ni moral, ni immoral. Néanmoins son caractère désintéressé en fait une école de morale, en nous exerçant à nous détacher des intérêts matériels. Enfin, le beau doit être distingué du sublime : le beau goûte une forme finie et harmonieuse ; le sublime exprime un phénomène monstrueux qui suscite en nous effroi et admiration (la mer déchaînée, la haute montagne).

Le sublime est l'expérience esthétique qui introduit au sentiment religieux de la divinité. Cependant, de Platon à Hegel et Marx, une autre conception voit dans l'art l'expression d'une vérité : approche des Idées, pour Platon ; expression de l'esprit d'une époque ou d'un peuple, pour Hegel ; expression des intérêts de classe, pour Marx ; expression de l'inconscient, chez Freud. Bergson et la phénoménologie de Merleau-Ponty, réaffirment, eux, la gratuité de l'art : l'art doit être « perception brute » et présence au monde, dégagée des considérations utilitaires et du point de vue rationnel. A.

L'art nous permet d'être heureux • Comme le dit Klee, l'art n'est pas une pâle imitation de la nature, il a une fonction philosophique et sociale indéniable.

Certains philosophes pensent que l'art est une cure de bonheur.

Si la « délicatesse de passion », c'està-dire l'extrême sensibilité aux passions, peut nous faire souffrir, dit Hume, la « délicatesse de goût », c'est-à-dire l'extrême sensibilité aux beautés, peut nous guérir.

En effet, «rien n'améliore le caractère que l'étude des beautés ». L'art rend heureux et cultive l'amitié. • Dans une vision pessimiste du monde, comme celle de Schopenhauer, l'art est une consolation provisoire.

Vivre, c'est souffrir : l'art est un moyen de se délivrer de cette souffrance, de contempler le monde des Idées.

Comment ? En changeant la douleur en représentation (l'oeuvre d'art), l'art remplit un rôle de consolation provisoire.

C'est un remède.

Mais la connaissance du monde qu'il procure ne délivre de la souffrance de la vie que pour un court laps de temps. B.

L'art embellit la vie • La fonction primordiale de l'art est d'embellir toute la vie.

Telle est la pensée de Nietzsche : l'art est l'esthétisation de la vie.

Ce n'est pas la création d'une oeuvre d'art unique qui importe, c'est de faire de sa vie tout entière une oeuvre d'art.

L'art, c'est la vie.

Il nous apprend à tolérer, à communiquer, à dire un « oui » tonitruant à la vie et à écarter les forces réactives du ressentiment.

En opposant Apollon, expression de la mesure, de la raison, de la beauté plastique, à Dionysos, symbole de démesure, de vie, mais également de violence et de destruction, Nietzsche donne le privilège au souffle créateur, représenté par la musique, sur la raison, le concept abstrait. Mais en réalité, le couple Apollon-Dionysos se trouve au principe de toute création. L'art est un mensonge.

Il est pourtant une illusion nécessaire car on ne peut vivre avec la vérité.

Puisque nous avons besoin d'illusion, il est nécessaire de falsifier le réel.

L'art est un mensonge qui se donne comme tel.

L'artiste ne prétend pas dire la vérité, au contraire, car il place l'apparence plus haut que la réalité : l'apparence signifie, pour l'artiste, la réalité affirmée dans sa totalité .. »

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