A quoi reconnaît-on une attitude religieuse ?
Extrait du document
«
éléments de réflexion
• L'athéisme théorique.
Il consiste, semble-t-il, en la négation explicite de Dieu, au refus de reconnaître tout principe d'unité, transcendant
ou immanent à l'univers empirique.
La difficulté, lorsqu'on parle d'athéisme, tient au fait de savoir ce que l'on nie exactement en niant l'existence d'un
Dieu.
Si nier Dieu, c'est nier un Être conçu d'une certaine façon comme une personne, on peut dire sans problème
qu'il existe pour le moins des athées théoriques.
Mais si Dieu est le nom donné pour d'autres caractéristiques et que
le terme
« religion » peut s'appliquer à d'autres conceptions que des « religions révélées » et (ou) « personnelles » le
problème posé se complique sérieusement.
L'on peut se demander alors si toute attitude (théorique ou pratique) valorisant « certaines choses » ne va pas être
appréhendée par d'autres (ne valorisant pas les mêmes choses, ou de la même façon) comme une attitude
religieuse, non athée.
• La position de Nietzsche.
Il considère que les libres penseurs ne sont nullement
« athées » dans la mesure où ils persistent à opérer une identification «
métaphysique » entre « l'Être » et « l'Idéal ».
Pour les mêmes raisons, il
considère que les socialistes sont toujours religieux (et non athées),
singulièrement dans leur croyance au progrès.
citations
• Nietzsche : « Dans quelle mesure subsiste encore la fatale croyance en la
providence divine, la croyance la plus paralysante qui soit, pour les mains et
le cerveau ; dans
quelle mesure, sous le nom de « nature », de progrès, de perfectionnement,
de darwinisme, est-ce encore l'hypothèse et l'interprétation chrétienne qui
subsistent ? » (L'idée de progrès exprimant plus qu'un pur déroulement
temporel, mais enveloppant l'affirmation selon laquelle la marche de la vie, et
de l'humanité est une ascension dont le terme doit se confondre avec la
réalisation de l'Idéal Moral.)
• Nietzsche, extrait de La volonté de puissance : « A présent tout n'est que
fausseté, verbalisme, confusion, faiblesse ou extravagance :
a) On tente une sorte de solution séculière, mais orientée dans le sens du
triomphe final de la vérité, de la charité, de la justice (le socialisme : égalité des personnes).
b) On tente également de conserver l'idéal moral (en donnant la préférence à l'altruisme, à l'abnégation, à
l'abdication du vouloir).
c) On tâche de conserver l'au-delà, fût-ce sous forme d'une x irrationnelle ; mais aussitôt, on l'interprète de façon à
en tirer une sorte de consolation métaphysique dans le style.
d'autrefois.
d) On tâche de découvrir dans les faits une Providence divine analogue à celle d'autrefois, un ordre moral qui
récompense et punisse, qui éduque et mène toute chose vers le mieux....
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