A quoi nos désirs nous condamnent ils : l'inhumanité ou malheur ?
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Introduction :
Bien définir les termes du sujet :
- " Désir " : vulgairement, c'est avoir envie de quelque chose, en souhaiter sa possession pour avoir du plaisir.
C'est
ce que l'on ressent lorsqu 'un besoin spontané s'est transformé en une tendance consciente orientée vers un but
conçu ou imaginé.
- " Inhumanité " : c'est ce qui n'a plus rien d'humain.
Elle se caractérise par des actions ou des comportements qui
ne correspondent plus aux valeurs reconnues généralement par l'homme.
(ex : la cruauté)
- " Malheur" : Ici il ne s'agit pas du malheur en tant que simple événement de courte durée, mais du malheur en tant
qu'état durable vécu par une personne.
Il se caractérise par le fait que rien ne se présentant comme nous le
souhaiterions, nous sommes sans cesse déçu par le réel, perpétuellement insatisfait.
- " Condamner" : être condamné, c'est subir une peine, être frappé d'une punition.
Etre condamné par ses désirs,
c'est dire que leur usage nous soumet et nous oblige à vivre d'une manière que nous n'avons pas choisit, qui est une
conséquence non souhaitée mais inévitable.
Construction de la problématique :
Le sujet part d'un présupposé : que nos désirs nous mènent forcément à l'inhumanité ou au malheur – il n'y
a pas d'autres alternatives - et qu'il n'est pas possible de vivre avec eux.
Le bonheur ou tout du moins la vie
agréable semble ainsi ne pas pouvoir être possible sans leur totale disparition ou maîtrise.
Mais le désir fait partie
intégrante de la nature de l'homme, et il semble de ce fait quasiment impossible de l'en exclure complètement.
Cela
signifierait-il que l'homme ne peut vivre que de façon inhumaine ou malheureuse ? – le degré de malheur et
d'inhumanité variant proportionnellement à la maîtrise que l'on a de nos désirs.
Se pose donc la question de savoir pour quelles raisons les désirs condamnent l'homme, et de quelle manière, et s'il
est possible de tourner ses désirs de façon à vivre de manière satisfaisante.
Autrement dit, l'homme étant par
nature désirant, peut-il composer avec ses désirs, ou doit-il les exclure ?
Plan :
I/ Le désir quel qu'il soit amène à l'inhumanité :
∙ Si l'on considère que l'homme se caractérise et se définit avant tout comme étant un être raisonnable,
capable de maîtriser ses désirs et ses passions, alors il semble évident que l'être qui agit conformément à ses désirs
ou qui n'obéit pas à sa raison pourra être considéré comme inhumain.
∙ C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des
mœurs.
Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles – ayant des
passions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nous
permet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau de
l'universel.
Notre volonté peut donc être déterminée de 2 façons : soit par
une détermination extérieure (agir selon ses penchants et désirs, et suit ainsi
les lois de la nature) soit par un principe interne (agir selon sa raison et donc
selon l'universel en nous) à la volonté n'étant pas en soi pleinement conforme
à la raison, elle peut être déterminée par des penchants, (=hétéronomie de la
volonté), et dans ce cas, je peux décider de ne pas agir selon ma raison et
mon coté intelligible, mais selon mes penchants et ma nature sensible.
∙ Cependant, Kant considère que la raison est ce qui nous distingue
des animaux, ce qui fait de nous hommes à proprement parler.
En effet, tous
les vivants sont des êtres sensibles, et l'homme est le seul vivant qui en plus
d'être sensible possède une part d'intelligible en lui.
Cette dernière, qui se
caractérise par la raison, nous permet de nous élever à l'universel, et de
considérer les choses en tout objectivité en nous libérant de notre sensibilité.
De ce fait, décider d'agir selon ses passions et donc selon son coté sensible
plutôt qu'intelligible, c'est décider d'obéir à la part animale en nous, et
renoncer à ce qu'il y a de proprement humain.
∙ Renoncer à la raison pour suivre son coté sensible, pour obéir à ses
désirs, c'est donc se condamner à l'inhumanité.
En effet, tous les animaux
font de même, alors que seul l'homme peut suivre sa raison.
II/ Le désir amène aussi au malheur :
∙ Désirer sans cesse, vouloir ou imaginer que les choses soient telles, qu'elles arrivent ou se présentent de
telle façon pour satisfaire notre désir et nous donner du plaisir, c'est imaginer un monde, projeter une réalité qui
n'existe pas.
Cette manière de procéder risque d'amener à bien des désillusions, et à rendre celui qui pense ainsi,
malheureux.
∙ C'est ce qu'explique Descartes dans Discours de la méthode, IIIe partie.
Descartes remarque, que si nous.
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