La Peau de Chagrin: Raphaël en cure
Publié le 16/04/2023
Extrait du document
«
ET Peau de cha REALISME ET SOCIETE ssss mars 23
EXTRAIT sur REALISME ET SOCIETE
EXTRAIT 1 :
Le réalisme – peinture de la haute société (p 291-292 de notre édition-Classico-lycée)
Ce petit monde obéissait, sans le savoir peut-être, à la grande loi qui régit la haute société,
dont Raphaël acheva de comprendre la morale implacable.
Un regard rétrograde lui en montra
le type complet en Fœdora.
Il ne devait pas rencontrer plus de sympathie pour ses maux chez
celle-ci, que, pour ses misères de cœur, chez celle-là.
Le beau monde bannit de son sein les
malheureux, comme un homme de santé vigoureuse expulse de son corps un principe
morbifique.
Le monde abhorre les douleurs et les infortunes, il les redoute à l’égal des
contagions, il n’hésite jamais entre elles et les vices : le vice est un luxe.
Quelque majestueux
que soit un malheur, la société sait l’amoindrir, le ridiculiser par une épigramme ; elle dessine
des caricatures pour jeter à la tête des rois déchus les affronts qu’elle croit avoir reçus d’eux ;
semblable aux jeunes Romaines du Cirque, elle ne fait jamais grâce au gladiateur qui tombe ;
elle vit d’or et de moquerie ; Mort aux faibles ! est le vœu de cette espèce d’ordre équestre
institué chez toutes les nations de la terre, car il s’élève partout des riches, et cette sentence est
écrite au fond des cœurs pétris par l’opulence ou nourris par l’aristocratie.
Rassemblez-vous
des enfants dans un collège ? Cette image en raccourci de la société, mais image d’autant plus
vraie qu’elle est plus naïve et plus franche, vous offre toujours de pauvres ilotes, créatures de
souffrance et de douleur, incessamment placées entre le mépris et la pitié : l’Évangile leur
promet le ciel.
Descendez-vous plus bas sur l’échelle des êtres organisés ? Si quelque volatile
est endolori parmi ceux d’une basse-cour, les autres le poursuivent à coups de bec, le plument
et l’assassinent.
Fidèle à cette charte de l’égoïsme, le monde prodigue ses rigueurs aux
misères assez hardies pour venir affronter ses fêtes, pour chagriner ses plaisirs.
Intro :
Situer le passage : R est en cure et il est malaimé des curistes, qui ne comprennent pas son
arrogance ni son allure maladive…
……………….
Plan / mouvement :
-l 1-5 : énoncé de la thèse (société régie par la loi de la cruauté (thèse),
-suivi d’une série de preuves et d’illustrations, on voit bien cette cruauté à travers les
expulsions et les rires auxquelles la société se livre (lignes 6-12) ;
-la 2ème moitié du passage montre enfin comment cette même thèse se vérifie à travers 2 exs
ou deux comparaisons : comp avec la société des enfants, tt aussi cruelle, et celle des
volatiles (gradation (ou dé-gradation puisque l’ho est particulièrement déconsidéré dans ce
passage !).
Pbi : Ns verrons comment le récit du protagoniste permet au romancier de nous livrer une
satire de mœurs et une leçon de vie qui débouche sur une méditation désabusée.
Etude linéaire :
Satire = critique qui porte sur la société et qui repose sur l’humour ou l’ironie
Ici, dénonciation du non-respect de la religion mais aussi de la morale par la socé (question
posée : pourquoi les aristocrates, ayant pourtant reçu une bonne éducation, préfèrent-ils
souvent se soustraire aux règles de bonne conduite qu’on leur a enseignée ?)
-Ligne 2 : « petit monde /grande loi » effet de contraste
Thème = la cruauté envers les faibles ; on nous présente ce phénomène comme une » loi »
qui serait « grande » : aucun des deux mots n’est adéquat ici.
Il s’agit ironie par antiphrase,
grâce à laquelle le narrateur met en avant sa désapprobation face à un scandale (dénonciation,
blâme sur la socé)
-les adjs qualificatifs sont égrénés de cette manière ironique sur toute la phrase, à contreemploi pour ceux qui indiquent un ordre de grandeur élevé (« grande , haute » ) et au sens
figuré pour celui qui évoque l’étroitesse d’esprit dans laquelle se trouve la société ou se trouve
alors le protagoniste, en butte à la malveillance (petit)
-l 4 // Ironie par antiphrase : « beau monde » (la haute société = le 1er sens (image convenue)
mais utilisée de façon critique ici (ironie par antiphrase)
→3 expressions pour désigner la sphère la plus élevée de la socé :
« petit monde / haute société, / beau monde » → mépris de Raphaël car s’il a tout fait pour
s’intégrer dans cette sphère sociale, il a été très déçu par le manque de cœur ou de sensibilité
qui y règnent.
-on assiste à un renversement des valeurs, d’où l’ironie de l’expression « morale implacable »,
qui souligne par une négation lexicale (« implacable ») le manque absolu de compassion, qui
a été érigé en « morale » inversée d’après le narrateur.
Ce dernier adopte d’ailleurs le pt de vue de Raphaël (« Un regard rétrograde lui en montra le
type « ) qui se retourne sur son passé et qui est désolé de cette situation, et qui se souvient de
la femme qu’il avait aimée et qui l’a tellement déçu (l2-3)
L 3-4 : ch lex des sentiments (« sympathie, maux, misères de cœur » ) : le personnage se
définit comme un être sensible avant tout… ; la comparaison entre Foedora, qu’on peut voir
comme une allégorie ou encore comme une métonymie de la société, met en évidence le fait
que la déception du personnage est universelle !
-l 4-5 : comparaisons organiques, étranges, entre la socé et le corps, : « sein, santé, corps,
morbifique » visant à suggérer que le manque de sensibilité, de compassion, est une forme de
maladie de l’âme.
Le verbe « bannit » est d’ailleurs d’une immense brutalité puisque c’est un
mot qui rappelle au souvenir du lecteur les temps où certains citoyens, qui avaient commis
une faute particulièrement grave, pouvaient être déclassés, déshonorés et exclus de la vie
publique, le bannissement consistant à les condamner à quitter le pays, à s’exiler et à vivre
une forme de mort sociale (pour les leurs).
Ainsi, la société de cette époque souhaite avoir seulement dans ses rangs des personnes
qualifiées et fortunées qui ont du pouvoir et elle préfère délaisser les personnes faibles.
Raphael critique la société en disant « Le beau monde bannit de son sein les malheureux,
comme un homme de santé vigoureuse expulse de son corps un principe morbifique.
» (Ligne
5-6) ; ici métaphore de la maladie, du virus pour souligner ces comportements scandaleux.
-l 7 : « le vice est un luxe » :
« Le vice est une calamité » = le type de commentaire attendu ; or, ici, le narrateur associe
l’idée de « vice » est celle de « luxe » : ironie par antiphrase, lui permettant d’exprimer sa
révolte, son indignation.
-l5-6 la force des 2 verbes de la phrase suivante (« Le monde abhorre […] redoute » ainsi que
la métaphore filée de la maladie (« à l’égal des contagions »), suggèrent l’idée que la société
est en réalité d’une faiblesse coupable :....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓