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Commentaire organisé "Les correspondances" Baudelaire

Publié le 05/12/2023

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« Correction du commentaire organisé sur “Les correspondances », Charles Baudelaire Dans un monde en constant mouvement, où les paysages ne cessent d’évoluer en raison de l’industrialisation, le poète a besoin de se reconnecter à la nature et de retrouver sa place.

Charles Baudelaire, « poète maudit du XIXe siècle », propose une vision nouvelle du rôle du poète, souvent rejeté par la société.

Dans Les Fleurs du mal, une œuvre novatrice et provocante publiée en 1857, il confère au poète un rôle d’intermédiaire entre la Nature et l’homme.

Dans le sonnet « Correspondances », il renoue avec la fonction romantique du poète qui apparait comme un mage.

Le poète seul peut percevoir intimement le monde sensible, sa première source d’inspiration.

En cela, ce poème est essentiel car on en fait souvent le point de départ du Symbolisme puisque, au sens étymologique, le symbole est un signe de reconnaissance.

Cela nous invite à nous interroger : comment le poète, grâce au jeu des correspondances, met-il en avant les rapports entre le monde matériel et le monde spirituel ? Afin de répondre à cette question, nous aborderons deux axes.

Tout d’abord, nous verrons que ce texte montre l’homme face à la nature puis nous verrons que le poète apparait comme un décrypteur des symboles de la nature. L’homme se trouve face à la nature.

Le texte montre une nature omniprésente, qui prend le dessus sur l’humain.

L’identification de la nature à « un temple » au vers 1 est une image qui repose sur une analogie visuelle entre les arbres de la forêt et les piliers d’un temple.

C'est un espace sacré ; en latin, templum est un espace délimité à l'intérieur duquel les devins et les prêtres pouvaient voir les hospices.

La nature est donc mystérieuse.

Cette figure dévoile le caractère sacré de la nature qui devient le lieu d’une révélation.

Par son intermédiaire, il est possible de découvrir la signification cachée du monde.

L'unité du monde est ainsi représentée par les images superposées de la Nature, univers végétal, et du temple, architecture de pierre au caractère sacré.

La métaphore est celle de la « forêt-cathédrale », fréquente dans le courant romantique (cf.

Le génie du christianisme, 1802, Chateaubriand).

En effet, les forêts ont été les premiers temples de la divinité, et les hommes en ont repris leur architecture dans leurs constructions : la verticalité des arbres et les « vivants piliers » (v1) forment ainsi une analogie.

Le grand thème baudelairien développé est donc celui de la quête de l'unité. Toutefois, l’humain est confus lorsqu’il est question de la nature, ce qui crée un sentiment d’insécurité.

On observe, en cela, le champ lexical de la confusion : « confuses » (v.2), « ténébreuse » (v.6), « symboles » (v.3).

Cela va de pair avec l’antithèse « vaste comme la nuit et comme la clarté » (v.7) qui renforce le flou ambiant.

L’humain est un être plongé dans le brouillard.

Il perçoit les éléments naturels mais ne les comprend pas.

La nature délivre des messages sibyllins et mystérieux qui ne peuvent être interprétés par des initiés.

Le rapprochement des termes « paroles » et « symboles » connote l'impossibilité du langage.

C'est une création poétique à double accès, à la fois caché et curieux.

L'homme est présenté comme un voyageur provisoire au travers d’une « forêt de symboles » (v.3).

Mais dans cette vie de voyageur réceptif, il est l'objet des observations de la Nature, vivante et personnifiée, nous en donnant ainsi une vision panthéiste.

Le poète associe concret et abstrait. La nature, personnifiée, envoie des signaux que l’homme doit déchiffrer.

La reprise du terme « échos » (v.5) par le terme "sons" (v.8) à la fin du second quatrain et le terme « répondent » (v.8) à la fin soulignent l'existence d'un langage de la Nature.

On observe tout un jeu de comparaisons : « comme de longs échos qui de loin se confondent » (v.5), « comme la nuit » (v.7) ou « comme les hautbois » (v.10). La nature cherche à faire comprendre à l’homme quelle.... »

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