Aide en Philo

Colloque sentimental

Publié le 26/10/2023

Extrait du document

« Colloque sentimental Introduction Lorsque Verlaine publie en 1869 les Fêtes galantes trois ans après les Poèmes Saturniens , ce recueil de 22 poèmes aux formes métriques très variées et en général brèves évoque les fêtes que l’aristocratie donnaient dans ses parcs à l’époque de louis XV et qui étaient l’occasion pour les libertins de galantiser à l’envie.

Il s’inspire de Watteau et des autres peintres du XVIIIème siècle qui ont évoqué les plaisirs frivoles et galants de la société aristocratique .

Les premiers poèmes font défiler des scènes galantes avec des sous-entendus érotiques , des scènes de séduction , des badinage amoureux où se mêlent les personnages issus de la commedia dell arte dans d’une campagne idéalisée alors que d’autres soulignent l’amour compliqué , inaccessible ou encore trompeur. Colloque sentimental achève le recueil et la fête devient danse macabre.

, En effet , le poète refuse l’idéalisation du souvenir amoureux cher au romantique et met en scène deux silhouette spectrales qui se retrouvent pour parler de leur ancienne passion dans un décor fantomatique . Pb Comment Verlaine détourne-t-il le thème traditionnel du rendez-vous sentimental pour illustrer la désillusion amoureuse ? Mvt Le poème se compose d’une série de distiques en décasyllabes , forme originale et ses mouvements suivent une structure composée d’une description suivie d’un dialogue 1er mvt : les 3 premiers distiques posent le cadre spatio-temporel du dialogue 2ème mvt : les deux êtres dialoguent directement évoquant le souvenir de leur liaison passée 3ème mouvement : la reprise du récit et l’errance dans le parc Explication linéaire Ier mvt : les 3 premiers distiques posent le cadre spatio-temporel du dialogue Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux formes ont tout à l’heure passé Les rendez-vous amoureux sont des stéréotypes littéraires.

Les poètes romantiques, à l’exemple de Musset ou Lamartine nous ont habitué à perpétuer le souvenir de la passion dans la souffrance.

Verlaine met toute son énergie à la ridiculiser - L’usage du décasyllabe amoindrit l’ampleur de l’alexandrin plébiscité par les romantiques - - - - - La scène se situe en hiver avec l’adjectif « glacé » par opposition aux scènes traditionnelles situées au printemps, la saison des amours.

Il traduit une ambiance morbide et annonce l’idée d’une fin de vie amoureuse et physique car « glacé » renvoie au froid de la mort . L’adjectif «vieux » qui qualifie le parc s’oppose à la jeunesse et à la vitalité associée à l’amour : il est dégradé . L’hypallage « solitaire » qualifie d’ordinaire un être animé.

Le rapprochement permet de caractériser par association le couple solitaire et chacun des deux amants désormais isolés.

Le parc reflète l’état d’esprit des amants et définit un état intermédiaire entre la vie et la mort.

Cette correspondance est sensible dans l’emploi des adjectifs liés au parc « solitaire » et « vieux » L’hypallage traduit aussi de façon ironique le transfert privilégié des Romantiques de l’état d’âme dans le paysage . Le parc est peuplé de « deux formes » indistinctes ; deux fantômes sans identité et réduits à l’état de spectre .

Elles sont désindividualisées : on ne sait s’il s’agit de deux hommes, de deux femmes ou d’un homme et d’une femme.

Le déterminant numéral « deux » annule toute distinction de sexe» Le passé composé « ont passé » reste troublant car il parait marqué une action achevée depuis quelques temps mais l’expression adverbiale « tout à l’heure » rapproche la temporalité du présent ou en tout cas d’une action liée à un passé récent .

On ne sait pas par rapport à quel moment le poète situe cette scène : elle se situe donc dans un passé indéterminé, presque illimité, celui de la mort L’emploi de rimes plates accentue l’idée d’une monotonie diffuse. Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles Et l’on entend à peine leurs paroles - L’atmosphère morbide du 1er distique trouve ici un écho explicite puisque les yeux des formes sont « morts » et que leurs lèvres sont « molles » , par opposition à la fermeté de la jeunesse .

Les yeux et les lèvres sont des constantes du discours amoureux mais ils sont en décomposition - La reprise du son « mo » dans « morts » et « molles » renforce un jeu d’écho sonore présent dans le parallélisme syntaxique : det. poss+ nom= v.

être+ attribut du sujet) et ajoute à l’irréalité abstraite de ces formes - Verlaine s’adonne à son penchant pour la déréalisation : le présent de caractérisation « sont » et celui de narration « entend » , projette une temporalité confuse avec le passé composé précédent .

La scène n’est pas précisément datée même si elle renvoie aux fêtes galantes du XVIIIème siècle - L’allitération en « l » et « m » renforce cette impression de fuite et d’écoulement irréversible Dans le vieux parc solitaire et glacé Deux spectres ont évoqué le passé - Ce distique reprend le premier créant un cycle lancinant et musical .Il rappelle le refrain d’une chanson ma :s surtout traduit l’aspect cyclique du temps étiré : le couple tourne en rond - Deux changement : le mot « formes » devient « spectres » accentuant l’idée d’une entrée dans le monde des morts - La répétition du polyptote « passé » , verbe dans le premier distique et nom dans le 3 ème , insiste sur le thème de la fuite du temps : les personnages semblent piégés dans leur errance et dans leur passé Verlaine propose un traitement résolument moderne du rendez-vous amoureux : le lieu, les « amants » sont devenus des symboles de mort et de solitude.

En mettant en scène ce colloque, Verlaine s’attaque la conception idéalisée de l’amour.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles