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régimes totalitaires

Publié le 29/02/2024

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« Histoire thème 1 Chapitre 2 : Les régimes totalitaires En Europe, au lendemain de la Première Guerre mondiale, apparaissent trois régimes politiques de type nouveau que les historiens et les philosophes qualifieront plus tard de « régimes totalitaires ».

Il s’agit de l’Italie sous Mussolini entre 1922 et 1945, de l’URSS sous Staline entre 1924 et 1953 et de l’Allemagne sous Hitler entre 1933 et 1945. "Il me semble que les cinq éléments principaux sont les suivants : 1.

Le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique. 2.

Le parti monopolistique est animé ou armé d’une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par suite, devient la vérité officielle de l’État. 3.

Pour répandre cette vérité officielle, l’État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion.

L’ensemble des moyens de communication, radio, télévision, presse, est dirigé, commandé par l’État et ceux qui le représentent. 4.

La plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État et deviennent, d’une certaine façon, partie de l’État lui-même.

Comme l’État est inséparable de son idéologie, la plupart des activités économiques et professionnelles sont colorées par la vérité officielle. 5.

Tout étant désormais activité d’État et toute activité étant soumise à l’idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique.

D’où, au point d’arrivée, une politisation, une transfiguration idéologique de toutes les fautes possibles des individus et, en conclusion, une terreur à la fois policière et idéologique.

(...) Le phénomène est parfait lorsque tous ces éléments sont réunis et pleinement accomplis." R.

ARON, Démocratie et Totalitarisme, Folio Essais, Gallimard, 1965. Consigne : À partir des caractéristiques énoncées par le philosophe français Raymond Aron, proposez une définition de ce qu’on appelle un « régime totalitaire ». Raymond Aron, philosophe français, propose cinq critères qui permettent de définir un « Régime totalitaire ». C’est un régime qui se caractérise par : - un seul parti est autorisé (on parle de « parti unique ») ; - l’idéologie du parti unique devient l’idéologie officielle de l’État ; - l’État détient le monopole des moyens de violence (pour assurer la répression politique) et propagande (pour diffuser son idéologie) ; - l’État contrôle toutes les activités économiques et professionnelles ; - l’État exerce une terreur policière et idéologique envers les résistants/opposants ; Problématique : Quels points communs et différences peut-on relever entre les trois régimes totalitaires, à la fois dans leur mise en place et leur fonctionnement ? I La mise en place des régimes totalitaires Travail en groupes.

Division de la classe en 3 parties.

Travail de recherches sur un régime totalitaire en particulier.

Un groupe pour chaque présentera son travail au reste de la classe. Points à travailler : Des arrivées au pouvoir différentes Des régimes aux idéologies différentes Des régimes où un seul parti et un seul chef triomphent Des régimes où la population est embrigadée et endoctrinée Des régimes où la police politique exerce une terreur de masse Des régimes où le rapport à la guerre n’est pas le même A.

Des arrivées au pouvoir variées 1 ) Russie- URSS https://www.youtube.com/watch?v=xZStXh6mcPM En octobre 1917, une révolution éclate en Russie lors de laquelle les bolcheviks (nom des communistes en Russie) prennent le pouvoir : Lénine est à la tête du pays et impose une dictature.

La guerre civile oppose entre 1918 et 1920 les « rouges » (camp des communistes) aux « blancs » (camp des partisans de l’ancien régime impérial).

Elle se solde par une victoire des rouges et l’instauration de la « terreur rouge » (politique de répression envers ceux que les communistes considèrent comme des ennemis). En 1924, Lénine meurt et une bataille de succession s’engage entre les leaders communistes.

Staline parvient à s’imposer dans cette guerre de succession en deux temps.

Il prend d’abord la tête du PCUS (nom du parti communiste d’URSS) en 1924 puis il élimine politiquement et physiquement tous ses concurrents avant de s’imposer définitivement à la tête de l’État soviétique en 1928.

Par exemple, Trotski, le bras droit de Lénine, qui constituait le plus sérieux concurrent pour Staline, est chassé du gouvernement en 1924, du PCUS en 1927 et banni d’URSS en 1929.

Il se cache au Mexique mais est finalement assassiné par les services secrets soviétiques sur ordre de Staline en 1940.

Bien d’autres seront éliminés (Zinoviev, Kamenev, Beria… et certains jusque dans les années 1950 alors qu’il n’y avait plus de menaces réelles pour le pouvoir de Staline). La prise du pouvoir de Staline est donc non seulement illégale (puisque Lénine déjà avant lui tenait son pouvoir d’une révolution lors de laquelle il avait pris le pouvoir par la force) mais elle est, en plus, violente puisqu’elle passe par l’élimination politique et physique de ses concurrents au sein même du PCUS. 2 ) .

En Italie, les frustrations liées à la « victoire mutilée » et aux révoltes https://www.youtube.com/watch?v=UdmwLJMApy0 En 1919, lors de la signature du traité de Versailles, l’Italie est parmi les vainqueurs.

Elle, qui avait commencé la guerre aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, a rejoint la France et le Royaume-Uni en 1915 parce qu’ils lui avaient promis des territoires.

La promesse faite par les Français et les Britanniques est partiellement tenue en 1919 : l’Italie reçoit le Tyrol du Sud, le Trentin et l’Istrie mais elle n’obtient pas Fiume, la Dalmatie et la Valona (où vivent d’importantes minorités italophones).

Une partie des Italiens se sent trahie : elle dénonce une « victoire mutilée ». En 1919, l’Italie connaît des grèves dans les usines et dans les grandes exploitations agricoles.

Pour casser ces grèves, Mussolini met à disposition des patrons la milice (groupe armé non officiel) qu’il a fondée en 1919 : les « faisceaux de combat ». Grâce à cela, Mussolini obtient la confiance des catégories dirigeantes et organise un coup de force : le 28 octobre 1922, il fait défiler les fascistes dans les rues de Rome : c’est la « marche sur Rome ». Le roi Victor Emmanuel III prend peur et nomme Mussolini Premier ministre.

L’arrive au pouvoir de Mussolini est donc légale : il a été investi de ses fonctions par le roi d’Italie, conformément à la constitution d’alors. 3) En Allemagne, les traumatismes liés à la défaite et à la crise économique https://www.youtube.com/watch?v=vq6AHKBfZ2k Le 9 novembre 1918, l’empereur Guillaume II abdique et la République est proclamée. Le 11 novembre, celle-ci signe l’armistice, ce qu’une partie des Allemands n’accepte pas car le territoire n’est pas envahi. Le 28 juin 1919, l’Allemagne signe le traité de Versailles qui impose des conditions très dures : perte de 20% du territoire (qui est coupé en deux pour permettre la création de la Pologne), démantèlement de la flotte militaire, occupation française des régions minières de la Sarre et versements de 132 milliards de marks-or au titre des dommages de guerre.

Une grande partie des Allemands considère que ce traité est un « diktat » (décision imposée). Le traité de Versailles plonge l’Allemagne dans une sévère crise économique et sociale qui s’amplifie avec la crise de 1929.

Dans ce contexte, le NSDAP, qui n’est encore qu’une minuscule partie, tente un coup d’État à Munich en 1923 (mais il échoue et Hitler est emprisonné jusqu’en 1928).

L’inflation et le chômage augmentent pendant les années 1920 et 1930.

À sa sortie de prison, Hitler réorganise le NSDAP et le lance dans le jeu électoral.

Il oriente son discours vers les frustrations du traité de Versailles et les effets de la crise : en 1928, le parti ne recueillait que 2,6% des voix aux législatives ; en 1932, il est la première force politique allemande avec 43,9% des voix. Le 30 janvier 1933, le Président de la République, le maréchal Hindenburg, nomme Hitler chancelier (chef du gouvernement).

L’arrivée au pouvoir des nazis est donc légale et démocratique. B) Des régimes aux idéologies différentes En URSS, l’idéologie met en avant le rôle du PCUS ( Parti communiste de l’Union Soviétique ) comme moyen d’exercice du pouvoir par le peuple : c’est ce que les communistes appellent la « dictature du prolétariat » (régime où le pouvoir est exercé de façon violente et autoritaire par le prolétariat, c’est-à-dire les ouvriers et les petits paysans exploités par la bourgeoisie).

L’objectif final de cette dictature est l’avènement d’une société sans classes (expression communiste désignant les groupes au sein d’une société : prolétaires et bourgeois) par la destruction de la bourgeoisie (classe sociale à éliminer selon les communistes car elle possède les moyens de production donc d’exploitation du prolétariat).

Le stalinisme est donc un totalitarisme d’extrême gauche centré sur la dictature du prolétariat. En Italie, l’idéologie met en avant le rôle de l’État en tant qu’autorité politique et morale suprême sur les individus, qui doivent se plier à cette autorité.

Pour Mussolini, l’État fasciste ne se conçoit donc pas comme une somme d’individus ayant des droits : en cela, l’État fasciste.... »

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