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Le rapport des étrangers avec la République entre 1848 et 1986

Publié le 09/03/2025

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« 1848 : Printemps des Peuples Delphine Diaz ; Les étrangers présents dans la capitale ont d'ailleurs relayé cette impression : l'écrivain allemand Heinrich Heine, exilé à Paris depuis 1831, parle au sujet de la révolution de février du sentiment qu'il a éprouvé de voir et d'entendre s' « écroul[er] le vieux monde avec un fracas épouvantable » ; 379 000 étrangers (mars 1851) ; de nombreux ouvriers et domestiques souvent venus de pays ou voisins ; des hommes aisés.

Karl Marx y arrivera en 1848 après avoir été expulsé de Belgique. le gouvernement provisoire les autorise à circuler librement sur tout le territoire, qu'ils soient ou non secourus par le ministère de l'Intérieur.

les Polonais avaient été reçus à l'hôtel de ville de Paris et acclamés sur leur passage par les « cris unanimes de la population parisienne ». La France du gouvernement provisoire doit ainsi être vue comme un lieu de passage, une plaque tournante de l'exil européen, où l'on séjourne brièvement pour préparer d'autres combats : exemple giuseppe mezzanni « Les idées de la nouvelle République française sont à la fois les idées de toutes les nations ; et le peuple français a la gloire immortelle de leur avoir donné par sa révolution la sanction du fait… Oui, partout en Europe, les idées démocratiques s’éveillent ; partout, des millions d’hommes sont prêts à vivre, à mourir pour elles… » Le recensement national de mars 1851 est le premier à intégrer les étrangers dans ses décomptes.

Août 1848 : « notre patrie est l’asile des proscrits de toutes les causes ».

Par l’adoption d’une circulaire du 18 mars 1848, le ministre de l’Intérieur, Ledru-Rollin, affirme son intention de ne plus appliquer la loi du 21 avril 1832 qui réglementait leurs conditions de domiciliation en France, les assignait à résidence dans les villes de « dépôts » en province et usait de la menace de l’expulsion pour tenter de réduire à néant leurs formes d’expression politique. Après la décision de réduire les secours accordés aux réfugiés politiques, prise le 30 mai 1848, est adoptée, le 3 décembre 1849, une loi restreignant l’accès à la naturalisation pour tous les étrangers et facilitant le recours à leur expulsion hors du sol national. L'historien Klaus Bade a défini l'émigration comme « une protestation muette, un vote avec les pieds contre les conditions de vie dans le pays d'émigration, auxquelles seule l'émigration permettait d'échapper sans problème et sans avoir à lutter pour leur transformation »./ Napoléon III d'apporter son soutien à la cause italienne et se repent de son acte.

L'empereur profite de l'émotion suscitée par l'attentat pour faire voter une loi de sûreté générale qui lui donne le droit d'expulser ou d'interner sans jugement les républicains et les individus condamnés après juin 1848 et au lendemain du coup d'État : 300 personnes sont bannies ou déportées. Quentin Deluermoz Commune : Polonais (Dombrowski, Wroblewski, Czarnowski), Hongrois (Léo Frankel), Allemands, Belges, Italiens, etc.

A l'extérieur, nombreuses sont les réunions de soutien, à Genève, Bruxelles, Florence, Barcelone, et même en Allemagne où August Bebel ose prendre la défense de la Commune au Reichstag. « Événement médiatique mondial ».

cette violence qui s'est déployée de part et d'autre, du côté des fusilleurs d'otages comme du côté de la répression : cette violence est-elle proprement française ? Bruno Cabanes Première Guerre mondiale : Au mois d'août 1914, plusieurs centaines de milliers de personnes, venues de Belgique et de France du Nord, déferlent vers le sud et l'ouest de la France, apportant avec elles les rumeurs d'exactions commises par l'ennemi.

« Tous ont la figure crispée, les yeux fous.

C'est la peur en marche », note une infirmière parisienne qui assiste à l'exode dans la petite ville de Péronne (Somme) le 26 août 1914.

De fait, les « Boches du Nord » (c'est ainsi qu'ils sont fréquemment désignés à partir de 1915) apparaissent comme l'exact opposé des soldats partis se battre dans les tranchées : lâches parce que supposés avoir favorisé l'invasion du territoire national par leur fuite1 dangereux parce que pouvant compter des espions allemands1 profiteurs, parce qu'ils bénéficient d'allocations depuis l'automne 1914 sans aucune obligation en retour1 impurs, parce que certains d'entre eux - les « rapatriés » - ont vécu sous occupation allemande et servi l'ennemi par leur travail avant d'être autorisés à partir en France.

La France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne imposent des restrictions à l'arrivée des étrangers ou à leur installation dans certaines régions stratégiques dès l'été 1914.

La Première Guerre mondiale a accéléré ce que Gérard Noiriel a appelé la « révolution de l'identification » (cf. Pour en savoir plus, p.

67): avec l'essor des nations, l'individu est de plus en plus soumis à un strict contrôle de son identité (au moyen de photographies) et de ses déplacement.

Les expulsions atteignent un pic en France en 1934-1935, pour diminuer de manière significative sous le gouvernement du Front populaire.

A la fin avril 1939, ce sont plus de 450 000 réfugiés espagnols qui ont franchi la frontière française.

La plupart sont installés dans des camps ouverts à la hâte dans le sud de la France, notamment à Gurs, Rivesaltes, Noé, Argelès, SaintCyprien-Plage, Agde et Septfonds.

Certains rejoindront les Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale et participeront à la Libération de Paris, d'autres seront déportés vers les camps de concentration. Les soldats noirs de la République, Pap Ndiaye : C’est le livre de Charles Mangin, en 1910, La Force noire , qui révolutionna cette vision des choses.

Ce lieutenantcolonel issu de la grande bourgeoisie de l’Est, obsédé par le danger allemand, militait pour l’utilisation des tirailleurs en Europe, dans la perspective d’une guerre de plus en plus probable contre l’Allemagne.

Son argument était que les tirailleurs étaient des soldats valeureux, dotés de particularités physiques (une plus grande résistance à la douleur, notamment), qui pouvaient utilement venir renforcer des troupes françaises affaiblies par la dénatalité : « Dans les batailles futures, ces primitifs pour lesquels la vie compte si peu et dont le jeune sang bouillonne avec tant d’ardeur et comme avide de se répandre atteindront certainement à l’ancienne "furie française" et la réveilleraient s’il en était besoin. Diagne sillonna l’AOF et l’AEF (l’Afrique équatoriale française) pour convaincre les Africains de s’engager, en promettant la citoyenneté française : « En versant le même sang, vous gagnerez les mêmes droits.

» Dans l’ensemble, en effet, il semble bien que la camaraderie l’emportait.

Des amitiés se nouèrent, prolongées par des visites dans les familles lors des permissions.

La maîtrise de la langue française était aussi un facteur important, permettant ou non des rapprochements.

En dépit d’expériences parfois humiliantes, les soldats africains connurent donc dans l’ensemble en métropole une situation meilleure que dans les colonies : ils étaient plus respectés, et les actes violents de racisme n’étaient pas tolérés comme ils l’étaient communément outre-mer.

Ils firent généralement état de bonnes relations avec les femmes (pas seulement les marraines de guerre), souvent les plus respectueuses à leur égard. Cependant, les autorités françaises préféraient limiter les relations des soldats noirs avec la population blanche.

C’est pourquoi leurs lieux d’entraînement étaient situés à distance de la population civile et les permissions ne leur furent accordées qu’en 1918, au moment où les autorités s’inquiétaient de leur moral. Comme l’ont reconnu plusieurs responsables militaires et politiques français de l’époque, dont Clemenceau, la mise en première ligne des troupes coloniales à la fin de la guerre avait pour objectif d’ « épargner le sang français ». A l’issue des combats, la grande majorité des prisonniers noirs fut regroupé par les Allemands dans des Frontstalags situés en zone nord.

Contrairement aux autres prisonniers on ne les transféra pas dans les Stalags allemands, par crainte des maladies tropicales et de la « contamination » raciale. Annette Wievorka Resistance : Le groupe Manouchian et l’Affiche Rouge.

L'étranger, c'est le Juif : « Et le crime est juif, et le crime est étranger.

Et le crime est au service du judaïsme, de la haine juive, du sadisme juif comme la guerre est au service du judaïsme, du capitalisme, du Juif bolchevique », explique la brochure.

La création de la Main-d'oeuvre étrangère (MOE) en 1926, devenue MOI au début des années 1930, est une réponse du jeune Parti communiste français (PCF), section française de l'Internationale communiste, à l'arrivée massive sur le territoire de travailleurs immigrés, principalement italiens et polonais.

L'objectif est d'organiser des groupes classés par langue (italien, polonais, hongrois, espagnol, roumain, arménien, etc.).

Ils sont mus par des impulsions tout à la fois semblables - la lutte contre l'occupant nazi et ses collaborateurs - et distinctes. Les jeunes Juifs appartiennent à la « génération de la rafle ».

Ayant entre 18 et 20 ans, ils sont désespérés, choqués au plus profond d'eux-mêmes par ce qu'ils ont vu et subi.

Ils veulent se battre, lutter Éluard : « dans leur sang le sang de leurs semblables » « Si j'ai le droit de dire en français aujourd'hui/ Ma peine et mon espoir, ma colère et ma joie/ Si rien.... »

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