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Y aura-t-il toujours des religions ?

Publié le 27/02/2008

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La religion est encore partout présente dans le monde. On trouve ainsi une multitude de croyances religieuses et de Dieux et il existe d'innombrables formes de religion, dans le temps comme dans l'espace. Mais cela n'empêche pas le fait religieux d'être universel : il n'est pas une société où l'on ne puisse pas repérer des traces, des manifestations de la vie religieuse. Il existe deux versants du phénomène religieux : un aspect subjectif qui est le sentiment religieux et un aspect objectif à savoir les cérémonies, rites,...  Mais qu'est-ce qui lie toutes ces croyances entre elles ? Le terme possède deux étymologies - l'une et l'autre latine - utilisées par les philosophes tout au long de la tradition. Il y a ainsi « religare » qui signifie relier et religere qui est lié à la notion de respect et qui est traduit comme le fait « de rendre un culte ». On peut voir dans la première étymologie soit un lien entre les hommes soit le rattachement de l'homme à une transcendance de la divinité. La plupart des religions sont en effet basées sur le principe d'un être transcendant. La transcendance évoque étymologiquement le fait de « passer au-delà », de « surpasser ». Est transcendant ce qui est d'une nature supérieure et qui est séparée de notre nature sensible. La question posée peut surprendre. Il s'agit en effet de savoir si on peut penser une fin de toutes les religions. Or, dans un premier temps, si la religion est la foi en un être ou principe transcendant et éternel, on ne peut pas comprendre pourquoi les gens arrêteraient de croire à ce principe qui gouverne notre monde. Mais la question sous-tend une autre vision de la religion. Il s'agit de connaître l'origine des religions pour comprendre si ce qui pousse l'homme à croire en un Dieu peut être effacé. Il est vrai que l'on rattache souvent le fait religieux à une peur éprouvée par l'homme devant les forces de la nature dont il dépend et auxquelles il ne peut se soustraire. Dès lors, le développement des sciences pourrait-il mettre fin à cette croyance conçue comme exutoire de l'angoisse ? La maîtrise sur la nature ne peuvent pas donner aux hommes des moyens efficaces plutôt que des rites pour prendre en main leur existence ? De même, les religions ont souvent été considérés comme la domination de l'Eglise où se regroupe les croyants et les membres d'une même obédience sur le reste de la population. Les différentes critiques au cours des siècles visaient donc à purifier, voire à faire disparaître la religion, conçue souvent comme une illusion néfaste. Amener le bonheur sur terre, n'est-ce pas rendre inutile les religions ? Pourtant, croire que l'homme n'a la foi que parce qu'il a peur, c'est avoir peu d'estime pour l'espèce humaine. Même si on refuse l'existence d'un Dieu, ne peut-on pas considérer que le sentiment religieux vient de la nature humaine elle-même et qu'à ce titre la religion existera tant que l'homme survit ?

« ressentir ce ravissement divin.

Dans l'antiquité, Plotin reconnaissait un sentiment similaire à la base de la religion.Pour lui, l'évidence religieuse était atteint dans la contemplation et la religion s'expliquait par l'amour..

Ce sentimentexistera donc toujours dans le cœur de l'homme.

La religion n'est qu'une illusion qui peut-être dépassée 1.

La religion n'est que la réaction de peur face au monde Pourtant, il semble que le sentiment religieux soit lié plutôt à la nature humaine plus qu'à l'existence d'un Dieu.Bergson en réfléchissant sur ce qu'il appelle, la religion statique, met en évidence cette situation particulière del'homme face à la nature.

Pour lui, la religion statique permet de se prémunir contre l'angoisse de mort.

Si lesanimaux ne savent pas qu'ils doivent mourir, l'homme, lui, sait qu'il est voué à disparaître.

Ce qui constituait déjàpour Pascal, toute la misère humaine et toute l'activité humaine.

Dans ses Pensées, le philosophe mathématicien, affirmait en effet que l'homme, voyant sa faiblesse et sa disparition, faisait tout pour se « divertir », pour fuir lapensée de sa condition.

Pour Bergson, la religion rassure parce qu'elle apporte avec elle l'image d'une vie après lamort, de l'éternité qui était propre à Dieu.De plus, il faut bien voir que l'homme se trouve dans un monde où règne l'imprévu.

Pour Bergson, dans Les deux sources de la morale et de la religion , l'application de l'intelligence à la vie introduit le sentiment de risque.

L'instinct animal est infaillible et sûr de lui-même.

L'intelligence, elle, connaît une marge d'erreur.

Dès lors les rites religieuxauront pour objectif d'essayer d'amenuiser les risques et l'imprévisibilité de la nature.

Même s'il ne faut pasconfondre croyance et magie, les deux croyances semblent avoir la même origine.Ainsi, Freud, en travaillant sur les mécanismes psychismes, tend à ramener la croyance religieuse à un mécanismede défense créé par le psychisme humain.

Face à la peur d'un monde incompris, des dangers qu'il comporte, l'hommeinvente des dieux pour s'apaiser : « l'angoisse humain en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règnebienveillant de la Providence divine.

» ( L'avenir d'une illusion ) Déjà dans l'antiquité, Épicure et Lucrèce voyaient dans la peur de l'homme devant la nature, l'origine de l'idée de Dieu.

Les religions de l'époque divinisaient les élémentsnaturels pour tenter de les maîtriser grâce à des rites, des offrandes et des sacrifices.

Elles attribuaient chaquephénomène naturel à l'intervention d'un dieu.

En expliquant la nature et en évacuant l'ignorance et la peur desphénomènes, la science évacue donc en partie le besoin de croyance scientifique.

Vico(auteur de La science nouvelle ) voit dans la création d'un dieu la réaction face à un événement naturel qui a effrayé les premiers hommes, la foudre.

Dès lors, ils ont inventé un dieu et y ont cru.Pour Hobbes, comme pour Hume, la croyance religieuse découle d'un sentiment d'impuissance devant la fragilité dela destinée humaine. On voit donc qu'un grand nombre de philosophes ont attribué une même origine à la religion. Mais si cela est dans la nature de l'homme, peut-on lutter contre ces peurs ? La science et le développementtechnique ne peuvent-ils pas nous apporter du réconfort ? 2 La science peut expliquer le monde et le rendre moins terrifiant - De plus, l'esprit scientifique tend à chasser les croyances de toutes sortes.

Il considère celles-ci comme desfictions, des illusions inventées par l'homme pour échapper à l'angoisse d'un monde hostile et de la finitude de l'êtrehumain.

En effet, l'évidence mathématique, par exemple, ne demande rien d'autre qu'une intelligence claire etdistincte, à la raison.

L'évidence est sa propre marque et n'est suspendue à aucune à aucune attitude de croyanceet ne lui laisse aucune place.

L'esprit scientifique comme nous l'avons dit en introduction, ne cherche les causes etles fonctionnements de notre monde dans le réel immanent.

Laplace disait ainsi que le monde entier est gouvernépar les lois et qu'un esprit scientifique qui pourrait connaître l'histoire entière de l'univers pourrait prédire l'avenir del'univers.

Tout est régi scientifiquement par des lois selon la science et nulle besoin de faire intervenir un Dieu pourexpliquer le monde.

Ainsi, par exemple, la théorie du big bang expliquant la création de l'univers par une gigantesqueexplosion s'oppose à la croyance chrétienne de la création du monde en sept jours par Dieu.

Cette manière depenser scientifiquement vient de ce que l'on appelle le matérialisme qui tente de ramener tous les phénomènes à lamatière, sans ajouter d'entités extérieures dans l'explication, selon la règle établie par Guillaume d'Ockham.

Lemonde n'est plus alors que ce qu'il est pour nous, tel qu'il nous apparaît.

Il n'y a plus d'espoir à aller chercher dansune vie ultérieure puisque notre vie se résume à celle que nous vivons.

Mais surtout comme le disait Sartre, s'il n'y aplus de réalité transcendante( séparée de celle que nous connaissons) la vie humaine n'a plus de sens, ni devaleurs, puisqu'elle n'est justifiée par aucune perfection supérieure.

Dès lors, l'esprit scientifique vise à détruire lacroyance religieuse puisqu'elle tend à expliquer un monde évacué de tout dieu et de toute autre réalité que la notre . - De plus, de nos jours, le développement technique tend à maîtriser la nature et enlève une grande partd'imprévisibilité aux actions humaines.

Nous n'avons par exemple plus peur de la foudre, non seulement parce que lascience nous en a expliqué l'origine et le fonctionnement mais aussi et surtout parce que nous avons mis en placegrâce à la technique des para-tonnerres, etc...

qui nous protègent du phénomène.

La technique nous protègecontre le monde naturel.

Descartes voyait déjà que la science et sa mise en pratique dans la technique pouvaitrendre l'homme "comme maître et possesseur de la nature." Il semble dès lors que les techniques démontrentaujourd'hui l'impuissance des rites religieux, censés attirer la bienveillance de dieu.

Il y a des moyens pour luttercontre les malheurs qui nous arrivent et ces moyens efficaces sont les techniques et non les pratiques religieuses.

3.

La religion, illusion, disparaîtra avec l'avènement d'un monde meilleurFeuerbach et Marx se livrent tout deux à une lutte contre la religion.

Feuerbach dans L'essence du christianisme se livre à une étude de la signification et d'interprétation des faits religieux.

Pour lui, ce que nous trouvons en Dieu,c'est l'homme même qui s'y projette, se personnifie.

Tous les attributs des dieux pourraient alors être rapportés àl'existence humaine elle-même.

Mais de fait, en projetant en Dieu ces caractéristiques, les hommes s'appauvrissent.Il écrit ainsi : « Pour enrichir Dieu, l'homme doit s'appauvrir pour que Dieu soit tout, l'homme doit n'être rien.

» Marxva plus loin que son maître et essaie d'expliquer la projection humaine par les conditions historiques et matérielles.. »

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