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Y a t-il un sens à parler de vérité culturelle ?

Publié le 27/02/2008

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En ce sens la culture est consubstantielle à l'être, et même il n'y a d'être que dans la culture. "Par "culture" nous entendons l'ensemble des formes acquises de comportements qu'un groupe d'individus, unis par une tradition commune, transmettent à leurs enfants. Ce mot désigne donc, non seulement les traditions artistiques, scientifiques, religieuses et philosophiques d'une société, mais encore ses techniques propres, ses coutumes politiques et les mille usages qui caractérisent sa vie quotidienne." M. Mead, Sociétés, traditions et techniques. Une telle définition traduit l'étendue de ce que l'on entend par culture et prouve à quel point celle-ci intervient dans toutes les expressions de la vie. L'idée du sujet qui consiste à "juger" sa culture n'est pas seulement l'idée exprimée par Montesquieu selon laquelle une culture n'est pas un universel que l'on doit considérer comme la norme, mais plus que cela encore l'idée que l'on puisse se situer à l'égard de sa propre culture comme un observateur impartial. Cette attitude est très difficile à obtenir ne serait-ce que selon une explication linguistique : notre langue conditionne définitivement notre approche du monde. "Tout le passé culturel est inhérent à l'acquis linguistique" Duméry, Philosophie de la religion. Par ailleurs, la pérennité d'une nation n'est assurée qu'à la condition que ses citoyens s'identifient aux exigences et aux buts de celle-ci.

« du mal à retrouver leurs propres valeurs et leurs croyances sous la puissance impérialiste.

En ce sens, on ne peutparler de « vérité » culturelle, mais de tentative pour faire accroire qu'il en existe.

La culture est un moyen dedomination, d'ailleurs effectif non seulement d'un peuple à l'autre, mais au sein d'une même société, entre lesclasses sociales.

Conclusion : Lévi-Strauss, Race et Histoire : « On préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit.

[…] Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie.

» Ainsi celui qui juge les autres cultures comme inférieures à la sienne, c'est aussi celui qui croit qu'il peut exister une véritéculturelle, en occurrence celle de sa propre culture. Lévi-Strauss: « Est barbare celui qui croit à la barbarie.

» Qui n'a pas accusé autrui de se comporter en barbare ? Quel peuple n'a pas accusé d'autres peuples d'être desbarbares ? Lévi-Strauss, grand anthropologue français, souligne, dans Race et Histoire, d'où est extrait notrecitation, ce trait propre à toute société, qu'est l'ethnocentrisme : chaque ethnie, c'est-à-dire chaque peuple, atendance à se penser comme étant au centre du monde, à considérer ses coutumes, ses mœurs, ses règles, sescroyances, ses modes de penser,...

comme meilleurs que ceux ethnies ou des peuples différents, comme si sa tribu,son village, son clan, son pays, sa culture étaient plus représentatifs de l'humanité que tous les autres.

Ainsi lebarbare, le non civilisé c'est toujours l'autre; l'autre au sujet duquel on raconte toute sorte d'horreurs ou d'atrocitésainsi des Vikings, des Huns, des Goths, des Tartares, Mongols, des Chinois..., sans parler de tribus sauvages au finfond de l'Afrique ou de l'Amazonie, etc.

Or, peut-être commence-t-on à ne plus être un barbare, ou commence-t-onà être un homme civilisé, le jour où l'on reconnaît qu'on est le premier, peut-être, à être capable de se comporter enbarbare.Le mot "barbare" - barbaros en grec- signifie à l'origine "l'étranger qui ne parle pas grec" : on pouvait être étranger àAthènes, venir de Corinthe ou de Thèbes, on était alors un xénos, un étranger certes, mais un étranger qui parlaitgrec; en revanche les Egyptiens, les Perses, etc.

étaient appelés "barbares".

Pour les Romains, de même, lesbarbares étaient ceux qui ne parlaient pas latin, ou ceux qui, malgré la colonisation et la construction de l'empireromain, n'avaient pas été latinisés, et qui se situaient donc au-delà des frontières de l'empire.

Or ces peuplesextérieurs ont fini par envahir l'empire romain et renversé son ordre : c'est ainsi qu'on parle encore dans les livresd'histoire de l'invasion des barbares.

La phrase de Lévi-Strauss est quelque peu dérangeante: car elle revient àcondamner l'usage de mot barbare.

Celui qui accuse l'autre de barbarie est lui-même un barbare.

Mieux, c'est celui-là même qui est réellement un barbare.

Pourquoi ? Parce qu'accuser autrui de violences et d'atrocités, de cruauté,de sauvagerie...

croire que l'autre est un barbare, c'est supposer que soi-même on ne serait pas capable de mauxsemblables.

Est civilisé celui qui admet bien plutôt que tout homme, à commencer par soi, est capable du pire.. »

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