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Y a-t-il pour l'homme un besoin de beauté ?

Publié le 27/02/2008

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Le besoin est ce qui nécessaire à la vie. Dans un premier temps, on pense au besoin de se nourrir, de boire, de se vêtir, de dormir, d'avoir un logement etc. Viennent ensuite des besoins plus seconds comme travailler, se divertir. La beauté ne semble pas a priori faire partie des besoins fondamentaux de l'être humain. Aussi, pour mesurer le véritable besoin de beauté, il faut s'imaginer un monde qui serait sans beauté, sans art. Serait-il possible de vivre dans un monde dépourvu de beauté ? Certes, l'homme pourrait survivre sans art, comme le bon sauvage de Rousseau. Mais l'histoire nous a démontré au contraire que l'homme a toujours vécu en société, qu'il y a toujours eu de l'art, que c'est cela même la marque de son humanité. L'art apparaissant en même temps que l'homme, on est en droit de s'interroger sur le caractère naturel de l'art, sa nécessité. Il faut voir alors le problème d'une manière plus métaphysique et interroger ce qui pousse véritablement l'homme à avoir besoin de beauté.

« XIXe siècle, mais il se prolonge, au moins indirectement par Nietzsche, dans une interrogation qui est encore lanôtre, de la philosophie sur son langage.

N'oublions pas son célèbre aphorisme « Sans la musique serait une erreur.

»Crépuscule des idoles, Maximes et pointes, § 33. La beauté semble être un besoin vitale pour l'homme. 3) La beauté comme essence de la vie.

Pour Nietzsche, la musique ne constitue pas un des agréments accessoires, utiles ou nécessaires de la vie, elle est,bien plus, le signe de la perfection de la vie, elle exprime la vie en soi, en tant que telle, dans sa perfection, dansson essence la plus intime.

Telle est la conviction de Nietzsche, inébranlable, d'un bout à l'autre de sa fluctuantecarrière, qu'il s'exprime dans ou hors de la métaphysique, et en dépit de toutes les vicissitudes de sa penséechangeante et en devenir.

Sans musique, la vie serait une erreur, de même que, sans pardon, bonté ou infinitude,Dieu serait une erreur, un concept raté ou un diable boiteux.

La musique est partie intégrante de l'essence de la vieou, si, comme Nietzsche, on se méfie de ce mot emprisonnant, de sa « perfection ».

la musique est la révélation dumonde, une vérité plus profonde que toute religion et toute philosophie, comme déjà l'écrivait Beethoven à peu prèsau même moment que Schopenhauer.

La musique dit le monde, dit ce que les mots ne peuvent exprimer, elle révèlela réalité plus profondément que tout autre mode d'expression et même que tout autre art.

« C'est un art si élevé,écrivait Schopenhauer, et si admirable, si propre à émouvoir nos sentiments les plus intimes, si profondément et sientièrement compris, semblable à une langue universelle qui ne le cède pas en clarté à l'intuition elle-même ».

Maisla volonté, qu'est-ce d'autre que les désirs, les sentiments, les affects divers, la joie et les souffrances des hommesen particulier ? Dans le Drame musical grec , Nietzsche cite à nouveau Schopenhauer pour le reprendre à son compte : « La musique touche immédiatement le cœur, car elle est la véritable langue universelle, partoutcomprise ».

Du point de vue psychologique, Nietzsche reprendra cette idée en écrivant dans Par-delà le bien et le mal (§ 106) que, « grâce à la musique, les passions jouissent d'elles- mêmes ».

Ou encore : « La musique [est] le reflet de toutes les activités etconduites humaines » ( Le Voyageur ...

§ 156).

la musique exprime, mieux que tout autre art, la volonté de puissance, elle-même encore mieux traduite parl'art, « stimulant à la vie », que par les autres véhicules et moyensd'expression, comme, par exemple, le langage : « menteur, sourd-muet etmétaphysique ».

le but qu'il lui assigne est, non pas la gaieté à tout prix,dont on a vu plus haut les effets d'après-coup, comme le mal aux cheveuxaprès l'ivresse, mais la perfection, l'achèvement des états du corps et dudésir, surtout des affects, sentiments et passions, y compris par le jeucathartique et reposant (ou apaisant) de la mélancolie.

Les passions doiventainsi se « spiritualiser » ou se « sublimer » par les rythmes, les mélodies et lesharmonies de la musique.

C'est ainsi que le corps et l'âme deviennent légers,« de belle humeur » : autrement dit, la musique est non point un narcotique,un opium du peuple (« et qui n'est pas “peuple”, en l'occurrence ? » demandeNietzsche dans la suite du texte), mais le moyen de la, du dépassement desoi, de l'accomplissement physique et moral sans négation de soi et sansnégation de la vie ni du corps.

La beauté, la musique est nécessaire à la vie,c'est un véritable besoin.

Conclusion.

Les explications de Schopenhauer et de Nietzsche ont mis au jour les raisons métaphysiques de beauté de l'hommequi, pour l'un permet d'échapper aux souffrances de la vie et pour l'autre, au contraire, de la stimuler.

Sans cestimulant, la vie n'est rien, elle se dégrade et s'affaiblit.

Ce besoin de beauté se traduit par le besoin de fuir lequotidien, de l'embellir, d'oublier la grisaille.

Mais cela ne revient-il pas à l'analyse de Schopenhauer ? Trouver dansla beauté un aspect divin des choses que nous peinons à retrouver, nous permettre de voir les choses en dehors dubesoin.

Nous avons besoin de nous échapper du besoin qui nous enchaîne aux choses.

La beauté répond à notrebesoin de liberté, qui lui non plus ne s'éteindra jamais.. »

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