Devoir de Philosophie

Y a-t-il contradictoire à parler d'un inconscient psychique ?

Publié le 16/01/2010

Extrait du document

  • "psychique" renvoie à "âme" (psyché"), donc, aussi, à "esprit". On sait que l'âme s'oppose au corps, que l'esprit s'oppose à la matière. Cf. dualisme cartésien : on a d'un côté la substance pensante, l'esprit, à qui on attribue les phénomènes conscients, et de l'autre, la substance matérielle. Le psychisme, c'est quelque chose de réellement existant, qui se tient derrière nos pensées, qui en est l'origine, qui les retient, etc. C'est donc aussi notre intériorité, notre personnalité profonde.

  • parler d'inconscient psychique c'est donc dire qu'il existe en nous quelque chose comme un inconscient, soit que tout notre psychisme, la substance pensante, soit considérée comme toute entière inconsciente, soit qu'une partie de celui-ci est inconsciente, et l'autre, consciente; il faut bien distinguer l'inconscient comme entité, des actes ou sensations inconscients. Cf. distinction entre "avoir un inconscient", et "faire quelque chose de façon inconsciente" : dans le deuxième exemple, on n'a pas besoin de supposer quelque chose en notre âme qui serait à l'origine de tout ce qui est inconscient. D'ailleurs, historiquement, il a fallu attendre  Freud pour avoir cette conception d'un inconscient "réellement" existant, d'une entité à part entière. Jusqu'alors, tout ce qu'on faisait inconsciemment relevait plutôt du corps. Cf. le concept de passion, rencontre, chez Descartes, entre le corps et l'âme (et très souvent, influence du corps sur l'âme). 

  • « C. Freud qualifie d'inconscient tout processus psychique dont l'existence nous est démontrée par ses manifestationsmais dont par ailleurs nous ignorons tout, bien qu'il se déroule en nous.Les lapsus sont des erreurs de langage qui échappent à ceux qui parlent et qui ont un caractère involontaire.

    Parexemple, le locuteur dit le contraire de ce qu'il voudrait dire.

    Freud cite le cas d'un président qui, dans son discoursd'ouverture, dit : « je déclare la séance close.

    » Les lapsus ou actes manqués (oubli d'un nom propre, par exemple)sont pour Freud des « actes psychiques complets ».

    Ils témoignent d'un désir inconscient et résultent del'interférence de l'expression de ce désir avec ce qu'on voudrait ou devrait consciemment dire. + Le rêve est la voie royale de l'inconscientLe rêve a le plus souvent un caractère incompréhensible et absurde.

    Pour Freud, le rêve est l'expression d'un désirinconscient qui ne peut s'exprimer du fait de la censure qui, bien que relâchée dans le sommeil, continue à s'exercer.Le désir ne peut donc s'exprimer que d'une façon déguisée en utilisant en particulier un langage symbolique.

    Le rêveprésente donc un double contenu : un contenu manifeste absurde, incohérent, le rêve tel qu'il apparaît à celui quien fait le récit ; un contenu latent, c'est-à-dire une organisation de pensées, un discours, exprimant un ou plusieursdésirs, le rêve tel qu'il apparaît une fois déchiffré.

    L'investigation psychanalytique permet le passage du contenumanifeste au contenu latent d'un rêve.

    Le rêve, dit Freud, est « la voie royale de l'inconscient ». «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans lavie psychique.»Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région dupsychisme humain, chargée de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirssexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

    Ainsi, pour Freud, rien de ce quenous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'undésir inconscient.

    D'où les lapsus ou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

    Partant duprincipe, établi à travers l'étude de nombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirsrefoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont les désirs inconscients àl'ouvre chez les individus.

    En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisseset de les faire sortir de leurs névroses. « Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique, vous intéressera sous plusieurs rapports.Il voyage en chemin de fer.

    Le train s ‘arrête en pleine campagne.

    Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il faut songerà se sauver, traverse tous les compartiments du train et tue tous ceux qu'il rencontre : conducteur, mécanicien,etc.A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.

    Sur un chemin de fer italien on transportait un fou dans uncompartiment réservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le même compartiment.

    Le fou tuale voyageur.

    Le rêveur s'identifie donc avec le fou et justifie son acte par la représentation obsédante, qui letourmente de temps à autre, qu'il doit « supprimer tous les témoins ».

    mais il trouve ensuite une meilleure motivationqui forme le point de départ du rêve.

    Il a revu la veille au théâtre la jeune fille qu'il devait épouser, mais dont ils'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.

    Vu l'intensité que peut atteindre chez lui la jalousie, il seraitréellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.

    Cela signifie : il la considère comme si peu sûre qu'il auraitété obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur son chemin, car il eût été jaloux de tout le monde.

    Nous savonsdéjà que le fait de traverser une série de pièces (ici le compartiment) est le symbole du mariage.A propos de l'arrêt du train en pleine campagne et de la peur d'un accident, il nous raconte qu'un jour où ilvoyageait réellement en chemin de fer, le train s'était subitement arrêté entre deux stations.

    Une jeune dame qui setrouvait à côté de lui déclare qu'il va probablement se produire une collision avec un autre train et que dans ce casla première précaution à prendre est de lever les jambes en l'air.

    Ces « jambes en l'air » ont aussi joué un rôle dansles nombreuses promenades et excursions à la campagne qu'il fit avec la jeune fille au temps heureux de leurspremières amours.

    Nouvelle preuve qu'il faudrait qu'il fût fou pour l'épouser à présent.

    Et pourtant la connaissanceque j'avais de la situation me permet d'affirmer que le désir de commettre cette folie n'en persistait pas moins chezlui.

    » FREUD, « Introduction à la psychanalyse » (1917). + Le symptôme névrotique a une signification cachéeLa névrose se caractérise par des obsessions, des manies, des angoisses qui peuvent perturber le comportementmais qui, à la différence de la psychose, ne détruisent pas la personnalité.

    Les symptômes sont souvent descomportements absurdes dont la signification est cachée.

    Ainsi, par exemple, Freud raconte le cas d'une jeune fillequi, chaque soir avant de pouvoir dormir, devait accomplir un cérémonial long et compliqué, exigeant en particulierque la porte qui séparait sa chambre de celle de ses parents restât ouverte.

    L'analyse a révélé qu'elle avait desdésirs incestueux pour son père et que, par ce cérémonial, elle empêchait ses parents d'avoir des relations entreeux. II- Pourtant, comment dire qu'une substance pensante produit autre chose que la pensée ? Qu'il y auraitdes pensées inconscientes ? Ne paraît-il pas plus "logique", "sensé", d'attribuer cela au corps ? cf.

    tradition classique (enfin, cartésienne plutôt) pour laquelle l'esprit est le domaine de la pensée consciente, A. B.. »

    ↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

    Liens utiles