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VIE ET PHILOSOPHIE DE CONDILLAC ?

Publié le 24/05/2009

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Étienne Bonnot de Condillac naquit à Grenoble en 1715. De fréquentes maladies, auxquelles son enfance fut exposée, retardèrent son développement intellectuel. Obligé de s'interdire tout travail, à cause de la faiblesse de sa vue, il parvint jusqu'à l'âge de douze ans sans avoir encore appris à lire. Emmené à Paris par son frère l'abbé de Mably, il entra dans les ordres, reçut l'abbaye de Mureaux, puis celle de Flux, près de Beaugency, mais n'exerça jamais ses fonctions ecclésiastiques. Lié avec Diderot et J.-J. Rousseau, il se consacra exclusivement à la littérature et à la philosophie. En 1757, Marie Leczinska l'appela à diriger l'éducation du jeune Ferdinand, duc de Panne, petit-fils (le Louis XV. Deux ans après, Condillac remplaça l'abbé d'Olivet à l'Académie française, unis il ne prit jamais part aux travaux de l'illustre Compagnie. Décidé à vivre dans la retraite, il refusa la charge de précepteur (les enfants du Dauphin (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X), et s'adonna tout entier à la composition de ses ouvrages. Il mourut en 1780.
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« puis, d'analogie en analogie, il arriva à tout représenter par des mots.Les qualités d'une langue bien faite sont, d'après Condillac : l'analogie, la simplicité et la précision; niais il oublie larichesse qui la rend capable de suffire à tous les besoins de la pensée.

3.

Théories logiques. — Condillac montre bien les rapports qui unissent la logique à la psychologie; mais l'idée étroite et incomplète qu'il s'est laite de la nature humaine, se fait sentir dans les règles qu'il donne pour la directionde l'esprit.Il attaque la règle d'évidence donnée par les cartésiens, en prétendant qu'elle est incomplète, parce qu'il faut unsigne pour reconnaître l'évidence.

Selon l'expression de Laromiguière, i1 a mis une enseigne à l'évidence, ensoutenant que ce qui fait l'évidence d'une proposition, c'est l'identité des termes, et que ce qui fait l'évidence d'unraisonnement, c'est l'identité des propositions qui le composent.

Aussi, est-ce dans la notion d'identité, queCondillac prétend trouver le critérium de certitude.

Mais, outre que ce mot identité n'offre pas un sens précis, lanotion qu'il exprime ne saurait être le signe de la vérité; car aller du même au même, c'est traduire une chose dedeux manières différentes; ce n'est pas reconnaître l'impossibilité de nier ou d'affirmer d'une manière opposée.D'ailleurs, dans une proposition, l'attribut n'est pas toujours identique au sujet; et, dans un raisonnement, lespropositions successives qui le composent ne sont pas identiques, autrement, on pourrait les remplacer les unes parles autres.

De plus, partout où l'esprit conclut par identité, il ne marche pas; proclamer le critérium de l'identité,c'est doue nous condamner à l'immobilité.Condillac préconise la méthode d'analyse : « Nous n'aurons pas à chercher, dit-il dans sa Logique, comme on l'a faitjusqu'à présent, une nouvelle méthode à chaque étude nouvelle; l'analyse doit suffire à toutes, si nous savonsl'employer.» Mais il absorbe la synthèse dans l'analyse, en faisant de celle-ci une décomposition suivie d'unerecomposition.

Par suite, il combat la synthèse et s'élève contre l'abus des définitions; il dit de ces dernières qu'ellesdoivent être le résumé de ce que l'on a dit, plutôt que le principe de ce que l'on va dire.Ainsi que l'observe avec raison Robert, « Condillac ne discute nulle part avec quelque étendue les grands problèmesde la spiritualité de l'âme, de l'existence de Dieu, de la liberté, du bien et du mal.

» « Les pentes de sa philosophie, »dit Cousin, « le conduisaient à des opinions que repoussaient sa raison et les bienséances de son état.

» Il admetavec Descartes que l'âme est distincte du corps ; il prétend même contre Locke que Dieu ne pourrait pas donner àla matière la faculté de penser.Il est inutile de faire remarquer le désaccord qu'il y a entre cette théorie franchement spiritualiste et celle dont nousavons parlé plus haut qui ramène le moi à une collection de phénomènes.

C'est par une inconséquence semblableque Condillac admet le libre arbitre, après avoir ramené la volonté au désir, et qu'il démontre l'existence de Dieu ens'appuyant sur le principe de causalité : « Dieu ne tombe pas sous les sens, mais il a imprimé son caractère sur leschoses sensibles; nous l'y voyons, et les sens nous élèvent jusqu'à lui.

» Il est plus conséquent avec ses théoriesde la sensation, lorsqu'il fait consister la moralité dans la conformité de nos actions avec les lois, lesquelles ne sontque des conventions faites par les hommes et dictées par les besoins de la nature humaine.« Sans se faire le champion des idées reçues, sans donner à sa pensée le ressort d'une lutte contre les novateursdangereux ou contre la crédulité vulgaire: Condillac fait de la science et ordonne un système.

Comment cet homme,si étranger au prosélytisme de quelques-uns de ses contemporains, pouvait-il s'inquiéter des conséquencespratiques de ses doctrines? Il n'a qu'une passion, l'amour de l'étude...

Par ses défauts comme par ses qualités,Condillac est, dans la philosophie pure, l'homme du dix-huitième siècle »Les conséquences que Condillac ne tira pas de son système furent admises par ses successeurs.

A Condillac serattachent Helvétius, Saint-Lambert, d'Holbach et Lamettrie, qui professèrent ouvertement le matérialisme.. »

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