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Vie et oeuvre de Gottfried-Wilhelm LEIBNIZ

Publié le 23/03/2009

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Né à Leipzig en 1646, fils d'un professeur de droit à l'Université de Leipzig, Gottfried-Wilhelm Leibniz fit successivement de la philosophie et des mathématiques. Il s'intéressa aussi au droit, à la politique et aux questions religieuses ; rien ne le laissa indifférent. Il fut l'homme politique le plus intrigant et le plus actif de sa période ; son rêve était de fonder une vaste confédération des États européens. Après avoir été conseiller à la haute cour de Justice de l'électeur de Mayence, il est chargé de missions diplomatiques à partir de 1672. Il entre à cette occasion en relations avec les savants du monde occidental et est au courant de toutes les questions mathématiques, physiques et philosophiques du moment. Il découvre en 1676, en même temps que Newton, le calcul infinitésimal, et, en physique, il invente les théories de la force vive. En même temps, Louis, XIV, Charles XII et Pierre le Grand sont l'objet de ses sollicitations pour fonder un État européen ; il vise aussi dans le même projet, l'unification des deux Églises catholique et protestante. Nommé en 1676 par le duc de Brunswick-Lunebourg au poste de bibliothécaire-historiographe, il se charge d'écrire l'histoire de la maison de Brunswick, tout en étant secrétaire de la secte occultiste des Rose-Croix et en se consacrant surtout à ses œuvres philosophiques :

Essai philosophique sur l'entendement humain, 1690 (contre Locke). Nouveaux essais sur l'entendement humain, 1704. La théodicée, 1710.

Les principes de la nature et de la grâce, 1714.

Enfin, la synthèse de son système résumé à la demande du prince Eugène de Savoie: la Monadologie, 1714, sans compter d'innombrables opuscules et courts traités.

Leibniz se promenait à 15 ans en se demandant déjà s'il allait opter pour le mécanisme cartésien ou pour les causes finales d'Aristote. Son œuvre est une composante de ces deux influences. Tout en croyant en la toute-puissance de la Raison, il réintègre dans l'univers la force, le dynamisme et le point de vue de l'individuel concret.

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« f) Toute monade est « sans fenêtres », c'est-à-dire sans aucun moyen de communiquer efficacement avec lesautres monades dont elle a le sentiment plus ou moins clair suivant qu'il est éprouvé ou perçu ou compris.

Mais toutce qui lui arrive, lui arrive en vertu d'une loi propre de développement et d'une causalité interne.

De même queMalebranche ne pouvait concevoir l'action des corps entre eux puisque la loi physique possédait seule, dansl'Étendue intelligible, la causalité effective, — de même Leibniz ne conçoit pas l'interaction des corps parce quechacun d'eux est un être développant dans le temps ses possibilités selon sa loi particulière de développement etcontenant d'avance en soi tous les possibles qu'il réalisera.

Par exemple, il semble que ce coup de poing que je viensde recevoir est la cause de ma douleur et de l'ecchymose de ma figure ; pure illusion ! nous répondent en chœurMalebranche et Leibniz.

Ils donneront ensuite une explication différente de la chose : l'un (Malebranche) dira qu'àl'occasion d'un coup, le sang se porte à l'endroit frappé et le congestionne en vertu d'une série de lois physiques,pendant qu'en vertu du parallélisme j'ai un état de conscience de douleur ; l'autre (Leibniz) dira qu'il était prévudepuis toujours dans mon développement qu'à cet instant précis j'aurais une ecchymose et la douleur qui en est laperception, de même qu'il était inscrit dans le développement de mon agresseur qu'il étendrait le poing en avant ; ilne nous reste plus qu'à admirer comment par une providence intelligente, tout est réglé pour que ma douleur et monecchymose suivent le coup de poing de l'adversaire si minutieusement et si parfaitement que l'on pourrait croire quece coup est la cause de ces effets ! B — La Théorie des petites perceptions.

Chaque monade, on l'a vu, est un infini puisqu'elle a la représentation del'univers entier.

» Elle est un miroir de l'univers ».

Représentation confuse puisqu'en fait nous n'avons l'impression depercevoir qu'une misérable portion de l'Univers et que nous ne percevons pas l'influence des planètes ni latempérature du monde, ni la voix de ceux qui parlent en Australie.

Illusion !...

Leibniz révèle ce que nous appelonsaujourd'hui l'inconscient et qui a connu tant de succès.

Leibniz l'appelle « les petites perceptions », ou « lesperceptions non remarquées ». a) Leibniz distingue d'abord entre « percevoir » et « apercevoir ».

On n' « aperçoit » pas tout ce qu'on « perçoit ». b) Il y a en nous des états psychologiques inconscients dont nous prenons conscience à l'occasion : sensationsuniformes et continues (bruit habituel), petites sensations dont on ne saisit que le total (bruit d'une forêt),sensations non perçues par attention à autre chose, souvenirs oubliés. c) En dehors des faits, le raisonnement prouve (application du calcul infinitésimal) qu'il y a partout un principe decontinuité et que tous les intermédiaires se trouvent entre une forme et une autre, et que par conséquent il y a uninconscient total d'autant plus infini qu'il est loin de la conscience claire, comme il y a un subconscient restreintfaisant frange autour de la conscience.

Ces petites perceptions sont ainsi « au-dessous du seuil de la conscience »; or, ce sont elles qui nous unissent à l'univers entier. d) Leibniz soupçonne le rôle considérable de ces états inaperçus.

Par eux nous percevons l'univers.

Si nous pouvionsprendre conscience à n'importe quel moment du contenu de notre inconscient, nous aurions la connaissance clairede l'univers entier comme Dieu lui-même le connaît.

Notez que notre connaissance par les sensations est elle-mêmela frange subconsciente pour ainsi dire de la connaissance par les idées claires et distinctes. Si nous pouvions prendre conscience de ce contenu de notre inconscient nous aurions d'un seul coup sous les yeuxnotre passé, notre avenir, c'est-à-dire que nous serions au-delà du temps. Ces états inconscients sont la source obscure de beaucoup de désirs et d'efforts que nous accomplissons sans enchercher les ressorts. Enfin, grâce à l'inconscient, le problème des idées innées est résolu : Descartes croyait les idées « innées » et nousretrouvions (comme dans la réminiscence de Platon) les idées des choses dans la Science, c'était cela « découvrir», et Locke (que nous verrons bientôt) disait que tout ce qui est dans l'intelligence vient des sensations, d'uneélaboration des sensations (doctrine qui nie l'esprit).

Leibniz se glorifie d'avoir trouvé l'accord : les idées sont bieninnées, mais elles sont inconscientes, c'est par l'expérience que nous en prenons conscience, (ce qui revient àdonner raison à Descartes).

On connaît la formule par laquelle Leibniz répondait à Locke pour qui « Il n'y a rien deplus dans l'intelligence que ce qui vient des sens », il ajoutait simplement cette suite : si ce n'est l'intelligence elle-même. C — L'Harmonie préétablie.

Ceci est la suite de ce que nous disions à la fin du paragraphe sur les monades.

Toutdoit être réglé minutieusement si l'interaction des corps est une illusion.

Il y a donc une Harmonie préétablie.

Chaquemonade est un univers dont elle est partiellement consciente, toutes sont comme des points de vue sur le mêmepaysage, ou plutôt elles sont un même paysage à différents moments de la nuit et de l'aube ; la pleine lumière n'estpas l'esprit, elle est sans doute Dieu. Maximum de variété puisque chaque être est a un degré particulier de clarté, maximum d'unité puisque c'est le seulet unique paysage. L'harmonie qui règle les rapports occasionnels entre les monades se double donc de l'harmonie qui est l'unité dans lavariété. D — Le meilleur des mondes possibles.

La combinaison des idées qui a donné l'univers tel qu'il est, est unecombinaison entre une infinité de possibles.

En bon mathématicien, Leibniz calcule toutes les combinaisons possibles. »

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