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Une oeuvre d'art peut-elle nous instruire ?

Publié le 27/02/2008

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La proximité de l'?uvre nous a soudain transporté ailleurs que là où nous avons coutume d'être. L'?uvre d'art nous a fait savoir ce qu'est en vérité la paire de souliers ». L'?uvre révèle la vérité du produit qui n'apparaît pas car elle est voilée sous son usage. « La toile de Van Gogh est l'ouverture de ce que le produit, la paire de souliers de paysan est en vérité.... C'est l'avènement de la vérité qui est à l'?uvre. ». Et de façon plus générale : « L'essence de l'art serait donc : le se mettre en ?uvre de la vérité de l'étant ». Il ne faut surtout pas comprendre que l'art imite le réel et montre la vérité des choses. L'art n'est pas représentatif. Il n'est pas un discours qui dirait une réalité.

« fondamentalement, l'art peut se présenter comme ce par quoi la vérité de l'Etre va se révéler.

Heidegger considèreainsi que la vérité a été voilée, au fil de l'histoire de la métaphysique, et que seul l'œuvre d'art permet sondévoilement.

Repartant de l'idée selon laquelle l'œuvre d'art est une chose qui est plus qu'une chose, elle est aussiun symbole, une allégorie.

L'œuvre d'art permet ainsi à l'homme de s'instruire et d'en revenir à la vérité de chaquechose, à la vérité de l'être (Chemins qui ne mènent nulle part).

Reprenons le célèbre exemple développé parHeidegger, celui des souliers de Van Gogh : « Nous n'avons rien fait que nous mettre en présence du tableau de VanGogh, c'est lui qui a parlé.

La proximité de l'œuvre nous a soudain transporté ailleurs que là où nous avons coutumed'être.

L'œuvre d'art nous a fait savoir ce qu'est en vérité la paire de souliers ».

L'œuvre révèle la vérité du produitqui n'apparaît pas car elle est voilée sous son usage.

« La toile de Van Gogh est l'ouverture de ce que le produit, lapaire de souliers de paysan est en vérité....

C'est l'avènement de la vérité qui est à l'œuvre.

».

Et de façon plusgénérale : « L'essence de l'art serait donc : le se mettre en œuvre de la vérité de l'étant ».

Il ne faut surtout pascomprendre que l'art imite le réel et montre la vérité des choses.

L'art n'est pas représentatif.

Il n'est pas undiscours qui dirait une réalité.

Il révèle l'être des choses, l'être de leur façon d'être en tant que produit dans le casdes chaussures.

Cette idée de révélation se retrouve chez Hegel : l'Esprit (du monde, de l'homme) a pour vocation fondamentaleson extériorisation le reprise réflexive de cette extériorisation.

L'art est l'une des modalités grâce à laquelle cetteextériorisation est rendue possible.

L'Esprit conquiert son effectivité à travers l'art.

L'art est un savoir de l'esprit,non pas le savoir d'un objet (qui serait un savoir de l'entendement) mais un savoir que l'esprit a de lui-même.

(Cfaussi : Bergson ou Kandinsky) L'œuvre d'art peut donc nous instruire.

La question devient alors celle de savoir quelle est la position adoptée parle spectateur.

Est-il simplement passif ou au contraire cette capacité qu'a l'œuvre d'art de nous instruire impliquenécessairement de la part du spectateur une attention particulière ? III.

S'instruire par l'œuvre d'art ? La possibilité que nous offre l'oeuvre d'art de nous instruire semble indissociable d'une certaine posture duspectateur.

Que l'on considère simplement le spectateur au théâtre ou le lecteur : un minimum d'attention est requis, neserait-ce que pour « suivre » le déroulement des évènements.

Cependant, on peut de la sorte simplement en resterà une lecture superficielle, en opposition avec l'idée d'une instruction.

Surgit alors la nécessité pour le spectateurd'adopter une posture plus active.

L'essentiel de ce que peut nous apporter une œuvre d'art suppose alors uneattention aux détails, une compréhension plus fine de l'œuvre.

Une lecture superficielle de l'Education Sentimentaleinterdit de saisir pleinement le regard critique porté par Flaubert sur les évènements historiques de 1930-1948.Reprenons l'idée hégélienne selon laquelle l'Esprit conquiert son effectivité à travers l'art : l'Esprit assume par là lamatérialité qui est la sienne.

C'est un moment nécessaire, il y a une nécessité d'en passer par la représentationsensible.

il doit réassumer en lui le sensible pour le libérer de sa matérialité et le spiritualiser pour que rien nedemeure extérieur à lui.

L'Esprit se doit de libérer l'empirique et le sensible de sa propre finitude sinon, lui-même nepourrait être infini.

La philosophie est nécessaire pour comprendre le sens de l'art : en d'autres termes, selon Hegelon ne peut atteindre la plénitude du sens de l'art sans avoir recours à la philosophie.

La dimension rationnelle del'intellect serait donc à postuler comme nécessaire pour saisir au plus près le sens de l'art, pour en extraire leséléments fondamentaux et s'instruire avec le plus grand profit. Nous avons ainsi pu voir que l'œuvre d'art se présente comme un moyen d'instruire le spectateur.

Cetteaffirmation est cependant soumise à condition.

Le premier niveau d'appréhension d'une œuvre d'art en reste à descaractéristiques sensibles : en se sens, l'œuvre d'art ne saurait nous instruire au sens propre car la sensibilité, si elleuns condition nécessaire de toute connaissance n'en n'est pas une condition suffisante.

Cependant, si on reste à cedegré qu'on pourrait caractériser de « non-intellectuel » ou « non- intellectualisé », il apparaît malgré tout possiblede tirer profit, dans les termes d'une instruction qui dépasserait le sens premier d'une instruction purementrationnelle, d'une œuvre d'art.

Cette dernière se présente alors comme un medium pour révéler la vérité de l'Etre, ouencore révéler l'Esprit à lui-même.

Elle offre l'opportunité pour l'individu d'appréhender des éléments du réel familiersen les replaçant dans un contexte qui les éclaire.

Séparés de leur dimension purement pragmatique, les objets duquotidien révèlent autre chose que leur pure utilité.

Pour autant, il apparaît que cette possibilité féconde que nousoffre l'œuvre d'art ne peut faire l'économie d'une certaine attitude du spectateur, tendu vers l'œuvre et ouvertactivement à elle.

Ne risque-t-on pas alors de se confronter au paradoxe selon lequel pour goûter pleinement uneœuvre d'art, pour que celle-ci nous instruise réellement, il convient au préalable d'avoir l'instruction suffisante pouren jouir…Enfin on peut également considérer que l'œuvre d'art prise pour elle-même n'est pas suffisante : elle doitêtre prise en charge institutionnellement pour satisfaire réellement cette possibilité qui lui est inhérente.

Pourreprendre les mots de Cassirer : « C'est donc une des tâches les plus importantes de la culture que de soumettrel'homme à la forme dès le temps de sa vie simplement physique et de le rendre esthétique dans toute la mesure oùla beauté peut exercer son empire ; car en effet, c'est à partir de l'état esthétique seulement et non de l'étatphysique que la disposition morale peut se développer.

» (« La valeur éducative de l'art », article).. »

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