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Toutes les croyances sont-elles irrationnelles ?

Publié le 15/08/2009

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 Les croyances religieuses ne sont pas universelles et admises par tous les hommes. Tout le monde ne croit pas en Dieu, et tout le monde n’adhère pas à une religion. Il y a des athées, c’est-à-dire des gens qui ne croient pas en Dieu, et des agnostiques, qui ne se prononcent pas sur l’existence de Dieu. La diversité des opinions vis-à-vis de la croyance religieuse nous indique par conséquent qu’elle n’est ni une évidence, ni une certitude indubitable. La croyance religieuse se distingue de l’énoncé scientifique qu’on ne peut raisonnablement pas remettre en cause. La croyance religieuse ne semble donc pas posséder le caractère rationnel de la science, qui se démontre par des raisonnements logiques, et ne peut donc être invalidée de vérité ou de fausseté. C’est pourquoi il est permis de croire ou de ne pas croire à toute personne sensée sans qu’elle n’ai besoin d’en rendre raison. Mais n’est-il pas trop facile d’abandonner la croyance religieuse à son caractère apparemment irrationnel, et ne pourrait-on chercher à la légitimer par la raison ? Puisque Newton était un fervent croyant, on peut supposer que la pensée rationnelle n’est pas incompatible avec la croyance religieuse, et qu’il s’agit seulement de deux sphères de l’esprit humain absolument indépendantes mais qui peuvent néanmoins cohabiter en un seul être. Il s’agit de se demander s’il est possible à l’homme de croire indépendamment de toute rationalité, et comment peut s’articuler en un même individu, foi et raison, croyance religieuse, et pensée rationnelle ?

« croyance elle-même qu'à son usage · Croire, en tant qu'on prétend à partir de là détenir une vérité certaine, c'est alors une attitude tout à fait irrationnelle. · La croyance est irrationnelle en cela qu'on ne connaît pas les fondements de cela même qu'on affirme comme vrai.

En ce sens, la croyance est irrationnelle par ce qu'elle n'est pasconforme aux principes de la raison qui cherche la vérité.

En plus, et conséquemment, elle estillégitime puisque s'exerce dans un domaine où elle n'a pas lieu d'être : à savoir laconnaissance. · La recherche du vrai suppose une conversion radicale qui fasse passer du plan de l'opinion à celui d'un savoir fondé en vérité.

Vaincre l'illusion est possible, à condition de résister aupremier mouvement qui nous porte à accepter ce qui s'impose à nous et malgré nous.

L'illusionrésulte en effet d'un abus de confiance : nous avons cru, à tort.

Croire, c'est s'en remettre àquelque chose ou à quelqu'un d'autre que soi pour juger.

Nous ne sommes, par conséquent,condamnés à l'illusion ou à l'erreur que pour autant que nous préférons croire que juger parnous-mêmes.

En ce sens, toute croyance qui naît d'une confiance aveugle dans le butd'affirmer quelque vérité non fondée est totalement irrationnelle, et ce en un sens absolumentnégatif pour le champ de la connaissance, car source d'illusion. · A cet égard, l'analyse que fait Descartes sur l'illusion est exemplaire.

Si l'illusion perceptive nous abuse, c'est que nous croyons le témoignage de nos sens et fondons sur lui nosjugements.

Ne pas croire, en ce cas, signifie refuser de laisser nos sens nous induire en erreuret conduire notre jugement (attitude bien plus respectable).

Un bâton plongé dans l'eau paraîtbrisé, mais si nous jugeons qu'il l'est, nous ne sommes pas victime d'une illusion, maisresponsables de notre erreur.

En elles-mêmes d'ailleurs, les données des sens ne sont ni vraiesni fausses.

Les illusions des sens obéissent à des lois d'organisation du champ perceptif toutaussi régulières que celles qui régissent notre perception dite « normale ».

On comprend alorsque l'opinion porte moins le saut de la responsabilité que l'usage qu'on en fait : elle estirrationnelle dans son usage (usage que l'on peut corriger).

C'est donc l'usage de l'opinion, quel'on sait non fondée en raison, qui est irrationnel, alors que l'opinion, par nature, n'a pas affaireà un tel rapport.® Descartes, Sixièmes réponses aux objections adressées aux Méditations. II- La question de la foi : le respect comme considération admirative mêlée de distante. · Le problème fondamental de la croyance ce n'est pas tant son existence que sa visée. Quand elle vise à se substituer au raisonnement, fondé sur la logique (c'est-à-dire lorsqu'ons'en remet à une autre instance que notre propre raison pour juger), alors elle est irrationnelleet doit être, en tant que telle combattue.

Parce qu'elle est responsable d'erreurs plusirraisonnées et illégitimes les unes que les autres.

Mais ici, nous nous attacherons à étudier cequ'il en est de la croyance, non pas comme opinion, mais comme foi. · On pourrait ainsi expliquer la formule de Pascal « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas » (formule souvent mal comprise) : en réalité, il s'agit ici de prendre consciencequ'il est des domaines, comme celui de la divinité, qui sont impénétrables à la raison, et queseule la foi peut expliquer.

Il en est ainsi de la croyance religieuse.

Son principe est par natureirrationnel, on ne peut avancer les preuves assurées de l'existence de Dieu, pour autant, la foipeut se définir comme cette intime conviction qui parle au cœur et non pas à la raison.

Il nesert donc à rien de soumettre la croyance religieuse aux cribles de la rationalité.

Elle est doncirrationnelle au second sens du terme défini, à savoir en tant qu'elle est hors de la portée de laraison (quand l'usage de l'opinion va contre la raison) · On comprend alors que toute croyance, en tant qu'elle s'apparente à la foi est irrationnelle uniquement dans la mesure où elle est hors de portée de la raison et qu'elle n'a pas à voiravec cette dernière.

On ne peut, ni ne doit, réduire la croyance comme foi à la rationalité.

Oncomprend alors que la foi est irrationnelle en tant qu'elle ne se place pas dans le domaine de laraison, elle est alors légitime en ce sens qu'elle ne prétend pas, comme on fait usage del'opinion, dire quelque chose sur la raison et la vérité rationnelle.

Elle joue sur un tout autreterrain, qui n'est pas totalement irrationnel en tant qu'elle emporte avec elle une chargesignificative forte. · De façon parallèle, on pourrait reprendre, dans cette perspective, notre analyse de l'illusion et en prolonger les conséquences : on doit la distinguer de l'erreur.

En effet, l'erreur,pour Spinoza n'est qu'une simple « privation de connaissance » (Ethique, LII, scolie de laproposition XXXV).

Nous avons beau savoir que le soleil est extrêmement éloigné de nous,nous continuons à la voir beaucoup plus proche qu'il ne l'est en réalité Or, cette croyance estrespectable en ce sens, et en ce sens seulement, parce qu'elle est l'expression d'un certainrapport au monde, témoin de la condition de l'homme dans le monde.

Elle est manifeste de lafaçon dont en se rapporte à lui originairement, et en cela elle dit quelque chose de nous.

Danscette perspective cette forme de croyance ne peut pas être dite irrationnelle, puisqu'elle ditquelque vérité sur l'homme et la façon dont il se rapporte au monde. · Par ailleurs, si tout ce qui existe à une raison d'être (selon le principe de la raison énoncé. »

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