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Toute contrainte sociale n'est-elle pas source d'oppression ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

La vie en société représente pour l'homme un grand nombre de contraintes. Les exigences de l'ordre social, qu'elles soient d'ordre politique (lois, institutions...), économique (division du travail, rapports sociaux de production, mode de circulation des richesses,...), ou culturel (croyances, traditions,...), s'imposent aux membres de toutes les sociétés humaines. Ces nécessités peuvent être vécues comme des contraintes quand elles s'opposent à la volonté individuelle. Le sujet demande si, dans ce cas, l'individu peut se résoudre à cette contrainte, y consentir ou bien s'il ne peut les vivre que comme insupportables et accablantes. Les hommes peuvent-ils vivre les contraintes sociales sans se sentir opprimés par elles ?

■    Mots clés

  • contrainte sociale : une contrainte est une violence, une entrave à la liberté d'action. Une contrainte sociale est une règle obligatoire. Les contraintes sociales sont les lois. On distingue :

–    la loi positive ou juridique ; –    la loi naturelle, principe universel valable pour la volonté de tout être raisonnable (cf. Kant).

•    oppression : une oppression est une contrainte, une domination. Opprimer, c'est soumettre à une autorité excessive, injuste ; c'est asservir, empêcher de s'exprimer.

« 3.

La société comme oppression nécessaire A.

Limites du pouvoir de la raisonOn peut douter en effet de la capacité de la raison à convertir l'oppression en une contrainte consentie.

Tout ce quilimite le désir de l'homme a dû lui être imposé sur le mode d'une violence insupportable.

C'est la dure expérience del'enfant de devoir faire l'apprentissage du renoncement à ses désirs.

La raison ne saurait être responsable de cetteintériorisation de la contrainte sociale puisqu'elle fait précisément défaut à l'enfant.

Ce n'est donc pas par choixrationnel que les hommes respectent l'interdit de l'inceste ou la prohibition de l'homicide.

La raison serait-ellecapable, après-coup, d'annuler la valeur oppressive des contraintes sociales, d'aider à y consentir ? L'homme ne saitpas renoncer complètement à ses désirs.

Ce qui dût être réprimé douloureusement au cours de son histoire,continue de l'être par les interdits sociaux (qui seraient sinon superflus).

Les contraintes sociales les plusrationnelles qui soient ne cessent jamais d'être opprimantes. B.

L'oppression sociale est intérieureAucune contrainte sociale ne pèserait sur nous si elle n'était pas relayée intérieurement par une puissance que l'onpeut appeler la conscience morale.

Le véritable obstacle à notre liberté n'est pas tant la société que cette censureintérieure qui se fait en nous garante des lois sociales.

Nous nous sentons ainsi toujours obligés et pas seulementcontraints par les nécessités sociales.

On ne les transgresse jamais sans culpabilité, quand bien même notre raisonn'y verrait que l'expression d'un ordre tyrannique et injuste.

La plus juste des révolutions a toujours mauvaiseconscience. C.

L'oppression définit l'hommeEn raison de cette oppression intérieure, parfois despotique, qu'exerce la conscience morale, l'homme est incapablede jouir d'une liberté illimitée.

Un homme qui accomplirait tous ses désirs ne survivrait pas à sa culpabilité.

Lesinterdits sociaux ne font qu'exprimer cette condition difficile qui est celle de l'humanité, c'est-à-dire celle de toutêtre civilisé.

L'humain se définit précisément par ce renoncement à la toute-puissance qui est abandonnée auxdieux.

La reconnaissance de l'interdit est au fondement de la culture.

Reconnaissance toujours pénible, voireaccablante car l'homme ne renonce jamais, au fond de lui-même, aux désirs qu'il réprime en lui. Conclusion Il n'y a donc pas que les régimes injustes qui oppriment.

La condition sociale de l'homme est d'être en proie à uneconscience morale, responsable d'un sentiment de culpabilité irréductible.

Il y a du malaise et de l'oppression entoute culture.

L'idéal d'une vie de pleine jouissance et de totale liberté n'est pas très éloigné de ce que les hommesappellent aussi l'animalité ou la barbarie.. »

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