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Toute connaissance passe-t-elle d'abord par les sens ?

Publié le 17/09/2009

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• La théorie empiriste, dont Locke est un des représentants, fait dépendre toute connaissance de l'expérience. Il n'y a pas, pour elle, d'idées innées: toutes les idées sont acquises, y compris celles des nombres, à travers des processus plus ou moins complexes selon qu'il s'agit d'idées simples qui viennent directement des sens, ou d'idées complexes qui nécessitent une élaboration. • L'induction est le processus mental qui permet de former une idée générale à partir des multiples données des sens. Aristote parlait à son sujet d'un regroupement progressif, comme des troupes qui battent en retraite. • L'empirisme philosophique et scientifique de Locke ne méconnaît pas le rôle de la réflexion rationnelle dans la formation des idées et des théories, mais il le place en second (ce qui ne veut pas dire qu'il soit secondaire).

« L'expérience dépend de l'instrument qui la rend possible. «Les instruments ne sont que des théories matérialisées.

» Bachelard, LeNouvel Esprit scientifique (1938). • Pour donner leur place à la théorie et à l'expérience dans la constitution dela connaissance, il faut relever que la connaissance du monde passe aussi parla connaissance du sujet connaissant lui-même.

C'est ce que dit Kant, quivise notamment à sortir de l'antithèse entre Locke et Descartes.• Dans l'épistémologie moderne de Bachelard, les «données» de l'expériencene sont jamais «données» spontanément, mais sont construites grâce àcertains instruments (par exemple, le calcul de la trajectoire d'une comètedépend de la précision du télescope qu'on utilise).• Les instruments eux-mêmes ne sont pas «donnés»: le scientifique lesconstruit lui-même pour tester une théorie qu'il a élaborée avant même queles «faits» qu'il décrit n'aient été rendus sensibles.

D'où l'idée que l'instrument«matérialise» une théorie: pour l'inventer, il fallait que la théorie ait déjàprévu la possibilité des données qu'elle voulait tester. SUPPLEMENT: Supposez qu'un homme, pourtant doué des plus puissantes facultés de réflexion, soit soudain transporté dans cemonde ; il observerait immédiatement, certes, une continuelle succession d'objets, un événement en suivant unautre ; mais il serait incapable de découvrir autre chose.Il serait d'abord incapable, par aucun raisonnement, d'atteindre l'idée de cause et d'effet, car les pouvoirsparticuliers qui accomplissent toutes les opérations naturelles n'apparaissent jamais aux sens ; et il n'est pasraisonnable de conclure, uniquement parce qu'un événement en précède un autre dans un seul cas, que l'un est lacause et l'autre l'effet.Leur conjonction peut être arbitraire et accidentelle.

Il n'y a pas de raison d'inférer l'existence de l'un de l'apparitionde l'autre.En un mot, un tel homme, sans plus d'expérience, ne ferait jamais de conjecture ni de raisonnement sur aucunequestion de fait ; il ne serait certain de rien d'autre que de ce qui est immédiatement présent à sa mémoire et à sessens.

HUME I - LES TERMES DU SUJET Le texte comporte deux registres de termes.

D'un côté, "réflexion" et "raisonnement" indiquent des activitésspontanées, qui procèdent de soi.De l'autre "observation", "sens", "expérience" indiquent ce que nous devons aux données sensibles, à l'extérieur,dans nos connaissances. I - ANALYSE DU PROBLEME Le problème est un problème classique dans la philosophie de la connaissance : la relation de causalité peut-elleêtre connue par simple observation ? Nos sens peuvent-ils nous faire connaîtreun fait ? Quelles sont les limites du pouvoir de la raison, s'agissant de la connaissance des questions de fait ? Peut-on s'enremettre à la raison seule pour connaître ? De telles questions sont au coeur du débat entre empirisme et rationalisme. III - LES GRANDES LIGNES DE REFLEXION. »

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