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Tout le monde peut-il philosopher ?

Publié le 27/02/2008

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Les philosophes, qu'ils soient plébiscités ou méprisés par l'opinion commune, ne laissent jamais indifférents. La discipline elle-même, bien que son histoire dépasse les deux milles cinq cents ans, est, d'une certaine manière, marginalisée dans nos sociétés. Est-ce le fait d'un élitisme ou d'un dédain, là n'est pas la question. Il s'agit plutôt de savoir si la philosophie en tant que telle, comme activité spécifique, est accessible à tous. Il faut en outre s'interroger sur l'écart ou la relation qui existe entre la pensée commune et la pensée strictement philosophique. Mais avant de savoir si les hommes sont tous potentiellement philosophes, encore faut-il savoir ce qu'est la philosophie ? Tous les hommes possèdent-ils, en effet, les facultés nécessaires à la pensée philosophique ?

« « Épicure à Ménécée, salut.Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher.

[Philosopher ne signifie pas, ici, spéculer mais plutôt la recherche d'un art de vivre, unethérapeutique ou médecine de l'âme consistant dans la limitation des désirs etle combat contre les peurs stupides] , et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher.

Car jamais il n'est trop tôt ou trop tard pour travaillerà la santé de l'âme.

Or celui qui dit que l'heure de philosopher n'est pasencore arrivée ou est passée pour lui, ressemble à un homme qui dirait quel'heure d'être heureux n'est pas encore venue pour lui ou qu'elle n'est plus.Le jeune homme et le vieillard doivent donc philosopher l'un et l'autre, celui-ci pour rajeunir au contact du bien, en se remémorant les jours agréables dupassé ; celui-là afin d'être, quoique jeune, tranquille comme un ancien enface de l'avenir. Par conséquent il faut méditer sur les causes qui peuvent produire lebonheur puisque, lorsqu'il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nousmanque, nous faisons tout pour l'avoir. Attache-toi donc aux enseignements que je n'ai cessé de te donner et que jevais te répéter ; mets-les en pratique et médite-les, convaincu que ce sontlà les principes.

C'est-à-dire ce qui est à l'origine de la vie heureuse nécessaires pour bien vivre. » La philosophie est une discipline ou un art qui procure la santé de l'âme.

Jeune ou vieux, on a toujours intérêt à lapratiquer.

Procurant la santé de l'âme, elle procure le bonheur, et il n'est jamais trop tôt ou trop tard pour y avoirdroit.

L'homme âgé méditera sur le temps passé et les biens qui lui ont été accordés.

L'homme jeune apprendra lecourage et l'intrépidité face à l'avenir.

La philosophie enseigne un bonheur qui ne se trouve pas dans les jouissancesde la vie matérielle ou la consommation effrénée des biens.

Elle éveille la raison, qui permet de bien juger et dechoisir entre ce qu'il convient de poursuivre et ce qu'il faut préférer abandonner.

Rejetant les vaines opinions, elleguérit les troubles de l'âme.

Appréciant et mesurant les justes valeurs de la vie, elle permet d'accéder à la sagesse.L'homme sage est celui qui se tient dans une juste appréciation des dieux : êtres immortels et bienveillants, ils nesont pas à craindre car ils ne se soucient pas de nos bas sentiments humains; il ne redoute pas la mort, car il saitque la vie n'est pas désirable au point de la vouloir éternelle et que sa durée limitée nous incite à en profiter autantqu'il est raisonnablement possible.

La sagesse que vise le philosophe saisit le sens de la vie : un mal extrême ne durepas longtemps et ne cause que des peines légères, tandis que le souverain bien est à la portée de tous.

Guérissantainsi tous les troubles de l'âme, la philosophie nous permet de vivre comme des dieux parmi les hommes.

Si la crainteest ce qui s'oppose en tout premier lieu à la vie philosophique, il ne faudra pas pour s'en délivrer, se mettre en quêted'opinions vaines ou de théories sans raisons, mais d'une doctrine qui engendre l'absence de trouble (ataraxie) : "caril n'y a rien dans la vie de redoutable pour celui qui a compris correctement qu'il n'y a rien de redoutable dans le faitde ne pas vivre". Reconnaissons que ces formules, toutes empruntes de sagesse, n'étaient cependant pas à la portée, dans leur miseen pratique, de tous.

L'idéal ascétique qu' Épicure poursuivait lui-même « en vue du bien-être » était particulièrement austère et radical.

Ce n'était donc pas lui rendre justice – et encore moins à sa philosophie – quede concevoir l'épicurisme comme hédonisme débridé prônant la luxure et l'excès ! Mais Descartes, loin de concevoir la philosophie comme discipline uniquement dédiée à de rares initiés ou privilégiés,va repousser toutes les doctrines et traditions philosophiques qui se sont présentées à lui.

Son objectif était clair :refonder intégralement et par son seul recours la connaissance entière ! Dès lors Descartes cherche une philosophiequi ne se construise que par le seul « bon sens » humain et non par d'autres voies, précieuses complexes, obscuresou traditionnelles.

C'est ainsi la raison humaine qui est revendiquée, par le Français, comme seule autorité enmatière de connaissance.

Le « bon sens » est en outre, selon lui, la chose la plus également partagée entre leshommes.

Mais celui-ci réclame, pour faire advenir la vie proprement sage et philosophique, la « méthode » (Cf.Discours de la méthode ).

Cette méthode est en fait – Descartes en fait la prime expérience – une activation organisée du raisonnement.

La procédure, si elle est radicalement respectée dans ses étapes, doit mener, destermes mêmes de l'auteur, l'homme à devenir « maître et possesseur de la nature ».

Descartes affirmait alors lanature absolument accessible de la philosophie pour chacun d'entre nous.

Pour autant que nous souhaitions tousvivre sagement... Conclusion Si la philosophie peut se définir, radicalement, comme questionnement radical sur la réalité, il faut alorsconclure que nous en sommes tous potentiellement capables.

Mais le potentiel n'est pas l'effectif et l'activitéhumaine, dan son histoire jusqu'à nos jours, ne met pas souvent en exergue ces qualités philosophiquespourtant naturellement humaines.... »

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