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Tout crime est-il un crime contre l'humanité ?

Publié le 27/02/2008

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On peut dire que le crime contre l?humanité consiste, d?une certaine façon, à vouloir exclure de l?humanité une certaine catégorie de population, en un mot c?est croire que l?on puisse s?approprier le devenir de l?humanité et le modeler selon son désir. Un crime contre une population est toujours corrélatif d?une idéologie qui place les victimes au rang de population inférieure.   III- Difficultés.               La notion de crime contre l?humanité à le mérite d?être clairement définie, d?aucun diront, à tort selon nous, que la tâche de la philosophie consiste précisément à penser par delà les catégories non-philosophiques et à apporter des réponses, certes sans prétention juridique mais différentes de celles fournies par le droit. Or, le croire c?est penser que la philosophie n?a qu?un rapport d?exclusion avec la non-philosophie. La philosophie ne saurait se complaire dans des jugements universaux, égalant par un raisonnement le crime d?un seul homme à celui de tous, tandis que de son côté le droit seul aurait quelque rapport au réel, et serait capable de distinguer les actes qui constituent effectivement un crime contre l?humanité de ceux ne consistant « qu?en » une atteinte à l?humanité à travers le crime d?un seul homme.             Déjà dans son ?uvre Auguste Comte déplorait l?abstraction et la trop grande généralité impliquée par la notion, à la limite du droit et de la philosophie, de « droits de l?homme », selon lui ce concept est creux et la catégorie d?homme en général est un frein à la pensée, empêchant de saisir les différences culturelles et historiques propre à chaque population. Dans son Abécédaire Deleuze se prononçait à son tour contre le vide de la notion de droit de l?homme, en effet celle-ci n?a aucune efficacité réelle pour empêcher la perpétuation d?exactions sur des populations, c?est davantage des notions telle que celle de jurisprudence qui peuvent mobiliser la communauté internationale pour stopper le début d?une exaction.             C?est cependant à la seule philosophie qu?appartient de réfléchir sur le vécu du criminel : que devient l?homme qui participe à un crime et que fait-il d?une telle réalité ? Hélas on peut déplorer que ce thème a été délaissé par la tradition philosophique, on pourra néanmoins citer quelque nom et principalement Foucault qui, conscient du problème de la plasticité des normes immanente à la vie, s?est penché sur cette expérience limite que constitue le crime.

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