Devoir de Philosophie

THESE ARGUMENTEE: La mort de l'art et l'art contemporain.

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

L'Esthétique de Hegel définit les trois moments possibles de l'histoire de l'art : il peut y avoir excès du sensible sur l'idée (art symbolique, comme dans l'Egypte ancienne), équilibre entre les deux aspects (art classique : l'art grec, ou enfin débordement de l'intellectuel sur le sensible (art romantique : particularisation de plus en plus anecdotique des "contenus"). Puisque ces trois moments sont accomplis, Hegel en conclut que "l'art est mort, l'âge de l'esthétique est venu" : à la création doivent succéder l'interprétation et la compréhension de ce que l'art aura été. Quarante ans après l'annonce du décès commence l'"art moderne" qui devient de plus en plus friand de nouveauté, bouscule toutes les règles admises, et dont les tendances successives (Impressionnisme, Fauvisme, Cubisme, non-figuration, etc.) sont d'abord rejetées par un public désorienté. Que ce soit en littérature (depuis Flaubert), en peinture (depuis Manet), ou en musique (depuis Wagner ou Debussy), la modernité désigne un art qui élargit ses domaines, par le recours à des techniques et matériaux nouveaux, en même temps qu'il invente des formes et réfléchit sur sa propre histoire. ■ L'art "moderne" ne correspond plus à la définition de Hegel, ni au beau que concevait Kant (l'?uvre, depuis au moins Baudelaire, est "bizarre", et non harmonieuse). Ce qui demeure cependant, c'est son pouvoir de contestation du donné : l'art signifie que l'invention reste inachevée, que la liberté trouve toujours à se manifester dans un arrangement formel nouveau - même s'il paraît d'abord choquant. Les régimes totalitaires ne s'y trompent pas, qui interdisent les recherches artistiques et encouragent les ?uvres académiques. On aurait tort de refuser l'art moderne parce qu'il dérange : ce serait se priver de témoignages précieux sur la liberté.

Liens utiles