Théorie pragmatiste de la vérité
Publié le 18/02/2004
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THÉORIE (gr. theoria) Gén. Construction de l'esprit rattachant des conséquences à des principes. Par opposition à la pratique, ce qui est l'objet d'une connaissance désintéressée, indépendante de ses applications (Lévy-Bruhl distingue la physique pure, recherche théorique, et « la physique appliquée qui se rapporte à la pratique »). Par opposition à la connaissance vulgaire, reconstruction du réel à partir d'hypothèses scientifiques (Bachelard signale qu'une théorie ne s'établit qu'en rompant avec l'Expérience première). Désigne parfois même, par opposition à la connaissance certaine, une construction purement hypothétique et controversée (la théorie cartésienne des animaux-machines). Ce terme comporte alors une nuance péjorative, courante dans son usage commun, qui tranche avec l'acception scientifique. Épist. Syn. de théorie scientifique (contrairement au sens grec de théoria). Système explicatif d'un phénomène ou d'un ensemble de phénomènes que l'on propose avant de le soumettre à un contrôle expérimental ( vérification). Dans certains cas, le contrôle ne pouvant être volontairement provoqué (astronomie), la théorie devra, pour être acceptée par la collectivité scientifique, pouvoir intégrer tout fait nouveau en conservant sa cohérence interne. On parle alors de vérification théorique consistant à tester la validité" formelle de la théorie.
VÉRITÉ FORMELLE
Cohérence. Validité logique d'un raisonnement considéré abstraction faite de la vérité matérielle des propositions qui le composent. Ainsi, un raisonnement peut être cohérent dans la forme (vrai formellement) malgré la fausseté matérielle d'une ou plusieurs de ses propositions. Par ex., le syllogisme suivant : « Tous les Chinois sont français, or je suis chinois, donc je suis français. » La logique formelle contemporaine exprime en langage d'implication ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons que la validité d'une inférence est indépendante de son contenu : si tout f est g et si tout x est f, alors tout x est g. La vérité formelle est donc l'absence de contradiction, l'accord de la pensée avec elle-même.
VÉRITÉ MATÉRIELLE
Celle qui consiste dans l'accord de la pensée avec l'Expérience . A distinguer de vérité formelle; ainsi, le syllogisme : « Tous les Français sont européens, or je suis européen, donc je suis français » ne comporte que des propositions vraies matériellement, mais est faux formellement.
«
Le vrai n'est pas ce qui réussit
·~[·]~·
Le pragmatisme interdit d'écrire l'histoire,
car
il rend impossible l'établissement définitif d'un fait.
Il ouvre également la porte au travestissement
de
la vérité à des fins politiques.
Les thèses
pragmatistes
sont dangereuses
D
éfinir la ~é~i té
comme ce qw reus
sit pourrait avoir des
ocAinsi le jugement est une relation entre l'esprit et plu sieurs.,.,.
t.rmes: quand ces autres 1111rmes ont entre eux une relation corres pondante, le jugement est vrei; quend ce n'est pas le ces, il est faux.
•
Bertrand Russell,
Essais philosophiques
conséquences politiques
graves.
I
maginons que
l'existence des camps
de concentration en 39 -
45 soit préjudiciable à
l'Allemagne moderne;
pour un partisan du prag-matisme
, il faut réécrire
l 'histoire.
L'histoire de
l 'A llemagne sans les
camps réu ssira mi eux
que l'histoire que nous
connaissons.
Juger le vrai
par l'efficacité
est absurde
B
ertrand Russell a
c ri
tiqué le pragma
tisme de William
James
dans ses Essais philoso
phiques.
Russell se
dema nd e, par exemple ,
si Le
Contrat social de
Rousseau a bien existé .
Du point de vue prag
matique , la question
revient à se demander
si les conséquences de
ce texte , c 'est-à-dire la Révolution
, sont bonnes
ou mauvaises.
Pour Rus
sell, le pragmatisme
conduit ici à une
absurdité.
Russell soutient
la thèse de
la.
»
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