Suis-je le propriétaire de ma vie ?

       La transcendance de l?état sur l?usage de ma vie Cependant, il semble que l?état dispose d?une autorité sur ma vie, qui fait de moi un détenteur de droits sur elle, et non le sujet d?une jouissance absolue. En effet, l?Etat possède le droit de disposer dans une certaine mesure de ma vie, entendue comme contenu existentiel : en temps de guerre, il peut décider de m?envoyer au front ; en cas de crime, en prison. Puisque je suis un être social, encadré par des lois et une volonté étatique transcendant la mienne, il faut donc accepter l?idée que je suis propriétaire de ma vie : elle m?appartient dans un cadre juridique, et non absolument. b.      Le poids du monde et l?usage libre de ma vie Mais c?est aussi en un autre sens que je suis propriétaire de ma vie : car la force du monde a un pouvoir contraignant sur l?usage que je fais de ma vie. C?est ici la question de la liberté qui est en jeu : en raison de l?enchaînement des causes et des effets, dit Spinoza (dans l?Ethique), les choses ne peuvent être différentes de ce qu?elles sont. La nécessité a donc une puissance considérable sur l?usage que je fais de ma vie. Par conséquent, l?affirmation « je suis propriétaire de ma vie » paraît plus juste à présent qu?au commencement de notre réflexion : je jouis et dispose de ma vie dans un cadre fixé par les lois, qui règle notamment le libre agir de chacun ; mais je ne puis affirmer sans erreur que je dispose de ma vie en dehors de toutes règles et de toute autorité (notamment celle du hasard). III.                Propriété de la vie et droit à la mort   a.