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Suis-je autre chose ou ce que j'ai conscience d'être ?

Publié le 22/03/2009

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conscience

Suis-je autre chose ou ce que j'ai conscience d'être ?

La conscience de l'être humain apparaît comme étant la plus développée et la plus puissante connue, par la connaissance qu'elle a de son environnement et qu'elle a su développer à travers les sciences et les divers savoir-faire, mais aussi et surtout par la connaissance qu'elle a d'elle-même. Elle a conscience d'avoir conscience. Elle définit par là même notre existence : c'est le "Je pense donc je suis" de René Descartes. En effet, si je peux toujours douter de la réalité du monde qui m'entoure, je ne peux pas douter en revanche que je dis "je" et nous fait exister, "je suis", je sors du néant et "est" au moins en tant que substance. Elle possède donc la faculté de se représenter à elle-même par introspection. Il serait ainsi normal de penser qu'elle est la mieux placée pour se connaître, sans autre soucis que celui d'être objectif. Cependant, même en toute objectivité, la conscience humaine serait-elle capable de se dépeindre telle qu'elle est en réalité ou même de faire le portrait parfait de son environnement ? En effet, les sens qu'elle utilise pour prendre conscience du monde qui l'entoure, tel que la vue, l'ouïe, sont eux même imparfaits et peuvent être tromper ; quant à la conscience pure, elle ne peut que mentaliser, comprendre des concepts d'après d'autres connaissances préalablement acquises, d'après son expérience, qui sont des choses toujours incomplètes et que l'on peut continuellement cultiver. Notre conscience des choses est donc incomplète, ce n'est pas un savoir absolu, un regard omniscient qu'elle nous propose mais une représentation du monde et des choses. C'est un miroir au monde. En ce sens, est-ce que la conscience ne me trompe davantage sur la connaissance que j'ai de moi-même ? Ou bien alors, n'étant pas absolue, n'y a-t-il pas en moi-même des choses que je ne peux pas connaître, qui relèverait de l'inconscient ? Pour y répondre, nous nous attacheront à montrer dans un premier temps que dans la majorité des cas nous sommes ce que nous avons conscience d'être par un savoir quasiment inné, pour ensuite souligner le fait que bon nombre de fois la conscience de ce que l'on est ne correspond pas à la réalité.

conscience

« temps, "j'étais" avant de prendre forme biologiquement et je continuerais à être après.

Or j'ai bien conscience de nepas toujours avoir eu conscience de ce que j'étais ni du monde qui m'entoure, je n'ai donc pas toujours étéconscience.

Ne serait-ce que petit, nous humains ne comprenons pas tout de suite que l'individu en face dans lemiroir c'est nous-même. Mais alors sommes-nous l'être avant d'être conscience de soi ? Il est vrai qu'au premier abord, si je n'ai même pasréellement conscience de mon existence, si à mes propres yeux je ne suis pas, il est difficile de penser que je peuxêtre aux yeux de mon environnement.

Et pourtant, il est possible de dire que je suis, dans la mesure ou d'autresconsciences considèrent mon existence, dont parmis elles, certaines ont conscience d'elles-mêmes, et ce pourquoi ?parce que je suis une entrave potentiel à leurs libertés : un animal domestique, n'a pas conscience de lui-même etdans une faible mesure de son environnement, juste de quoi assurer sa survie (dans le cadre de l'instinct animal).Pourtant cet animal représente des contraintes pour son maître, qui lui est un être à la conscience évoluée : il fautle nourrir, le sortir etc.

Son existence est donc remarqué par une conscience plus développée que lui, on peut doncdire qu'il existe et à fortiori que l'on est avant d'avoir conscience d'être.

Il en ressort donc que si je suis, avantd'avoir conscience de ce que je suis, ma conscience ne m'a pas connu depuis le début, dès le départ elle n'a pasune vision d'ensemble de ce que je suis, ainsi que tous les moments ou elle est absente (quand je dors et que jerêve, avec toutes les manifestations de l'Inconscient que cela engendre par exemple), il y a donc peu de chancespour que ce que je suis réellement coïncide pleinement avec la dite conscience de ce que je suis.Aussi, la naissance de la psychanalyse nous a montré qu'il pouvait exister en nous (comme exprimé ci-dessus), desphénomènes complexes dont nous n'avions pas conscience et qui habitent donc notre Inconscient.

Celui-ci se voitmême attribuer une capacité jusqu'alors insoupçonnée d'influencer mes faits et volontés : c'est lui qui serait lacause de certains lapsus et actes manqués.

De façon plus générale même, il est le lieu ou se cachent des pulsionset des fantasmes refoulés par ma conscience car jugés inavouables mais ils dictent de façon discrète dans lesmoments où mon attention fléchit, ma façon d'agir, mes goûts et bon nombre de choses que je crois faire en touteconscience.

D'ailleurs, étonnement, Rimbault semblait déjà parler de cet Inconscient, lorsqu'il disait, assistant auxinspirations que lui proposait son géni littéraire, "Je est un autre".

Cette phrase sous entend qu'une partie de "je"donc une partie du sujet conscient répond également à d'autres appelles que celui de la conscience et lui échappecomplètement.

Ici, je ne ne suis pas du tout ce que j'ai conscience d'être, bien au contraire c'est l'inconscient quise sert de la conscience pour émerger sous des formes diverses.D'ailleurs avoir la certitude que l'on est ce que l'on a conscience d'être s'apparente à un fantasme de toutepuissante issu de l'esprit humain pour faire face à l'angoisse que représenterait l'aveux du cas inverse, à savoir quel'on est pas forcément ce que l'on pense être.

C'est un fantasme, qui si l'on n'est pas croyant peut etre vu dansDieu : il est la conscience suprême, il a toujours existé, il voit tout, et sait tout, c'est une conscience qui remplacemême la nôtre car la conscience qu'est Dieu ne se trouve pas dans l'esprit d'un seul individu comme la nôtre, maiselle habite véritablement toute chose présente sur Terre y comprit nous-même.

Pouvoir logique puisqu'il s'inscritdans le prolongement de Dieu en tant que créateur du monde ! C'est donc une conscience universelle, omniprésenteet omnipotente.

Pour avoir une parfaite conscience de lui-même c'est donc à cela que devrait tendre l'être humain.De plus si j'étais ce que j'ai conscience d'être, sans faute, si la vision que j'ai de moi-même était claire et qu'ellecorrespondait exactement à ce que je suis, j'aurais donc précisément toutes les qualités que je me connais, tous lesdéfauts que je porte et par conséquent, une connaissance de mes capacités tout aussi parfaite.

Or personne nepeut prétendre se connaître à ce point, c'est pourquoi nous faisons des erreurs et nous apprenons sur nous-mêmedes ces erreurs.

De cette apprentissage nous prenons un peu plus conscience de nous-même, de nos faiblesses, denos points forts.

C'est également à cette seule condition que la conscience s'éveille un peu plus à elle-même etdevient donc "meilleure conscience" qu'auparavant, étendant son domaine de connaissance sur son sujet, c'est-à-dire en l'occurrence nous-même. Ainsi, il y a plusieurs degrés à la conscience et si la nôtre semble la plus élevée, elle possède néanmoins des limitesdans sa capacité à saisir mentalement un objet de son entourage (ou bien elle-même), en fonction du niveau decomplexité de celui-ci.

En effet, "simple" miroir elle n'est qu'un organe de perception particulier, par lequel on sereprésente nous-même et le monde, dans notre intérieur.

Or comme toute représentation, elle est condamnée àpouvoir être faussée.

Ainsi une conscience absolue (qui saurait tout de toute chose, y comprit d'elle-même) n'est àpriori pas envisageable en l'état actuel des choses.

Cependant cela ne l'empêche pas d'être en quête perpétuelle deliberté, c'est-à-dire d'un éveille toujours plus grand au monde et à elle-même.

De ce fait, dans notre cas, une bonneconscience de soi-même pour un esprit humain, c'est-à-dire une conscience qui se connait le mieux possible (qui estdonc la plus apte à affirmer je suis ce que j'ai conscience d'être), est une conscience la plus libre possible et doncpar là même, qui a pris elle-même conscience de son emprisonnement par elle-même, en elle-même : sa seule etunique raison d'être en tant que conscience est d'acquérir toujours plus de liberté jusqu'à l'objectif ultime impossibleà atteindre, la liberté absolue et donc une conscience absolue (ce qui reviendrait à ne plus être conscience, maisDieu).

Aussi est-on d'autant plus en mesure de se demander si toute prise de conscience est libératrice ?. »

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